William Klein

William Klein
Dressage

Dressage, proposé par Agarttha Arte, s'inscrit dans le cadre du projet "Piémont : une définition", qui se construit au fil des commandes passées à de grands photographes. Après Alain Fleischer, en 2007, William Klein a été sollicité pour produire un travail artistique, sous forme de carte blanche.

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Dressage, proposé par Agarttha Arte, s’inscrit dans le cadre du projet “Piémont : une définition”, qui se construit au fil des commandes passées à de grands photographes. Après Alain Fleischer, en 2007, William Klein a été sollicité pour produire un travail artistique, sous forme de carte blanche. Photographe des foules urbaines, celles des manifestations et du sport, c’est sur le monde du cheval qu’il se penche aujourd’hui, et plus particulièrement sur le championnat d’Europe de dressage qui a eu lieu, en 2007, au Centre international du Cheval de la Venaria Reale, à Turin.

Des trois disciplines olympiques : CSO (concours de saut d’obstacles), concours complet et dressage, le dressage est certainement le type de compétition le moins spectaculaire et le plus difficile à expliquer au néophyte. Les principes en sont pourtant simples et à la base de toute équitation qu’elle soit sportive ou académique : rendre au cheval, dont l’équilibre a été altéré par le poids du cavalier, ses “allures” naturelles.
Xénophon au Ve siècle avant Jésus-Christ notait déjà que “conduit par une main légère… relevant son encolure et ramenant sa tête avec grâce, il prendra l’allure fière et noble dans laquelle il se plait naturellement car quand il revient près des autres chevaux, surtout si ce sont des femelles, c’est alors qu’il relève le plus son encolure, ramène sa tête d’un air fier et vif, lève mœlleusement les jambes et porte la queue haute.
Toutes les fois qu’on saura l’amener à faire ce qu’il fait de lui-même lorsqu’il veut paraître beau, on trouvera un cheval qui travaillant avec plaisir aura l’air vif, noble et brillant.” Ce que François Faverot de Kerbrech, dernier écuyer de Napoléon III, confirme en écrivant en 1891 que pour que le cheval soit “facile et agréable à monter il faut qu’il soit bien équilibré, droit d’épaules et de hanches, avec la tête constamment fixe et placée et qu’il conserve de lui-même son équilibre… il faut que toute défense, toute résistance instinctive ait disparu. Enfin pour qu’il soit brillant, il faut qu’on puisse à volonté l’asseoir, grandir ses mouvements et relever ses allures.” (Cité par Patrice Franchet d’Esperey, La main du maître, réflexions sur l’héritage équestre, Paris, Odile Jacob, 2007).
Mais ces principes simples s’expriment à travers les figures d’école de l’équitation académique que le temps a codifiées et qui peuvent sembler artificielles et maniérées.

Tout l’art de William Klein est d’avoir choisi de porter un regard extérieur sur ce milieu un peu fermé et d’éviter tout didactisme. Il est d’une grande justesse : l’impeccable élégance d’un cavalier portugais au passage, les interminables attentes dans les vans ou dans l’écurie, la chaleur de l’équipe autour de ses “champions” ou sur le podium et surtout les enfants, leurs sourires et leur complicité ravie avec les chevaux. Ces images transmettent parfaitement tout ce que ce monde, réuni autour du cheval, a de vivant, de coloré et de chaleureux.

Alain Sayag

L’exposition est réalisée avec le soutien de la Région Piémont, Fondation CRT, Compagnia di San Paolo, UniCredit Group, Bentley S.o.A S.p.A et Dupon.

Commissaires de l’exposition : Adele Re Rebaudengo et Jean-Luc Monterosso 

Image en une : Série Dressage, 2007 © William Klein