Tout l’art de la diapositive tient à la modestie de la technologie de la projection, qui s’appuie sur la seule présence de la lumière.
Sans la lumière, l’image transparente est abolie, elle demeure effacée dans une nuit obscure et invisible. L’éclat de la lumière rend visible l’image en la matérialisant dans l’immatériel. C’est dans ce passage à l’immatériel, dans cette transmutation de la photographie vers l’intangible, dans cette prolongation du sensible dans le suprasensible, c’est là que se reconnaît l’aspiration de l’art à espacer le temps, à fluidifier l’espace, à alléger les corps.