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La photographie mexicaine , Photo Poche No 135
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Le Mexique est l’un des pays où l’usage de la photographie a été le plus vivace depuis 180 ans ; les pratiques photographiques y ont acquis très tôt une singulière autonomie, vivifiée par des influences extérieures (Etats-Unis, France, immigration européenne). En l’absence d’une étude d’ensemble de la photographie mexicaine, ce Photo Poche en dresse un bilan à partir de publications éparses mais efficaces (il existe deux revues d’histoire de la photographie au Mexique), et à la faveur du rassemblement récent de fonds d’auteurs (institutions et familles sont très actifs dans ce domaine). Il est possible de reconstituer une trajectoire sur toute l’histoire de la photographie, tant la population mexicaine, dans les villes ou les campagnes, semble avoir un goût pour le témoignage photographique de la vie sociale ou des événements politiques (les innombrables cartes postales sur papier photo en font foi). Les studios locaux (Romualdo Garcia à Guanajuato en 1887), puis les agences s’épanouissant autour de la Révolution (Casasola à Mexico en 1912) donnent une assise populaire à la photographie, qui s’amplifie avec les besoins d’illustration photographique des quotidiens et des magazines. L’allemand Hugo Brehme fait la promotion d’une documentation systématique du pays et des traditions, sur laquelle se fonde ensuite une approche plus poétique, celle de Manuel Alvarez Bravo, ou engagée, celle de Tina Modotti, aux côtés d’une activité artistique singulière (Frida Kahlo, Diego Rivera) adoubée par les surréalistes français. Le photojournalisme y trouve une traduction locale qui bénéfice de l’appui des médias et depuis les années soixante, les femmes-photographes jouent un rôle étonnant dans le développement d’une poétique photographique, moins événementielle, propre à rendre compte des imaginaires syncrétiques de ce pays (Lola Alvarez Bravo, Kati Horna, Mariana Yampolsky, Graciela Iturbide, Flor Garduno, etc.). Dans une hétérogénité apparente propre au Mexique, se côtoient, et se confrontent, les traditions indigènes disparates retrouvées par l’archéologie (Mayas, Aztèques, etc.), les impératifs coloniaux (le catholicisme) et révolutionnaires (instauration des pouvoirs militaire et policier), les particularismes sociaux (les cultes de la mort, la lucha libre.). La centaine d’images rassemblées témoignent d’une grande qualité esthétique, et d’un imaginaire spécifique, plus extraverti que dans d’autres pays d’Amérique Latine.
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