L’œuvre de Josef Koudelka est d’une importance majeure. L’essai que lui consacre Jean-Pierre Montier en propose une vision d’ensemble, confrontant systématiquement texte et photographies. C’est une pensée photographique aussi cohérente que puissante, questionnant notre rapport au fait totalitaire, qui est ainsi mise en évidence.
Comme l’explique Jean-Pierre Montier, « la plasticité de ses images, évidente, suffisait en apparence à expliquer leur pouvoir de fascination. Sans leur dénier cette qualité-là, je les ai peu à peu perçues sous un jour différent. Consultant ses archives – titanesques –, feuilletant les pages des albums où il avait classé, à un format légèrement supérieur à celui de la planche-contact, des milliers de photographies, qui souvent n’avaient jamais été diffusées, je voyais poindre une nouvelle cohérence, une autre organisation du sens, patiemment élaborée, têtue, acharnée, quelque peu mystérieuse, et qui rendait perplexe. »