Daniele Buetti

Daniele Buetti
Super Star Come Home

Galeries

La MEP

Daniele Buetti opère, incise le corps d’arabesques, de signes griffonnés au verso de photographies de top modèles récupérées dans les meilleurs journaux de mode. Ces opérations relèvent autant de l’écriture automatique que du gribouillage enfantin semblable à celui que l’on fait lors d’une conversation téléphonique. Des gestes automatiques, directs, simples, quotidiens, à travers lesquels nous révélons inconsciemment nos choix esthétiques et les tendances de nos comportements.

Autant de schémas de conduite pour rester dans le coup, de canons plastique, d’archétypes qui ne correspondent finalement à personne et qui restent un phantasme pour tous. Les opérations et les déformations qu’opère l’artiste sur ces corps ou fragments de corps empruntés à l’esthétique glamour provoquent le trouble. Les dessins en surimpression, comme s’ils étaient à même la peau, créent un relief, des motifs à l’identité floue, entre ornementation, tatouage rituel, scarification et souillure agressive avilissante, virus proliférant. C’est la Belle et la Bête réunies en un seul cliché. Fascination et répulsion. Des tatouages qui parlent de la relation beauté-cruauté et du besoin grandissant en cette fin de siècle d’appartenance à une communauté. C’est l’ère du néotribalisme. L’artiste nous rappelle que les marques des grandes firmes sont devenues nos bons amis (Good fellows); leurs noms tatoués ostensiblement sur nos habits (Nike, Sony…) nous accompagnent comme une deuxième peau en signe de puissance et de reconnaissance des différentes tribus.

Daniele Buetti, né en 1956 à Fribourg, vit et travaille à Zurich.

Jérôme Sans