Baisers de guerre

Baisers de guerre

Cartes postales de baisers éditées en 14-18

La Grande Guerre a mobilisé en France plus de 8 millions de combattants (20% de la population), fait 1,4 millions de morts (1000 par jour), 3 millions de blessés (2000 par jour)…

Durant ces cinquante et un mois de séparation et d’angoisse, les courriers ont tenu un rôle essentiel pour les soldats et leurs proches. Il s’agissait pour eux de montrer, jour après jour, qu’ils pensaient les uns aux autres. Et, pour les combattants, de témoigner tout simplement qu’ils étaient vivants !
Les cartes postales constituaient alors une grande partie de ces correspondances, dans la mesure où elles permettaient des échanges courts et rapides, plus adaptés que les lettres en ces circonstances difficiles.
Entre 1914 et 1918, plusieurs milliards de cartes ont été éditées, parmi lesquelles les cartes de baisers représentent une sous-catégorie comptant des milliers de déclinaisons de photomontages, mettant en scène de faux poilus et de jolies femmes, colorisés, ornés de motifs floraux et agrémentés de vers de mirliton. Une sous-catégorie jusqu’ici négligée, alors qu’elle constitue un véritable segment de la cartophilie militaire, et une représentation du baiser sans équivalent dans l’histoire de l’image.

La célébration du centenaire de la Grande Guerre offre l’occasion de faire connaître ces cartes rédigées à la va-vite par des hommes et des femmes ne maîtrisant souvent qu’à peine l’orthographe, remplies de banalités pour rassurer leurs destinataires, et de mots d’amour ordinaires. Des reliques.

Commissariat : Robert Delpire

Un livre publié aux Editions Delpire accompagne l’exposition

Image en une : Baisers de guerre ©Galerie Fait & Cause/M.C