Autour de Camouflages

L’autoportrait est une forme que de nombreux photographes ont pratiqué. Par contre, la mise en scène et/ou le travestissement, plus ou moins distanciés (certains se montrent pour mieux rester cachés), est un genre qui n’appartient qu’à quelques auteurs. Joan Fontcuberta n’est pas le seul à utiliser l’aura d’authenticité de l’image photographique pour inventer des histoires, […]

L’autoportrait est une forme que de nombreux photographes ont pratiqué. Par contre, la mise en scène et/ou le travestissement, plus ou moins distanciés (certains se montrent pour mieux rester cachés), est un genre qui n’appartient qu’à quelques auteurs.
Joan Fontcuberta n’est pas le seul à utiliser l’aura d’authenticité de l’image photographique pour inventer des histoires, répandre des rumeurs, engendrer des chimères, créer des mythes. Tous les moyens ont été utilisés pour démasquer les limites de la “vérité” photographique : le trucage qui exploite la propension de notre œil à se laisser tromper mais qui s’impose comme tel à la raison, les fausses séries formées d’images privées d’unité de temps, de lieu, de légendes sur lesquelles notre imagination tend à projeter une narration, enfin la mise en scène et le travestissement.

Joan Fontcuberta a souvent proposé plus qu’un récit, un univers décalé, celui d’un savant zoologue, d’un cosmonaute méconnu, d’un lieutenant de Ben Laden ou d’un improbable monastère finnois. Il faut dire que la photographie se prête à la création ou à la captation d’univers étranges dans lesquels on peut vivre sous l’eau, s’apprêter à partir à la conquête de l’espace, parcourir le monde par ancêtres interposés ou réinterpréter le réel en mettant en évidence ce que notre œil de tous les jours avait omis de voir.

[diaporama]