Restitution Stage – Roman-photo / Série noire

Restitution Stage – Roman-photo / Série noire

L’atelier proposait aux adolescents de créer une fiction, au croisement du cinéma et de la bande dessinée.

Dans un premier temps, pour se familiariser avec le principe du roman-photo et des techniques de montage, les adolescents ont réalisé individuellement un autoportrait associant des textes et des photographies produites dans l’environnement proche.

Puis, collectivement, par groupe de quatre, ils ont inventé de courts story-boards. En faisant des repérages, les adolescents ont imaginé des fictions de type roman noir, au centre de Paris, les ruelles sombres sont chargées d’histoires multiples…

Tour à tour, chacun a été auteur, scénariste, acteur et photographe pour mettre en scène leurs histoires porteuses d’intrigues et de suspens, tout en laissant libre cours à leur imaginaire.

Durant l’atelier, une histoire exhaustive du roman-photo a été présentée. Né du cinéma, il a pour origine les ciné-romans tels que la revue Film complet, qui accompagnaient dans les années 1920 les sorties de films en faisant revivre l’histoire en seize pages illustrées par plusieurs photographies extraites du film.

Le roman-photo est né aussi de la littérature : certains éditeurs associaient le texte littéraire et la photographie, comme par exemple La Folle d’Itterville publié en 1931 qui réunissait le romancier Georges Simenon et la photographe avant-gardiste Germaine Krull.

L’autre genre qui a largement influencé le roman-photo est le roman dessiné à partir d’un film. Traité en dessin, il intégrait, comme dans la bande-dessinée, des phylactères, bulles de dialogue. En 1946, les frères Alceo et Domenico Del Duca créent Grand Hotel, du nom du film américain d’Edmund Goulding sorti en 1932 avec Greta Garbo et Joan Crawford.

La création du premier roman-photo par un croisement entre le cinéma et la bande dessinée, revient à Stefano Reda. Ce jeune scénariste italien et Gianpaola Callegri, réalisent en 1947 pour la revue italienne Il Moi Sogno. Au sein d’une nouvelle rubrique fotoromanzo, le premier roman-photo intitulé Nel Fondo del cuore (Du fond du cœur). Il a pour vedettes les futures grandes actrices du cinéma : Gina Lollobrigida et Sophia Loren.

Le roman-photo devient un véritable phénomène de société. Il prolonge la magie des histoires sentimentales du cinéma. De nombreux magazines dédiés au roman-photo se créent comme, Bolero Film et Nous Deux.

Pour nous éloigner des formes et contenus très stéréotypés, nous avons présenté aux adolescents d’autres expériences du genre, tels que le magazine Satanik publié en 1965, qui innove dans la gamme thématique en proposant des histoires criminelles mettant en scène un dangereux meurtrier au costume de squelette.
Ou encore, les explorations de l’écriture photographique, dans les années 1980-1990, du scénariste Benoît Peeters et de la photographe Marie-Françoise Plissart, qui transgressent les codes du roman-photo en ne limitant pas la photographie à un rôle d’illustrations en imposant son pouvoir narratif.

La présentation narrative est ouverte à d’autres formes hybrides du roman-photo, telles que les séquences de l’artiste photographe Duane Michals qui relève des arts-plastiques, ou encore la publication de la trilogie Le photographe qui résulte d’une belle rencontre graphique entre le dessinateur de bande dessinée, Emmanuel Guibert et le photographe, Didier Lefèvre.

À l’occasion de cet atelier, Olivia Fryszowski a présenté son travail d’auteur.

Ce stage-atelier a été conçu et animé par Olivia Fryszowski et Ghyslaine Badezet.

Avec la participation de : Anna (12 ans), Anouk (13 ans), Aymen (12 ans), Camille (13 ans), Émilie (12 ans), Eva (13 ans), Evane (14 ans), Fiorile (13 ans), Inès (12 ans), Louise (15 ans), Louise (13 ans), Noa (13 ans)

 

Diplômée des Beaux-Arts de Bourges et d’Universités, Olivia Fryszowski a collaboré à la rédaction de la revue Dada. Elle crée de nombreux ateliers photographiques avec le soutien et la complicité de différents partenaires. Elle expose chez baudoin lebon. Son travail artistique questionne l’image photographique au sein de notre société, elle s’inquiète du consumérisme et du vide intérieur engendré par le désir de convoitise et de propriété. Elle a réalisé un livre de photogrammes, Traces de lumière, édité aux éditions Mango. Son travail photographique est lié aux mots, aux textes, à la poésie, aux contes et au récit autobiographique.
Parallèlement, elle répond à des commandes de photographies, de vidéos, elle crée des sites et des webdocumentaires, passionnée par les nouvelles technologies, elle nourrie une culture du web.

 

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