- Monographie
Larrain – Londres 1959
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C’est en 1965, sept ans après un séjour de quatre mois à Londres, qu’il écrivait dans une brève introduction à son livre El rectangulo en la mano : « c’est au fond de moi que je cherche les photographies, lorsque, l’appareil à la main, je jette un oeil au dehors ; je peux consolider ce monde de fantômes lorsque je rencontre quelque chose qui résonne en moi. » Ce nouvel ouvrage en est la preuve tangible. Il fait suite au premier publié en 1999 par Hazan qui tenu lieu de « premier jet » avant que Sergio Larrain n’y fasse quelques retouches, alors que nous lui avions suggéré de nombreuses photos oubliées, qu’il n’avait d’abord pas considérées.
Le photographe chilien a été retenu dans l’histoire du médium essentiellement pour son oeil acéré et brillant certes, mais surtout pour les images de Valparaiso. Le corpus photographique réalisé pendant les quatre mois de cette résidence à Londres durant l’hiver 1958-1959 constitue le premier essai d’importance du photographe, qui devait ainsi faire ses preuves, en partie sur les traces de Bill Brandt qu’il appréciait. Curieusement, les photographies que Larrain a prises à Londres, sur le mode de la flânerie, ont été peu reproduites dans la presse, ce qui aurait pu être possible grâce à Magnum Photos, sa nouvelle agence. Car c’est à la faveur de ce voyage vers l’Angleterre que l’aspirant photographe fit un stop à Paris pour rencontrer son mentor Henri Cartier-Bresson et intégrer Magnum.
Roberto Bolaño est né à Santiago du Chili en 1953. Après avoir vécu au Mexique, il retourne dans son pays d’origine au moment du coup d’État de Pinochet. Il y sera brièvement incarcéré. Revenu au Mexique, il fonde ” l’infraréalisme “, groupe littéraire d’avant-garde, héritier de Dada et de la Beat Generation, entre autres. Il est arrivé comme une bombe sur la scène littéraire espagnole avec, d’abord, La littérature nazie en Amérique, puis Les détectives sauvages. Il a reçu le Prix Herralde en 1998, le Prix Romulo Gallegos, le plus prestigieux d’Amérique latine, en 1999. Héritier hétérodoxe de Borges, de Cortázar, de Artl, d’Onetti, à la fois poète et romancier, il saisit à bras le corps la littérature et l’histoire de sa génération, et est passé maître du brassage des registres, situations et personnages. Roberto Bolaño est mort en juillet 2003 à Barcelone à l’âge de 50 ans.