Une saison américaine à l’auditorium

Une saison américaine à l’auditorium

Les samedis et dimanches, à partir de 15h, l'auditorium se consacre à la photographie américaine.

La MEP

La sélection qui vous est proposée fait écho, à travers une dizaine de films, à l’actualité des expositions, et particulièrement à la place qu’occupe la famille dans l’oeuvre des photographes américains. Andres Serrano, avec le film Serrano Shoots Cuba (Courtesy of Vice), est présenté en dehors de la thématique « family pictures », même s’il n’est pas anodin de noter qu’il s’agit d’un pays où il a certaines de ses origines ; on le voit photographier pauvres, riches, notables, inconnus…

Larry Clark, à travers Great American Rebel, d’Eric Dahan, et avec l’entretien de 1992 avec Simon Edwards, se dévoile d’avantage sur ce sujet (sans détours, bien sûr : « si je ne m’étais pas marié, je serais mort »). Richard Avedon, dans le documentaire très complet Darkness and Light, replace la série de portraits de son père mourant dans l’histoire familliale, intime, évoquant tout autant la prise de vue comme « meurtre symbolique » du père, que l’affection contrariée qu’il a eue pour lui.

Avec Conversation in Vermont, Robert Frank se penchait quant à lui, en 1969, sur son épouse Mary et ses enfants, et sur l ‘évolution qu’ils ont vécue avec lui au fil des années : une sorte de regard retrospectif, un « album de famille » filmé au présent (avec Ralph Gibson au cadre).

Le très beau film Harry Callahan, Eleanor and Barbara, réalisé par Edgar B. Howard, revient sur la place centrale dans son œuvre qu’occupent les photographies qu’il a prises de sa famille. Richement illustré, ce film présente aussi le témoignage de sa fille et de sa femme.

De famille, enfin, il est aussi question dans le documentaire de Michel Viotte consacré au livre éponyme Louons maintenant les grands hommes. Cette évocation très documentée sur la génèse de ce livre de James Agee et Walker Evans, mêle archives filmées, textes et témoignages sur la démarche des deux auteurs : partis à la recherche de familles de métayers pauvres, emblématiques des Etats du Sud pendant la grande dépression, le photographe et l’écrivain se sont immergés dans leur réalité.

Et pour finir en musique avec une tradition très chère aux familles « RedNeck » du sud profond : Eliott Erwitt nous emmène au coeur de la musique BlueGrass, en Caroline du Nord, dans son documentaire de 1973 Red, White, and Bluegrass.

Horaires

SAMEDIS

15h00 : Serrano Shoots Cuba, réalisation Alexandra Roxo, Natalia Leite, Courtesy of Vice, 2013, 40 minutes.
15h40 : Great American Rebel, réalisation Eric Dahan, 2003,56 minutes
16h36 : Larry Clark, entretien avec Simon Edwards vidéothèque des photographes, 1992, 13 minutes
16h50 : Richard Avedon, Darkness and light, réalisation Helen Whitney, 1995, 85 minutes
18h15 : Les détours de Robert Frank, réalisation Chambonnier, Kallitsis, Gauthier, Reschop, 15 min., 1993
18h30 : Conversation in Vermont, réalisation Robert Frank 27 minutes – VO
19h : Harry Callahan, Eleanor et Barbara, réalisation Edgar B. Howard, 1983, 18 minutes – VO

19h30 fin

DIMANCHES

15h00 : Serrano Shoots Cuba, réalisation Alexandra Roxo, Natalia Leite, Courtesy of Vice, 2013, 40 minutes.
15h40 : Richard Avedon, Darkness and light, réalisation Helen Whitney, 1995, 85 minutes
17h05 : Louons maintenant les grands hommes, réalisation Michel Viotte, 2004, 52 minutes
18h : Red White Bluegrass réalisation Elliott Erwitt, 1973, 25 minutes VO
18h30 fin

  • Elliott Erwitt, Red, White, and Bluegrass-

  • Elliott Erwitt, Red, White, and Bluegrass

  • Larry Clark Great American Rebel

  • Larry Clark, entretien avec Simon Edwards

  • les détours de Robert Frank

  • louons maintenant les grands hommes-

  • louons maintenant les grands hommes

  • Richard Avedon, Darkness and light

  • Serrano Shoots Cuba

  • Eleanor et Harry Callahan

 

La programmation

Samedi

15h00 : Serrano Shoots Cuba
réalisation Alexandra Roxo, Natalia Leite, Courtesy of Vice, 2013, 40 minutes.

On suit ici Andres Serrano dans son projet récent, à Cuba, où il photographie sans relâche riches, pauvres, anonymes, célèbres, personnes décédées, lieux, dans un regard global, toujours à la limite de plusieurs esthétiques. Il dit aussi de ce séjour, dans le Cuba d’enfance de sa mère, qu’il lui a révélé de nouvelles perspectives sur lui-même et sur son travail…

15h40 : Great American Rebel
réalisation Eric Dahan, Eva Production, 2003, 56 minutes.

Ayant toujours refusé les propositions de documentaire à son sujet, Larry Clark a finalement accepté de se raconter, confiant à Eric Dahan au printemps dernier, sa vie, son univers.
De Gus Van Sant, producteur de « Kids » à John Waters, ami personnel, en passant par le héros du skateboard Mark Gonzales ou l’acteur fétiche Leo Fitzpatrick, l’hommage rendu à ce survivant de la marge, ce rare auteur capable de conjuguer souci esthétique aigu et questions métaphysiques -comment juger dans un monde sans Dieu ?- est souvent émouvant.

16h36 : Larry Clark, entretien avec Simon Edwards
La vidéothèque des photographes

réalisation Bruno Trompiuer, production MEP, 1992, 13 minutes.

La Vidéothèque des photographes présente une série d’entretiens dirigés par un journaliste, critique, essayiste… dont les choix fondent son esthétique photographique.

Avec Tulsa, son premier opus, Larry Clark a fait connaître un regard qui a su montrer sa propre réalité, celle d’un adolescent américain dans les années soixante, dans une amérique résidentielle. Une adolescence désoeuvrée, minée par l’ennui, et tournant le dos à ce que l’amérique «bien pensante » attend d’elle, à travers l’usage des drogues et des amphétamines, et le sexe. « Il s’agissait déjà d’un mélange entre réalité et fiction, entre ce que je voyais devant moi et ce que je voulais formuler à partir de cette réalité. »

Dans cet entretien réalisé à l’occasion de son exposition de 1992 à l’espace photographique de Paris (espace précédent la maison européenne de la photographie) Larry Clark se livre avec beaucoup de sincérité auprès de Simon Edwards.

16h50 : Richard Avedon, Darkness and light
réalisation Helen Whitney, Thirteen/WNET production, 1995, 85 minutes.

Richard Avedon, à travers le documentaire très complet « Darkness and Light », replace la séries de portraits de son père mourant dans son histoire familliale et intime, évoquant tout autant la prise de vue comme « meurtre symbolique » du père, que l’affection contrariée qu’il a eue pour lui.

Réputé pour avoir changé le cours de la photographie de mode dans les années quarante et cinquante, le photographe américain Richard Avedon (né en 1923) a aussi réinventé le portrait photographique. Diverses voix – célébrités, spécialistes, détracteurs et adeptes – livrent une diversité d’opinions tandis que se déroule à l’écran un montage des meilleures oeuvres de Richard Avedon. Le film commence à Milan où Avedon travaille à l’installation d’une rétrospective majeure de son oeuvre. Il retrace ses années dans l’industrie de la mode à partir de 1946, où il reçoit sa première commande d'”Harper’s Bazaar”, jusqu’en 1966 lors de son association à “Vogue”. Avedon évoque ceux qui l’ont influencé au cours de cette période: le directeur artistique Alexey Brodovitch, la rédactrice en chef Carmel Snow et la rédactrice de mode Diana Vreeland.

18h15 : Les détours de Robert Frank
réalisation Chambonnier, Kallitsis, Gauthier, Reschop, autoproduit, 1993, 15 minutes.

« j’aime toujours aller ailleurs, faire un détour… les détours, c’est ma spécialité je crois » Dans cet entretien, réalisé en 1993, en marge d’un festival, Robert Frank se livre, ce qui est assez rare, sur son rapport à la photographie et a la réalisation, à laquelle il entend alors se consacrer d’avantage. Cette vidéo comporte des extraits de “Pull My Daisy”, “Conversation in Vermont” et “Home Improvements”.

18h30 : Conversation in Vermont,
réalisation et production Robert Frank, 1969, 27 minutes – VO

« Conversations in Vermont” considéré comme le premier film ouvertement autobiographique de Robert Frank, met en scène ses enfants, filmés dans leur collège du Vermont. “C’est un film sur le passé, qui remonte dix-neuf ans en arrière, quand Mary et moi nous nous sommes mariés. […] Comme je le disais, ce film est sur le passé et le présent. Le présent refait surface dans ce que j’avais tourné là où ils vont maintenant en classe. Cela signifie qu’ils ont quitté New York et qu’ils vivent maintenant dans un autre endroit. […] Peut-être que le film est sur le fait de vieillir […] une sorte d’album de famille. Je ne sais pas… C’est sur… » Robert Frank.

19h : Harry Callahan, Eleanor et Barbara
réalisation Edgar B. Howard, Checkerboard Foundation, 1983, 18 minutes – VO

Edgar B. Howard a su montrer dans ce film la place importante que les photographies de sa femme Eleanor, puis de sa fille, occupent dans l’oeuvre de Callahan. Comme un retour à l’essentiel après chaque grande série : paysages, villes, passants… Le film est richement illustré, et on y entend aussi les témoignages de Barbara et Eleanor Callahan, qui y évoquent aussi leur séjour en France.

 

 

DIMANCHES

15h00 : Serrano Shoots Cuba
réalisation Alexandra Roxo, Natalia Leite, Courtesy of Vice, 2013, 40 minutes.

On suit ici Andres Serrano dans son projet récent, à Cuba, où il photographie sans relâche riches, pauvres, anonymes, célèbres, personnes décédées, lieux, dans un regard global, toujours à la limite de plusieurs esthétiques. Il dit aussi de ce séjour, dans le Cuba d’enfance de sa mère, qu’il lui a révélé de nouvelles perspectives sur lui-même et sur son travail…

15h40 : Richard Avedon, Darkness and light
réalisation Helen Whitney, Thirteen/WNET production, 1995, 85 minutes

Richard Avedon, à travers le documentaire très complet « Darkness and Light », replace la séries de portraits de son père mourant dans son histoire familliale et intime, évoquant tout autant la prise de vue comme « meurtre symbolique » du père, que l’affection contrariée qu’il a eue pour lui.

Réputé pour avoir chargé le cours de la photographie de mode dans les années quarante et cinquante, le photographe américain Richard Avedon (né en 1923) a aussi réinventé le portrait photographique. Diverses voix – célébrités, spécialistes, détracteurs et adeptes – livrent une diversité d’opinions tandis que se déroule à l’écran un montage des meilleures oeuvres de Richard Avedon. Le film commence à Milan où Avedon travaille à l’installation d’une rétrospective majeure de son oeuvre. Il retrace ses années dans l’industrie de la mode à partir de 1946, où il reçoit sa première commande d'”Harper’s Bazaar”, jusqu’en 1966 lors de son association à “Vogue”. Avedon évoque ceux qui l’ont influencé au cours de cette période: le directeur artistique Alexey Brodovitch, la rédactrice en chef Carmel Snow et la rédactrice de mode Diana Vreeland.

17h05 : Louons maintenant les grands homme
réalisation Michel Viotte, Néria production, 2004, 52 minutes

Conçu comme un entrelacs de photographies d’Evans, d’extraits lus en off du texte d’Agee, d’archives filmées de l’époque et d’interviews de spécialistes et témoins, le film de Michel Viotte raconte comment vit le jour cette œuvre complexe et singulière ; comment les deux auteurs sillonnèrent les États du Sud à la recherche de familles de métayers emblématiques ; comment leur choix de s’immerger totalement dans le quotidien de ces familles révolutionna les méthodes du journalisme ; comment le virage conservateur de “Fortune” empêcha finalement la publication des reportages, amenant Agee à en tirer un véritable livre. Ouvrage à la structure éclatée, truffé de références bibliques, il fut délibérément conçu dans le but de “faire exploser le cerveau” des “intellectuels libéraux suffisants” (selon l’écrivain Norman McMillan). Finalement publié en 1941 dans le plus parfait anonymat, il fallut attendre sa réédition en 1960 pour qu’éclate sa puissance documentaire, poétique et transgressive.

Damien Travade – CNC

18h : Red White Bluegrass
réalisation et production Elliott Erwitt, 1973, 25 minutes VO

Filmé aux environs d’ Union Grove, en Caroline du Nord, ce reportage se consacre au artistes de Bluegrass, musique américaine très rythmée issue de la country et fortement colorée par le banjo et les instruments à cordes. L’ancrage culturel de cette musique est souligné par des images tournées dans les paysages ruraux qui l’a vue naître. ( Un choix qui n’est pas sans rappeler une fameuse séquence de banjo, dans le film Délivrance de John Boorman, sorti un an plus tôt et tourné non loin de là.)

Avec les formations musicales : Lost John, The Brushy Mountain Boys, Sherrill Harris, Stanley Hicks, Buna Hicks, Joe Talbert, Smather’s Old Time Band, The Gritz Band, Barry Myers and L.W. Lambert Jr. , The Spring Valley Boys, The Little Family.