Herb Ritts

Herb Ritts
En pleine lumière

Les images d’Herb Ritts sont un miracle de légèreté et d’harmonie, la représentation d’un équilibre rare, impossible à tenir, mais qui s’imprime pour toujours sur le papier photo et passe par le dosage attentif des éléments naturels, l’exaltation du corps, l’évidence de la lumière sur les visages. En parcourant les unes après les autres les photos de Ritts, nous voyons le monde non pas tel qu’il se manifeste, mais tel que nous le voudrions, n’offrant que des journées parfaites, des ciels bleus, des corps lisses et des visages insouciants. On retrouve dans toutes ses photographies les éléments naturels dont se nourrissait son regard — le vent, la lumière et la terre de Californie, l’horizon à perte de vue, les espaces immenses — ainsi que les corps des modèles masculins et féminins, leurs regards, leurs vêtements. Le résultat est une combinaison rare et précieuse de ces ingrédients et son œuvre photographique un ensemble mesuré de spontanéité et de composition, de glamour et d’immédiateté, de poses sophistiquées et d’amusement pur.

La MEP

Ritts ne se contente pas de statues vivantes, formes parfaites du corps humain, il aime évoquer aussi la matérialité de ce qu’il photographie. Il cherche comment rendre sur le papier la tonalité sérieuse d’un tissu, conserver l’aura de plaisir qui entoure un vêtement de haute couture, mettre en relation l’air dense d’une journée de soleil et de vent avec le sable du désert et la peau d’un modèle. Il met l’accent sur la consistance tactile des matériaux, exalte la peau humaine dans son contact avec l’eau, les grains de sable, le voile du vêtement qui la couvre ou de la boue qui la contraint comme dans une cage. Pour chaque image, le photographe crée un nouveau réseau de tensions et nous observons, au fil des images, comment un corps réagit à l’eau qui le frappe, au vent qui le caresse, au soleil qui le brûle, selon un hasard plastique de la vision où, entre pureté des formes et allégresse ambiante, il semble que tout peut arriver.

Aimer la photographie, l’observer, l’étudier : Herb Ritts a été aussi un grand collectionneur qui professait un goût précis et sûr pour les grands maîtres européens — Kertesz, Umbo, les avant-gardes du début du vingtième siècle et la photographie de mode allemande —, les Américains — Weston bien sûr et Paul Strand, Edward Curtis, Berenice Abott, Diane Arbus, Mike Disfarmer, Dorothea Lange, Edward Steichen — et ses contemporains, depuis son ami et mentor Helmut Newton jusqu’à Peter Beard, en passant par Richard Avedon, Robert Mapplethorpe, Duane Michaels. Une galerie d’auteurs où nous retrouvons aujourd’hui la source d’inspiration de nombreuses photos de Ritts ainsi que ses sujets les plus chers comme l’étude du corps, le soin du détail, l’objet détourné de dérivation surréaliste, l’expérimentation en matière de composition, les jeux de lumière, le rendu de l’atmosphère.

On peut assurément dire qu’Herb Ritts a changé la façon de considérer la photographie commerciale par rapport à la photographie artistique ou en tout cas à vocation de recherche. Et pas seulement parce qu’il a introduit dans chacun de ses clichés une sensibilité tangible, un jeu intense et prenant, mais aussi parce qu’il a mené son travail avec une conscience profonde de la complexité du geste photographique, de sa valeur, de son sens et de son histoire.

 

Exposition réalisée en collaboration avec Fondazione Forma per la Fotografia, Milan et Herb Ritts Foundation, Los Angeles

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Commissaire d’exposition

Alessandra Mauro

 

En partenariat média avec

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Edition

Un livre, publié aux éditions Contrasto, accompagne l’exposition

 

Image en une : Stephanie, Cindy, Christy, Tatjana, Naomi, Hollywood 1989 © Herb Ritts Foundation