Les photographies qui composent le livre de Tabitha Soren Surface Tension sont des reproductions à la chambre 20×25 de l’écran de sa tablette numérique. En arrière-plan, derrière les traces de doigts qui recouvrent ce dernier, figure un corpus d’images provenant aussi bien de l’historique de ses recherches internet, des réseaux sociaux qu’elle consulte que des sms qu’elle reçoit. Des clichés de feux de forêt, de protestations, de répressions policières, des clichés qui constituent l’actualité et que nous consultons quotidiennement et souvent de manière machinal. Son geste artistique met en évidence la constante interaction que nous entretenons avec notre téléphone et évoque la réalité collective de millions d’humains constamment attirés par leurs écrans et qui à force de recevoir un flot incessant d’informations en constant renouvellement, oublie peu à peu qu’ils participent aussi au monde physiquement et collectivement. Le livre est accompagné d’un essai écrit par Jia Tolentino, rédactrice pour le New Yorker et autrice de la collection d’essais intitulée « Trick Mirror: Reflections on Self-Delusion ».