Autour de la prison

A l’occasion de l’exposition Prisons de Grégoire Korganow et de la publication chez Neus, en 2015, de son livre Prisons – 67065 (le nombre de détenus en France au 1er janvier 2014) je présente 17 ouvrages, publiés sur plus de 40 ans, autour du thème de la prison.

À l’occasion de l’exposition Prisons de Grégoire Korganow et de la publication chez Neus, en 2015, de son livre Prisons – 67065 (le nombre de détenus en France au 1er janvier 2014) je présente 17 ouvrages, publiés sur plus de 40 ans, autour du thème de la prison.

Irène Attinger

 

  • LES INCARCÉRÉS / L'UTOPIE PÉNITENTIAIRE, JEAN GAUMYEditions de l'Etoile, Paris, 1983. Textes de Yann Lardeau et Jean Gaumy

    Pendant trois ans, Jean Gaumy a photographié la vie ordinaire dans les prisons de Saint-Martin de Ré, Caen, Rouen, Melun. Il a travaillé librement et en toute franchise avec les détenus, qu'il a toujours photographiés avec leur accord. Trente-neuf photos témoignent de ce travail de trois-ans. A partir de ces photos Yann Lardeau, rédacteur aux Cahiers du cinéma, a tenté d'imaginer la vie dans ces prisons. Si la photographie ne témoigne que de façon lacunaire de la prison, elle peut nous conduire hors du réel dans un autre monde, celui d’une utopie pénitentiaire.

  • LES INCARCÉRÉS / L'UTOPIE PÉNITENTIAIRE, JEAN GAUMYEditions de l'Etoile, Paris, 1983. Textes de Yann Lardeau et Jean Gaumy

    Pendant trois ans, Jean Gaumy a photographié la vie ordinaire dans les prisons de Saint-Martin de Ré, Caen, Rouen, Melun. Il a travaillé librement et en toute franchise avec les détenus, qu'il a toujours photographiés avec leur accord. Trente-neuf photos témoignent de ce travail de trois-ans. A partir de ces photos Yann Lardeau, rédacteur aux Cahiers du cinéma, a tenté d'imaginer la vie dans ces prisons. Si la photographie ne témoigne que de façon lacunaire de la prison, elle peut nous conduire hors du réel dans un autre monde, celui d’une utopie pénitentiaire.

  • CONVERSATIONS WITH THE DEAD, DANNY LYONConversations with the Dead, by Danny Lyon : Photographs of Prison Life with the Letters and Drawings of Billy Mac Cune # 122054
    Holt, Rinehart and Winston, New York, 1971


    Conversations with the Dead fut publié avec la pleine collaboration des services pénitentiaires du Texas. Danny Lyon a photographié dans six prisons de 1967 à 1968. L'introduction du livre souligne que le système pénal texan est représentatif des universaux pénitentiaires. Devenu ami de nombreux prisonniers, il a inclus dans son livres des textes extraits des archives de la prison et des lettres de condamnés.

    « J'ai essayé, avec tous les moyens dont je dispose, de créer une image de l'incarcération aussi pénible que je sais qu'elle est en réalité. » [Danny Lyon]

  • CONVERSATIONS WITH THE DEAD, DANNY LYONConversations with the Dead, by Danny Lyon : Photographs of Prison Life with the Letters and Drawings of Billy Mac Cune # 122054
    Holt, Rinehart and Winston, New York, 1971


    Conversations with the Dead fut publié avec la pleine collaboration des services pénitentiaires du Texas. Danny Lyon a photographié dans six prisons de 1967 à 1968. L'introduction du livre souligne que le système pénal texan est représentatif des universaux pénitentiaires. Devenu ami de nombreux prisonniers, il a inclus dans son livres des textes extraits des archives de la prison et des lettres de condamnés.

    « J'ai essayé, avec tous les moyens dont je dispose, de créer une image de l'incarcération aussi pénible que je sais qu'elle est en réalité. » [Danny Lyon]

  • FÄNGELSE, ANDERS PETERSEN ETC Förlag / Norstedts, Stockholm, 1984. Texte de G.W.Persson

    Pendant près de dix ans, Anders Petersen s’est attaché aux espaces confinés, aux êtres retenus volontairement ou non entre les murs d’une prison, d’une maison de retraite ... De ce travail sur l'emprisonnement (en suédois Fängelse), il retient moins le point de vue sociologique ou l’aspect documentaire, que la dimension intime et émotionnelle qui aboutira à transformer sa pratique de la photographie.

  • FÄNGELSE, ANDERS PETERSEN ETC Förlag / Norstedts, Stockholm, 1984. Texte de G.W.Persson

    Pendant près de dix ans, Anders Petersen s’est attaché aux espaces confinés, aux êtres retenus volontairement ou non entre les murs d’une prison, d’une maison de retraite ... De ce travail sur l'emprisonnement (en suédois Fängelse), il retient moins le point de vue sociologique ou l’aspect documentaire, que la dimension intime et émotionnelle qui aboutira à transformer sa pratique de la photographie.

  • BAADER - MEINHOF : PICTURES ON THE RUN 67 - 77Scalo Verlag, Zurich, 1998. Texte d'Astrid Proll

    Ce livre montre des images de membres, d'actions et de victimes de la Fraction Armée Rouge (RAF ou Bande Baader Meinhof). L'optimisme du mouvement étudiant qui transparaît dans les premières images cesse lorsqu'un manifestant pacifique est abattu par un policier à Berlin en juin 1967. La suite est une escalade de la violence dont, bien qu'elle fasse une critique acerbe du machisme mortifère des membres de la RAF, Astrid Proll rend responsable avant tout les autorités allemandes.
    Astrid Proll, alors étudiante en photographie à Kassel, rencontre Andreas Baader à Berlin vers la fin des années 60. Impliquée dans les opérations de la RAF, elle subira plusieurs incarcérations très dures alors que les charges retenues contre elle sont faibles ce qui lui vaudra la clémence des tribunaux. Aujourd'hui, elle vit normalement à Hambourg.

  • BAADER - MEINHOF : PICTURES ON THE RUN 67 - 77Scalo Verlag, Zurich, 1998. Texte d'Astrid Proll

    Ce livre montre des images de membres, d'actions et de victimes de la Fraction Armée Rouge (RAF ou Bande Baader Meinhof). L'optimisme du mouvement étudiant qui transparaît dans les premières images cesse lorsqu'un manifestant pacifique est abattu par un policier à Berlin en juin 1967. La suite est une escalade de la violence dont, bien qu'elle fasse une critique acerbe du machisme mortifère des membres de la RAF, Astrid Proll rend responsable avant tout les autorités allemandes.
    Astrid Proll, alors étudiante en photographie à Kassel, rencontre Andreas Baader à Berlin vers la fin des années 60. Impliquée dans les opérations de la RAF, elle subira plusieurs incarcérations très dures alors que les charges retenues contre elle sont faibles ce qui lui vaudra la clémence des tribunaux. Aujourd'hui, elle vit normalement à Hambourg.

  • LA PART DE L'OMBRE, MILOMIR KOVACEVIC Actes Sud, Arles, 1998. Texte de Milomir Kovacevic

    « Cet ensemble de photographies ne représente que six jours de ma vie et c'est pourtant une expérience très forte. L'important est d'avoir vécu cela et d'avoir fait les photographies : je conserve le souvenir de l'expérience et je peux la communiquer sans me préoccuper de la fuite du temps et de la faiblesse du souvenir.
    […]
    En revoyant les images, j'ai éprouvé à nouveau le sentiment d'une lumière très particulière et finalement très belle. Je l'ai vraiment cherchée, travaillée, pour l'apprivoiser. Elle révélait le monde carcéral d'une façon étrange, elle le mettait en valeur et en même temps elle le rendait presque irréel, théâtral. » [Milomir Kovacevic]

  • LA PART DE L'OMBRE, MILOMIR KOVACEVIC Actes Sud, Arles, 1998. Texte de Milomir Kovacevic

    « Cet ensemble de photographies ne représente que six jours de ma vie et c'est pourtant une expérience très forte. L'important est d'avoir vécu cela et d'avoir fait les photographies : je conserve le souvenir de l'expérience et je peux la communiquer sans me préoccuper de la fuite du temps et de la faiblesse du souvenir.
    […]
    En revoyant les images, j'ai éprouvé à nouveau le sentiment d'une lumière très particulière et finalement très belle. Je l'ai vraiment cherchée, travaillée, pour l'apprivoiser. Elle révélait le monde carcéral d'une façon étrange, elle le mettait en valeur et en même temps elle le rendait presque irréel, théâtral. » [Milomir Kovacevic]

  • THE OMEGA SUITES, LUCINDA DEVLIN Steidl Verlag, Göttingen, 2000. Texte de Barbara Rose

    En 1991, Lucinda Devlin commence à photographier, avec l'accord des autorités locales, dans différents pénitenciers des USA. Travaillant sans éclairage supplémentaire, elle capte les espaces architecturaux de prisons. Quasi cliniques les images sont aussi objectives que permis par nos préjugés. Alors que plus de 3000 condamnés sont en attente dans les couloirs de la mort, le livre attire l'attention sur une des grandes questions éthiques à laquelle est confrontée une Amérique où une majorité de la population soutient la peine capitale.
    Le titre de la série, achevée en 1998, The Omega Suites, fait allusion à la dernière lettre de l'alphabet grec. C'est une métaphore du caractère final de l'exécution. « Ma position personnelle sur le rôle de la peine capitale dans notre société n'est pas l'objet de ces photographies. […] Plutôt j'ai tenté de laisser les environnements eux mêmes communiquer directement avec le spectateur. » [Lucinda Devlin]

  • THE OMEGA SUITES, LUCINDA DEVLIN Steidl Verlag, Göttingen, 2000. Texte de Barbara Rose

    En 1991, Lucinda Devlin commence à photographier, avec l'accord des autorités locales, dans différents pénitenciers des USA. Travaillant sans éclairage supplémentaire, elle capte les espaces architecturaux de prisons. Quasi cliniques les images sont aussi objectives que permis par nos préjugés. Alors que plus de 3000 condamnés sont en attente dans les couloirs de la mort, le livre attire l'attention sur une des grandes questions éthiques à laquelle est confrontée une Amérique où une majorité de la population soutient la peine capitale.
    Le titre de la série, achevée en 1998, The Omega Suites, fait allusion à la dernière lettre de l'alphabet grec. C'est une métaphore du caractère final de l'exécution. « Ma position personnelle sur le rôle de la peine capitale dans notre société n'est pas l'objet de ces photographies. […] Plutôt j'ai tenté de laisser les environnements eux mêmes communiquer directement avec le spectateur. » [Lucinda Devlin]

  • TROP DE PEINES : FEMMES EN PRISON, JANE EVELYN ATWOODAlbin Michel, Paris, 2000. Texte de Jane Evelyn Atwood

    Au départ, poussée par la curiosité, c'est la rage qui a porté Jane Evelyn Atwood à photographier pendant neuf années, dans neuf pays, des femmes en prison.
    « Dès le début, j'ai été frappée par l'immense manque affectif des prisonnières. Elles étaient handicapées, et de plusieurs façons. Elles avaient été écrasées non seulement par l'ignorance, la pauvreté et une vie de famille éclatée, qui sont le lot commun de presque tous les détenus, mais aussi par des années - quand ce n'est pas une vie entière - d'abus physiques et sexuels exercés sur elles par les hommes. » [Jane Evelyn Atwood]
    La politique mise en œuvre dans les prisons de femmes consiste à humilier plutôt qu'à réhabiliter alors que près de 90 % des femmes incarcérées le sont pour des délits non violents. Ces femmes à qui nous avons tourné le dos ont eu le courage d'assumer leur culpabilité, de vouloir changer, de nous parler, avec leurs mots et leurs images.

  • TROP DE PEINES : FEMMES EN PRISON, JANE EVELYN ATWOODAlbin Michel, Paris, 2000. Texte de Jane Evelyn Atwood

    Au départ, poussée par la curiosité, c'est la rage qui a porté Jane Evelyn Atwood à photographier pendant neuf années, dans neuf pays, des femmes en prison.
    « Dès le début, j'ai été frappée par l'immense manque affectif des prisonnières. Elles étaient handicapées, et de plusieurs façons. Elles avaient été écrasées non seulement par l'ignorance, la pauvreté et une vie de famille éclatée, qui sont le lot commun de presque tous les détenus, mais aussi par des années - quand ce n'est pas une vie entière - d'abus physiques et sexuels exercés sur elles par les hommes. » [Jane Evelyn Atwood]
    La politique mise en œuvre dans les prisons de femmes consiste à humilier plutôt qu'à réhabiliter alors que près de 90 % des femmes incarcérées le sont pour des délits non violents. Ces femmes à qui nous avons tourné le dos ont eu le courage d'assumer leur culpabilité, de vouloir changer, de nous parler, avec leurs mots et leurs images.

  • ZONA : SIBERIAN PRISON CAMPS, CARL DE KEYZER Trolley, Londres, 2003. Texte de Carl de Keyzer

    Zona est le terme argotique sibérien pour prison. Entre 2000 et 2002, le photographe et journaliste belge Carl De Keyzer a documenté la vie quotidienne de 35 des 135 prisons dans la région de Krasnoyarsk (Sibérie), un territoire aussi grand que l'Europe. La majorité de celles-ci ont été construites dans les années 1930, telles que décrites par Soljenitsyne dans L'Archipel du Goulag.
    Dans une aire dotée de ses propres règles, les prisonniers constituent une force de travail gratuite de quelque 1'000'000 d'hommes, de femmes et même d'enfants de 14 à 18 ans. Si les choses ont beaucoup changé depuis l'époque de Staline, le système judiciaire russe demeure injuste et largement corrompu. La majorité des prisonniers ne se sont pas rendus coupables de crimes mais plutôt de petits délits qui n'en donc font pas des dangers pour la société. Le livre de Carl De Keyzer capte brillamment l'écart entre la prétention de s'inscrire dans un quotidien banalisé et le maintien d'un autoritarisme au-dessus des lois.

  • ZONA : SIBERIAN PRISON CAMPS, CARL DE KEYZER Trolley, Londres, 2003. Texte de Carl de Keyzer

    Zona est le terme argotique sibérien pour prison. Entre 2000 et 2002, le photographe et journaliste belge Carl De Keyzer a documenté la vie quotidienne de 35 des 135 prisons dans la région de Krasnoyarsk (Sibérie), un territoire aussi grand que l'Europe. La majorité de celles-ci ont été construites dans les années 1930, telles que décrites par Soljenitsyne dans L'Archipel du Goulag.
    Dans une aire dotée de ses propres règles, les prisonniers constituent une force de travail gratuite de quelque 1'000'000 d'hommes, de femmes et même d'enfants de 14 à 18 ans. Si les choses ont beaucoup changé depuis l'époque de Staline, le système judiciaire russe demeure injuste et largement corrompu. La majorité des prisonniers ne se sont pas rendus coupables de crimes mais plutôt de petits délits qui n'en donc font pas des dangers pour la société. Le livre de Carl De Keyzer capte brillamment l'écart entre la prétention de s'inscrire dans un quotidien banalisé et le maintien d'un autoritarisme au-dessus des lois.

  • ONE BIG SELF : PRISONERS OF LOUISIANA, DEBORAH LUSTERTwin Palms, Santa Fe, 2003. Textes de Deborah Luster et C.D.Wright

    La série de l'américaine Deborah Luster, réalisée en 1998 dans l'état de Louisiane, prend la forme d'une arme contre l'oubli. Les détenus, hommes et femmes, posent devant l'objectif tels qu'ils souhaitent qu'on se souvienne d'eux : certains s'habillent en cow-boy, d'autres choisissent de montrer les objets qu'ils ont fabriqués, ou juste leur corps. Les portraits qui résultent sont autant de liens tissés par la photographe entre les détenus et leurs familles.

  • ONE BIG SELF : PRISONERS OF LOUISIANA, DEBORAH LUSTERTwin Palms, Santa Fe, 2003. Textes de Deborah Luster et C.D.Wright

    La série de l'américaine Deborah Luster, réalisée en 1998 dans l'état de Louisiane, prend la forme d'une arme contre l'oubli. Les détenus, hommes et femmes, posent devant l'objectif tels qu'ils souhaitent qu'on se souvienne d'eux : certains s'habillent en cow-boy, d'autres choisissent de montrer les objets qu'ils ont fabriqués, ou juste leur corps. Les portraits qui résultent sont autant de liens tissés par la photographe entre les détenus et leurs familles.

  • HAUTES SURVEILLANCES, MATHIEU PERNOTActes Sud, Arles, 2004. Textes de Philippe Artières, Mathieu Pernot et Mellany Robinson

    Dans cet ouvrage, Mathieu Pernot présente une série de photographies sur l'univers carcéral (promenades, portes, ...), mais sans jamais montrer de détenus. il n’y a pas de présence humaine ce qui fait ressortir le béton brut et toutes les grilles. Le paradoxe de ces photographies est d'essayer de montrer l'invisible en enregistrant des signes visibles, des indices laissés par ceux que l'on ne voit pas. La visite commence par un mur de hurleurs (des personnes qui correspondent avec des prisonniers en se plaçant sur une hauteur non loin d’une prison marseillaise et s’époumonent en direction des fenêtres des cellules). Tous les détenus en profitent y compris les 30 % qui n’ont jamais de visite.

  • HAUTES SURVEILLANCES, MATHIEU PERNOTActes Sud, Arles, 2004. Textes de Philippe Artières, Mathieu Pernot et Mellany Robinson

    Dans cet ouvrage, Mathieu Pernot présente une série de photographies sur l'univers carcéral (promenades, portes, ...), mais sans jamais montrer de détenus. il n’y a pas de présence humaine ce qui fait ressortir le béton brut et toutes les grilles. Le paradoxe de ces photographies est d'essayer de montrer l'invisible en enregistrant des signes visibles, des indices laissés par ceux que l'on ne voit pas. La visite commence par un mur de hurleurs (des personnes qui correspondent avec des prisonniers en se plaçant sur une hauteur non loin d’une prison marseillaise et s’époumonent en direction des fenêtres des cellules). Tous les détenus en profitent y compris les 30 % qui n’ont jamais de visite.

  • ENTRE PARENTHÈSES : REGARDS SUR L'UNIVERS CARCÉRAL, KLAVDIJ SLUBAN Actes Sud, Arles, 2005. Texte de Klavdij Sluban

    L'approche de Klavdij Sluban est avant tout artistique. Il offre, sans aucune compassion, à un groupe d'adolescents de partager un bout de chemin photographique. Il parle les langues de France, de l'ex-Yougoslavie et de l'ex-Union-Soviétique ce qui lui permet d'intervenir en prise directe avec chaque personne rencontrée. Il essaye de voir là où il n'y a rien à voir en apparence : ce temps qui s'effiloche, ce calme plat de la non-espérance.
    Chaque lieu de détention a ses propres codes parallèles à la loi en vigueur. Sur règlement vient se greffer une loi de la survie. Ce qui fait de la prison le lieu de tous les affects, de tous les chantages.
    « Une fois de plus, la réappropriation du milieu carcéral à travers leur regard, la satisfaction de mener un projet à terme, la réappropriation de soi à laquelle mène la photographie, apporteront un souffle nouveau à ces jeunes gens à qui l'on désapprend à dire je ». [Klavdij Sluban]

  • ENTRE PARENTHÈSES : REGARDS SUR L'UNIVERS CARCÉRAL, KLAVDIJ SLUBAN Actes Sud, Arles, 2005. Texte de Klavdij Sluban

    L'approche de Klavdij Sluban est avant tout artistique. Il offre, sans aucune compassion, à un groupe d'adolescents de partager un bout de chemin photographique. Il parle les langues de France, de l'ex-Yougoslavie et de l'ex-Union-Soviétique ce qui lui permet d'intervenir en prise directe avec chaque personne rencontrée. Il essaye de voir là où il n'y a rien à voir en apparence : ce temps qui s'effiloche, ce calme plat de la non-espérance.
    Chaque lieu de détention a ses propres codes parallèles à la loi en vigueur. Sur règlement vient se greffer une loi de la survie. Ce qui fait de la prison le lieu de tous les affects, de tous les chantages.
    « Une fois de plus, la réappropriation du milieu carcéral à travers leur regard, la satisfaction de mener un projet à terme, la réappropriation de soi à laquelle mène la photographie, apporteront un souffle nouveau à ces jeunes gens à qui l'on désapprend à dire je ». [Klavdij Sluban]

  • MINEURS EN PEINES, LIZZIE SADIN Actes Sud, Arles, 2009

    Mineurs en peines est un livre-reportage, réalisé de 1999 à 2007 par Lizzie Sadin, sur les bagnes ou prisons pour enfants et adolescents à travers le monde. A la fois panorama saisissant, somme à charge contre ceux qui ont choisi d'emmurer l'enfance plutôt que l'éduquer, c'est surtout un plaidoyer pour la reconnaissance des droits des jeunes détenus...
    « D’un continent à l’autre, on ne peut qu’être frappé par la ressemblance de certaines scènes : mêmes cachots ou cellules d’isolement, même détresse, même volonté des matons de briser la résistance des jeunes détenus. [...]
    J’ai voulu redonner à ces jeunes la dignité qui est la leur, briser le silence dans lequel ils se trouvent et surtout rompre leur isolement. Un reportage pour les sortir de l’ombre… » [Lizzie Sadin].

  • MUJERES PRESAS, ADRIANA LESTIDODilan, Buenos Aires, 2007. Texte de Guillermo Saccomano

    Ces origines modestes ont conduit Adriana Lestido à construire son propre parcours ce qui en fait une des artistes les plus personnelles d'Argentine. Ce n'est pas un hasard si Mujeres presas a été sa première série publiée. Son regard brûlant, son attitude iconoclaste qui concentre la douleur, relient le personnel au collectif.
    Adriana Lestido se concentre sur l'instantané, mais son regard, est un regard de classe, il s'agit d'une œuvre narrative en relation à une réalité sociale. Chaque portrait porte une histoire qui mérite d'être racontée : un câlin, un couteau, une petite image sur un mur... Adriana Lestido plonge dans l'atmosphère de la souffrance silencieuse.

  • MUJERES PRESAS, ADRIANA LESTIDODilan, Buenos Aires, 2007. Texte de Guillermo Saccomano

    Ces origines modestes ont conduit Adriana Lestido à construire son propre parcours ce qui en fait une des artistes les plus personnelles d'Argentine. Ce n'est pas un hasard si Mujeres presas a été sa première série publiée. Son regard brûlant, son attitude iconoclaste qui concentre la douleur, relient le personnel au collectif.
    Adriana Lestido se concentre sur l'instantané, mais son regard, est un regard de classe, il s'agit d'une œuvre narrative en relation à une réalité sociale. Chaque portrait porte une histoire qui mérite d'être racontée : un câlin, un couteau, une petite image sur un mur... Adriana Lestido plonge dans l'atmosphère de la souffrance silencieuse.

  • MAZE, DONOVAN WYLIE Steidl Verlag, Göttingen, 2009. Textes de Louise Purbrick et Donovan Wylie

    Durant les décennies 1970 – 1980, au plus fort du conflit nord-irlandais, The Maze a vu passer un millier de prisonniers politiques (membres de l'IRA ou des mouvements paramilitaires loyalistes). C'est là que Bobby Sands et neuf de ses compagnons entreprirent en 1981 une grève de la faim qui les a conduits à la mort. The Maze est un chef-d'œuvre d'architecture pénitentiaire fonctionnaliste. Désaffectée en 2000, la prison a été détruite en 2007 et 2008. En 2002, le photographe irlandais Donovan Wylie a obtenu l'autorisation de photographier le site. Il y a passé une centaine de jours.
    Le livre, publié en 2004, reparaît dans une version augmentée car, en 2007, Donovan Wylie est revenu sur les lieux et a documenté la disparition des vestiges de cette institution. Dans ses prises de vue, comme dans la construction de son ouvrage, DonovanWylie adopte une rigueur égale à celle des concepteurs de The Maze. Par la force même de sa construction intellectuelle et photographique, The Maze est une réflexion sur la dimension politique de l'architecture.

  • MAZE, DONOVAN WYLIE Steidl Verlag, Göttingen, 2009. Textes de Louise Purbrick et Donovan Wylie

    Durant les décennies 1970 – 1980, au plus fort du conflit nord-irlandais, The Maze a vu passer un millier de prisonniers politiques (membres de l'IRA ou des mouvements paramilitaires loyalistes). C'est là que Bobby Sands et neuf de ses compagnons entreprirent en 1981 une grève de la faim qui les a conduits à la mort. The Maze est un chef-d'œuvre d'architecture pénitentiaire fonctionnaliste. Désaffectée en 2000, la prison a été détruite en 2007 et 2008. En 2002, le photographe irlandais Donovan Wylie a obtenu l'autorisation de photographier le site. Il y a passé une centaine de jours.
    Le livre, publié en 2004, reparaît dans une version augmentée car, en 2007, Donovan Wylie est revenu sur les lieux et a documenté la disparition des vestiges de cette institution. Dans ses prises de vue, comme dans la construction de son ouvrage, DonovanWylie adopte une rigueur égale à celle des concepteurs de The Maze. Par la force même de sa construction intellectuelle et photographique, The Maze est une réflexion sur la dimension politique de l'architecture.

  • STAMMHEIM, ANDREAS MAGDANZHatje Cantz Verlag, Ostfildern, 2012.

    Dans les années 1970, la détention des leaders de la Fraction Armée Rouge a rendu célèbre le pénitencier de Stammheim. Un bâtiment polyvalent hautement sécurisé a été construit pour le procès des membres de la RAF en 1975. En 1977, trois membres de la RAF (Jan Carl Raspe, Gudrun Ensslin et Andreas Baader) se sont suicidés à Stammheim dans des conditions controversées. La démolition imminente de cette prison a été le point de départ du projet artistique d'Andreas Magdanz. Il a tenté de documenter de façon sobre et factuelle l'état, en 2010 – 2011, de ce site historique surchargé par le mythe de la RAF.

  • STAMMHEIM, ANDREAS MAGDANZHatje Cantz Verlag, Ostfildern, 2012.

    Dans les années 1970, la détention des leaders de la Fraction Armée Rouge a rendu célèbre le pénitencier de Stammheim. Un bâtiment polyvalent hautement sécurisé a été construit pour le procès des membres de la RAF en 1975. En 1977, trois membres de la RAF (Jan Carl Raspe, Gudrun Ensslin et Andreas Baader) se sont suicidés à Stammheim dans des conditions controversées. La démolition imminente de cette prison a été le point de départ du projet artistique d'Andreas Magdanz. Il a tenté de documenter de façon sobre et factuelle l'état, en 2010 – 2011, de ce site historique surchargé par le mythe de la RAF.

  • PRISON LANDSCAPES, ALYSE EMDURFour Corners Books, Londres, 2012. Texte d'Alyse Emdur et Darrell Van Mastrigt

    L'œuvre explore un genre peu connu car accessible seulement aux détenus, aux visiteurs et aux salariés des prisons : les images idéalisées de côtes tropicales, des cascades fantastiques, les vues de montagne et des paysages urbains, souvent peintes par des résidents doués. Les détenus et leurs visiteurs posent pour des photos devant ces paysages idéalisés feignant, l'espace d'un instant, un fantasme de liberté, l'ailleurs, l'évasion. Ces photographies sont données aux visiteurs comme des cadeaux à prendre à la maison pour se souvenir des visages de personnes aimées incarcérées.
    « Prison Landscapes offre aux lecteurs une occasion rare de voir la population incarcérée, non par le prisme habituel de la criminalité, mais par les yeux de personnes intimes des détenus. La collection m'a été inspirée par une photographie que j'ai trouvée de moi posant à cinq ans devant une scène de plage tropicale alors que je visitais mon frère en prison. Depuis la découverte, en 2005, de ce premier portrait dans mon album familial j'ai invité des centaines de prisonniers à m'envoyer des photographies pour les inclure dans cette collection. »

  • PRISON LANDSCAPES, ALYSE EMDURFour Corners Books, Londres, 2012. Texte d'Alyse Emdur et Darrell Van Mastrigt

    L'œuvre explore un genre peu connu car accessible seulement aux détenus, aux visiteurs et aux salariés des prisons : les images idéalisées de côtes tropicales, des cascades fantastiques, les vues de montagne et des paysages urbains, souvent peintes par des résidents doués. Les détenus et leurs visiteurs posent pour des photos devant ces paysages idéalisés feignant, l'espace d'un instant, un fantasme de liberté, l'ailleurs, l'évasion. Ces photographies sont données aux visiteurs comme des cadeaux à prendre à la maison pour se souvenir des visages de personnes aimées incarcérées.
    « Prison Landscapes offre aux lecteurs une occasion rare de voir la population incarcérée, non par le prisme habituel de la criminalité, mais par les yeux de personnes intimes des détenus. La collection m'a été inspirée par une photographie que j'ai trouvée de moi posant à cinq ans devant une scène de plage tropicale alors que je visitais mon frère en prison. Depuis la découverte, en 2005, de ce premier portrait dans mon album familial j'ai invité des centaines de prisonniers à m'envoyer des photographies pour les inclure dans cette collection. »

  • L'IMPOSSIBLE PHOTOGRAPHIE : PRISONS PARISIENNES 1851 - 2010Paris Musées, Paris, 2010

    Que sait-on de l’univers carcéral ? La photographie peut-elle rendre compte des réalités pénitentiaires ? Le livre dévoile au public la multiplicité et la diversité des images réalisées dans l’univers carcéral de la capitale, corpus à ce jour inédit, éclairé par des textes de diverses personnalités (universitaires, historiens de la photographie, philosophes, écrivains, artistes…). Il est complété par des créations contemporaines réalisées à l’initiative du musée. Trois photographes (Jacqueline Salmon, Michel Séméniako et Mathieu Pernot) ont fait chacun un reportage entre 2008 et 2009 à la prison de La Santé, avec l’accord et le concours de l’Administration pénitentiaire. Ils sont présentés dans ce livre.

  • L'IMPOSSIBLE PHOTOGRAPHIE : PRISONS PARISIENNES 1851 - 2010Paris Musées, Paris, 2010

    Que sait-on de l’univers carcéral ? La photographie peut-elle rendre compte des réalités pénitentiaires ? Le livre dévoile au public la multiplicité et la diversité des images réalisées dans l’univers carcéral de la capitale, corpus à ce jour inédit, éclairé par des textes de diverses personnalités (universitaires, historiens de la photographie, philosophes, écrivains, artistes…). Il est complété par des créations contemporaines réalisées à l’initiative du musée. Trois photographes (Jacqueline Salmon, Michel Séméniako et Mathieu Pernot) ont fait chacun un reportage entre 2008 et 2009 à la prison de La Santé, avec l’accord et le concours de l’Administration pénitentiaire. Ils sont présentés dans ce livre.