Dans les photographies de Stéphane Spach qui composent Parcelle 475/593, dédié à ce lieu d’enfance qu’il continue d’habiter, s’entremêlent une familiarité et une étrangeté, un ici et un ailleurs. Elles sont accompagnées de brèves notes, fragments de souvenirs qui ressuscitent des émotions fugitives plus qu’ils ne donnent des explications ou des noms : « Je continue à photographier l’endroit où je vis. Des coins et des recoins avec, tous les printemps, des fleurs imperturbables qui poussent. Des fleurs dont on cherche le nom dans les encyclopédies et puis que l’on oublie. » Le photographe est en quête de quelque chose d’autre, d’innommable, vers quoi fait signe le flou troublant des arrière-plans. Il est en quête d’un passé qui n’est pas vraiment passé, d’un recommencement de l’enfance et de ses épiphanies : soit, comme l’écrit Jérôme Thélôt, « l’arrivée des choses avant leur compréhension, l’éploiement des épiphanies avant leur arrestation comme objets ».