Le stage-atelier proposait aux enfants de questionner notre relation au monde animal, nos attirances, nos peurs, nos caractères communs, notre part d’animalité. Comment se raconter à partir de l’observation animale ?
En introduction à l’atelier, les enfants se sont familiarisés avec le terme « thérianthropie », qui désigne la transformation d’un être humain en animal. Pour illustrer cette notion et nourrir leur imaginaire, différentes représentations de cette hybridation animal-humain leur ont été montrées, de l’art pariétal à l’art contemporain en passant par les enluminures du Moyen Âge et les statuaires des mythologies grecque et égyptienne.
En s’inspirant de l’autoportrait photographique Moi + Chat de Wanda Wulz (1932), il a été demandé à chaque enfant d’imaginer son portrait photographique associé à un portrait animal. Pour ce faire, nous sommes allés à la découverte de la collection du musée de la chasse et de la nature où chacun, muni de son appareil photo, a produit une série de portraits d’animaux naturalisés de son choix. De retour dans l’atelier, chacun a sélectionné une photographie et a posé en mimant l’expression de la figure animale choisie. Tiré sur un support transparent, le portrait animal a été superposé au portrait de l’enfant pour produire un troisième portrait enfant-animal.
À la suite de cette première expérimentation de portraits, a été présentée aux enfants la théorie de l’évolution de Darwin en leur demandant d’imaginer ce que pourrait être une évolution inverse, de l’homme vers l’animal, qui se produirait dans 10 000 ans. Chaque enfant a imaginé l’animal qu’il deviendrait. Par collage d’éléments choisis et découpés dans une série de gravures de différents animaux (une tête d’éléphant, une aile, un dos de tortue, etc.), chacun a constitué son animal imaginaire et hybride. Une fois leur bête créée, ils ont imaginé quatre postures de leur corps qui décriraient cette évolution inverse, de l’homme à l’animal imaginaire. À chaque étape de cette évolution, une partie de l’animal apparaît jusqu’à la disparition du corps humain.
En résonance avec les différentes expérimentations menées dans l’atelier, ML COLRAT a présenté aux enfants quelques-uns de ses travaux plastiques, oscillant entre dessin, collage et installation, qui jouent des frontières entre l’animal et l’humain : Miniatures (2003), Transport souterrain (série de carnets de dessins, 2012-2017), Figure-toi (installation-dessin au rouge à lèvres sur verre, 2014), Les bêtes nues (série de collages photos, 2014-2017), Grands formats (série de dessins à la mine de plomb et feuille d’or 22 carats, 2015-2017).
Ce stage-atelier a été conçu et animé par ML COLRAT et Ghyslaine Badezet.
Avec la participation de : Candice (7 ans), Émilie (8 ans), Faustine (8 ans), Garice (8 ans), Juliette (8 ans), Léon (8 ans), Noa (10 ans), Romane (10 ans), Zoé (6 ans)
Diplômée de l’École d’Art d’Avignon et d’un Master II en art thérapie de l’Université René Descartes – Paris 5, ML COLRAT navigue entre différents rôles professionnels : artiste, art thérapeute, conférencière, professeure d’Université. C’est dans la diversité des formes qu’elle nourrit ses univers. Plasticienne, elle oscille entre dessins, performances et installations en déployant une multiplicité de techniques et ses dispositifs artistiques jouent des opposés : monumental/minuscule, public/privé, série/unique, secret/révélé, apparent/invisible. Les lectures sont multiples, partant toujours d’un vecteur ludique. Elle développe un travail poétique et onirique en relation avec l’image et les sensations du corps.
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