Jean-François Spricigo

Jean-François Spricigo
Toujours l’aurore

Je vous reconnais
vous êtes l’aube des matins pâles
suspendue à mes silences
et moi je m’oublie
sur une autre route
où être était
sur une autre route
à deviner mes peurs
un trésor de renoncement
puis j’empruntais votre chemin
et si souvent tomber
et c’était dans vos bras
et plus jamais les nuits n’étaient noires
vous étiez ma promesse
celle de toujours
être
à mes côtés
combien nous avons marché
jamais lassé
plus jamais seul
encore vos bras
encore la nuit
et moi
encore avec moi
tant d’élans
de souvenirs
en photographies
tant de temps
avec elles
transpirer
sur tant de peaux
et si peu valaient-elles
au regard d’un regard
le vôtre
et accepter d’y voir
ce que toujours j’ai été
la brume dans mes propres yeux
mais bientôt nous allions partager
vous et moi
l’inconditionnelle envie
d’être
tout entier
Vivant

Vivre, photographier, c’est avant tout l’engagement du corps dans l’évènement. Trouver sa juste place en acceptant la distance nécessaire au détachement, un discernement serein pour s’inscrire dans le flux du monde par les voies de l’apaisement. Faire autant confiance aux sens qu’à l’intelligence, renouer avec les instincts éclairés, vivre les paradoxes pour cesser de souscrire à la contradiction, et enfin cohabiter avec nos forces obscures comme promesse de lumière.

La photographie est une acuité fragile, une vision qu’il me faut garder, celle du lointain, de sa conquête impossible et nécessaire. Une conquête verticale, dont l’issue sera la chute. Mais je ne tombe pas, le vertige des gouffres est celui des révélations.

 

Exposition organisée avec le soutien de Sysley, Wallonie Bruxelles International et du Centre Wallonie-Bruxelles à Paris

Image en une : Jean-François Spricigo – toujours l’aurore ©Jean-François Spricigo