Eugène Atget (1857-1957), bien connu de tous les amoureux du vieux Paris est un des photographes les plus importants du XXe siècle. Découvert par les Surréalistes (Man Ray ou Robert Desnos) peu avant sa mort, il devint dans les années 1930 le père tutélaire de la photographie documentaire aussi bien américaine (Walker Evans, Berenice Abbott, Robert Frank, Lee Friedlander) que française (Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Izis, Willy Ronis, etc). Cependant qu’en Allemagne, Walter Benjamin l’utilisa abondamment. L’ouvrage de Jacques Bonnet est le premier à traiter Atget sous ses multiples aspects : sa biographie, la réception de ses oeuvres dans les décennies qui suivirent sa mort, sa place dans l’histoire de la photographie documentaire et dans la lignée des grands photographes de Paris du XIXe siècle, sa manière « discrète », la renaissance de son oeuvre aux États-Unis dans les années 1970, ainsi que certaines catégories de ses clichés souvent négligés : ses nombreuses photographies d’arbres et ses photographies de maisons closes ou de nus érotiques. Plus de 60 photographies laissent entrevoir les vies de cet inconnu célèbre.