Autour du travail de Grégoire Korganow

Autour du travail de Grégoire Korganow
Le monde carcéral

Chaque week-end, retrouvez à l’auditorium de la MEP une sélection de films en lien avec le cycle d’expositions en cours. Une programmation en accès libre sur présentation de votre billet d’entrée, dans la limite des places disponibles.

La MEP

Les horaires

Tous les dimanches

15h : Quelque chose des hommes | Photographies Grégoire Korganow (série Père et fils| Real. Stéphane Mercurio | Avant-première
15h27 : Avoir vingt ans à Cuba  | Photographies Grégoire Korganow | Real. J.L.Gonnet, 5′

15h32 : A l’ombre de la république | Real. Stéphane Mercurio 99′ (semaines paires)
en alternance avec
15h32 : A côté  | Photographies Grégoire Korganow | Real. Stéphane Mercurio, 92′ (semaines impaires)

17h04 : Histoire de voir : Alphonse Bertillon | Real. P.Venault, 2′
17h08 : Peines | Réal. Valérie Winckler 1991, 22′

Les dimanches 8 fevrier, 1er et 22 mars

17h30 : 10ème chambre | Real. Raymond Depardon, 102′
19h15 : Ecrire contre l’oubli – Cartegena | Real. Raymond Depardon 3′

Les dimanches 15 fevrier, 8 et 29 mars

17h30 : Regards de femme – Jane Evelyn Atwood | Real. Roland Allard, 15′
17h45:  Voices from Robben Island | Real. Jürgen Schadeberg, 90′ | Version anglaise non sous-titrée
19h15 : Ecrire contre l’oubli – Afrique du sud | Real. Jacques Deray 3′

Les dimanches 22 février et 15 mars

17h30 : Eh la famille ! | Real. Anne Alix, Philippe Tabarly, 120′

Le dimanche 5 avril

17h30 : Le déménagement | Real Catherine Rechard, 54′

 

La programmation

Grégoire Korganow, qui tout en photographiant récemment l’état des prisons françaises, a été investi du rôle de « contrôleur délégué des lieux de privation de liberté », a inscrit son action photographique dans un combat pour d’avantage de dignité au sein des prisons.

Si montrer ce qui est d’ordinaire caché est une des fonctions d’élection de la photographie, l’univers carcéral est un terrain de choix qui apparaît régulièrement dans son histoire.

Que ce soit à travers le regard policier d’Alphonse Bertillon, ou plus récemment les regards de Jane Evelyn Atwood sur les femmes en prison, de Raymond Depardon sur le mécanisme judiciaire, de Jürgen Schadeberg et Low Adam sur Robben Island (avec le témoignage de Nelson Mandela), ou bien sûr avec le regard de Gregoire Korganow dans le très beau film à côté de Stephane Mercurio, on sent, en s’immergeant dans cette réalité, qu’une part essentielle de notre humanité est ici menacée.

  • 10ème chambre | Real. Raymond Depardon, 102′

  • A côté – Grégoire Korganov | Real. Stéphane Mercurio, 92′

  • A l’ombre de la république | Real. Stéphane Mercurio 99′

  • A l’ombre de la république | Real. Stéphane Mercurio 99′

  • Histoire de voir : Alphonse Bertillon | Real. P.Venault, 2′

  • Regards de femme – Jane Evelyn Atwood | Real. Roland Allard, 15′

  • Voices from Robben Island | Real. Jürgen Schadeberg, 90′

La gravité de ce qui s’exerce dans les prisons, mais aussi la peine pour toutes les familles touchées, oblige à considérer l’enjeu que représente la dignité en prison, indépendamment du regard que l’on peut porter sur les fautes.

Mais si la photographie peut « sortir » de prison, elle peut aussi y entrer et y faire entrer une partie du monde extérieur, y faire persister un souvenir, une identité, un désir, comme le montrent l’abondance de photographies sur les murs des cellules, ou les photographies partagées dans le film  Eh la famille !  Résultat foisonnant d’un atelier audiovisuel réalisé par Anne Alix et Philippe Tabarly.

 

Les films

15h : Quelque chose des hommes
Photographies Grégoire Korganow (série Père et fils)
Réalisation Stéphane Mercurio
Film en avant-première

Dans ce film, terminé tout récemment et présenté en avant-première à la MEP, nous découvrons les séances de prises de vues de Grégoire Korganow, face à ses modèles, pères et fils. Le dialogue du photographe et de ses modèles, la pudeur des rapports, le silence du dispositif de studio, il y a « quelquechose des hommes » qui se révèle ici.

15h27 : Avoir vingt ans à Cuba
Photographies Grégoire Korganow
Réalisation Jean Louis Gonnet, 2000, 5′

Une série conçue par Caroline Parent et Christian Caujolle, dont le but est de donner l’occasion à un photographe de présenter l’ensemble d’un sujet de reportage dont une seule image a fait l’objet d’une parution dans la presse.
« A l’occasion du voyage du pape à Cuba, Libération publie, en illustration, des images de Grégoire Korganow. Un tout petit extrait du travail personnel d’un photographe qui collabore régulièrement au quotidien parisien.. »(Coup d’Oeil)

15h30 : A côté
Photographies Grégoire Korganow
Réalisation Stéphane Mercurio, 92′

Dans la petite maison de l’association Ti-Tomm, accolée au mur de la prison des hommes à Rennes, on attend l’heure du parloir. Les familles arrivent à l’avance, toujours. Quelques secondes de retard, et la porte de la prison restera fermée. On vient une, deux, trois fois par semaine, chaque semaine, pendant des mois voire des années. Ce sont majoritairement des femmes; ces pénélopes des temps modernes vivent au rythme de leur homme à l’ombre. Le temps est suspendu, la vie comme arrêtée. L’arbitraire de la prison, les transferts, les interdits sont leur quotidien. En faisant le choix de rester résolument “à côté” de la prison – du côté des familles – le film propose paradoxalement une approche éminemment frontale de ce qu’est la réalité carcérale. La prison en creux. La vie sans l’autre. Mais sûrement pas à côté de la vie. Les photographies de Grégoire Korganow rythment le film.

17h02 : Histoire de voir : Alphonse Bertillon
Réalisation P.Venault, 2′

Cette série de 60 x 1 minute, adaptation audiovisuelle d’une histoire de la photographie éditée en 1989 par le Centre National de la Photographie dans la collection “Photo Poche”, s’est attachée à montrer 60 images-clés, qui sont toutes des oeuvres maitresses de la mémoire visuelle.
Titre de la photo montrée dans cet épisode: “Photographie anthropométrique”, vers 1885.

17h08 : Peines
Réalisation Valérie Winckler 1991, 22′

“Dis maman, pourquoi papa est en prison ? Dix-huit mois de la vie d’une famille, va et vient entre prison et cité. Quand les peines s’écrivent au pluriel.” (V. Winckler)
Pour ce film, Valérie Winckler a accompagné une famille dont le père est incarcéré à Bois d’Arcy. Par un accord subtil des photographies et du montage sonore, l’esthétique des premières étant complétée par la présence poignante des voix, nous suivons chaque membre de la famille dans la traversée de cette violence quotidienne.

Les dimanches 8 fevrier, 1er et 22 mars

17h30 : 10ème chambre 
Réalisation Raymond Depardon, 102′

Paris, printemps 2003. Raymond Depardon obtient l’autorisation exceptionnelle de filmer le déroulement des audiences de la 10ème Chambre Correctionnelle de Paris. De la simple convocation pour conduite en état d’ivresse aux déférés de la nuit, nous plongeons dans le quotidien d’un tribunal…

19h15 :  Ecrire contre l’oubli : Cartegena
Réalisation Raymond Depardon, 3′

Une série de trente sujets réalisés pour Amnesty International en 1991, par différents artistes, avait pour objectif la sensibilisation du public aux problèmes de respect des droits de l’homme.
Ici, le regard de Raymond Depardon, et les mots de Sami Frey. 
Pour la première fois, Raymond Depardon parle à la place d’un autre. Il fait le récit d’une journée d’un prisonnier politique en Colombie, racontant les détails les plus infimes de sa détention. Il trouve dans ce film de commande d’Amnesty International une parfaite conjonction entre sa volonté de plus en plus marquée d’immobilité du cadre, son attirance pour les temps faibles et sa fascination / répulsion face à l’état d’enfermement. Autant de questions qui hantent son cinéma.

Les dimanches 15 fevrier, 8 et 29 mars

17h30 : Regards de femme – Jane Evelyn Atwood
Réalisation Roland Allard, 15′

A quoi servent ces images? Quelle réalité montrent-elles? Que sont devenues les femmes incarcérées dans les pays de l’Est depuis le retour d’Atwood en France? … Toutes ces questions semblent importantes car les réponses tenteront de définir les limites du photo-journalisme. (Arte)

17h45 :  Voices from Robben Island
Réalisation Jürgen Schadeberg, 90′, Version anglaise non sous-titrée

Ce film s’attache à une histoire longue de plus de quatre cents années, celle de Robben Island. Cette île fut au commencement, dès le XVIIe siècle, un lieu de bannissement des parias sociaux, proscrits, lépreux ou aliénés, avant d’être transformé, au XIXe siècle, en prison de haute sécurité pour les prisonniers politiques, opposants au régime de l’apartheid. Cela lui valut son surnom, “Devil’s Island”, l’île du Diable (ce qui n’est pas sans rappeler la Guyane). Une série d’interviews très approfondies d’anciens détenus de Robben Island révèle le grand courage dont ces prisonniers firent preuve pour survivre, en dépit de souffrances physiques et morales inimaginables.
On peut entendre les témoignages poignants de ces “criminels” politiques, condamnés à mourir de leur détention, parmi lesquels Mandela, Sisulu, Mbeki, Kathrada et Mlangeni, qui tentèrent de transformer une situation apparemment sans espoir, en expérience positive. Ils introduirent dans l’île des programmes d’éducation intensive, tant pour les détenus que pour leurs gardiens, volontés d’apprentissage qui offrirent une lueur d’espoir et de raison au milieu d’un univers de douleur.
Le film rend hommage au courage et à la force de l’homme face à la ségrégation et au racisme.
C’est l’histoire du triomphe de la liberté et de la dignité face à la répression et à l’humiliation.
Robben Island est un puissant symbole, un appel au devoir de mémoire des générations futures, pour éviter les écueils tragiques du passé.

19h15 : Écrire contre l’oubli – Afrique du sud
Réalisation Jacques Deray 3′

Une série de trente sujets réalisés pour Amnesty International en 1991, par différents artistes, avait pour objectif la sensibilisation du public aux problèmes de respect des droits de l’homme. Ici le regard du cinéaste Jacques Deray, et les paroles de Bruno Masure, évoquent le sort de Stanza Bopape, dans une lettre ouverte au président Declerc. La photographie des premières images est de Martine Voyeux.

Les dimanches 22 février et 15 mars

17h30 : Eh la famille !
Réalisation Anne Alix, Philippe Tabarly, 120′

En prison, l’absence de la famille est l’une des carences principales, à tel point que les détenus des Baumettes à Marseille ont l’habitude de s’interpeler en disant “eh, la famille”, comme pour compenser le manque de ceux qu’ils ne voient que trop brièvement au parloir. Avec plusieurs d’entre eux, Anne Alix et Philippe Tabarly ont mené un atelier audiovisuel sur cette absence et ces répercussions, engendrant un film expérimental et foisonnant.

éalisateurs et détenus ont ainsi cherché à trouver des formes pour interroger l’importance de la famille et le poids de son éloignement. Photographie, vidéo, chanson, peinture, poésie, mise en scène, rencontres avec des artistes (le percussionniste Ismaïla Touré, la pianiste Géraldine Agostini) sont convoqués comme catalyseurs de parole. Les photos de son enfance en Roumanie ravivent chez Florin des souvenirs douloureux mais aussi une nostalgie indéfectible. Frédéric écrit une lettre à un père qu’il n’a jamais connu. Un autre détenu, peu enclin à avouer ses faiblesses, trouvera finalement par le rap les mots pour évoquer sa famille. Farouk et Dimitri se confrontent à leur enfance en interrogeant le Père Noël. Une conversation menée avec Géraldine Agostini ou encore les confessions de l’épouse d’Hacène vont conduire, par contre, à renverser les regards et à interroger les détenus : qu’est-ce que ça fait pour un enfant, une épouse, des parents, de vivre avec un proche en prison ?” Damien Travade – CNC

Le dimanche 5 avril

17h30 : Le déménagement
Réalisation Catherine Rechard 54′
Candela productions, France télévision, TV Rennes 35, avec la participation du CNC

“(…) L’ancienne prison manque certes d’hygiène mais par les fenêtres, on peut voir le ciel, des voitures qui passent, parfois quelqu’un qui salue. On y jouit aussi d’une relative liberté de déplacements dans les couloirs. Là-bas, dans la zone industrielle, tout sera moderne et rationnel mais, chacun le pressent, déshumanisé.
Tourné dans la durée, pendant la période qui précède et qui suit le déménagement, le film rend compte, à travers de multiples entretiens individuels, des rapports complexes que les détenus entretiennent avec leur lieu de détention.” Eva Segal – CNC

Image en une : A côté – Grégoire Korganov | Real. Stéphane Mercurio, 92′