Peines, L’heure de la piscine, Entre les deux la vie : les films de Valérie Winckler

La vidéothèque s’est enrichie de trois films de Valérie Winckler, trois coups de cœur que vous pouvez venir consulter librement.

Les films, autant que les photographies de Valérie Winckler s’inscrivent dans un projet documentaire général, celui d’accompagner les différents passages de notre existence : la naissance, l’adolescence, la mort…
Historienne de l’art de formation, elle se consacre à la photographie et intègre l’agence Rapho en 1984.

Photographe et réalisatrice, elle fait preuve d’une attention, d’une écoute, et d’une démarche très respectueuse.
Pour documenter et saisir des instants de vie d’une grande fragilité, elle sait se faire d’abord accepter, presque en tant que membre de la famille.
C’est en effet frappant : tous ceux qui laissent Valérie Winckler les filmer lui font une confiance absolue : l’adolescente complexée par son corps qui se montre en maillot de bain, les enfants qui accompagnent leur mère dans son dernier voyage, les parents qui voient naître leur enfant…  Elle partage profondément la vie de ceux dont elle parle.
Et d’ailleurs elle ne parle pas, il s’agit avant tout d’image, et de son. Ses films, en effet, ne sont pas commentés : dans la lignée du cinéma direct, ils laissent la place à l’image, et à la prise de son très soignée, qui, ensemble, forment un équilibre.

Le cadre est élégant et sobre, sachant s’approcher jusqu’au grain de la peau pour prendre ensuite de la distance au moment juste.
Le son quant à lui est dans une recherche d’épure presque sensuelle, une recherche du « grain » (de voix, d’humanité).
Il y a ici une esthétique très maîtrisée, mais juste ce qu’il faut, sans aucune ostentation, de telle sorte qu’on ne perçoit que l’émotion, et que le spectateur est libre de sa réflexion.

Ces films exceptionnels sont des œuvres d’une grande intensité, que vous êtes invités à venir découvrir à la vidéothèque de la MEP.

Emmanuel Bacquet

 

Peines accompagne une famille dont le père est incarcéré à Bois d’Arcy, et présente en réalité trois enfermements : celui du père, mais aussi celui de la mère, et peut-être surtout, celui de Benjamin, l’enfant. (22 minutes, 1991)

L’heure de la piscine est un film à la beauté troublante, où la vulnérabilité de l’adolescence est soulignée par la fragilité des corps qui évoluent au bord de l’eau. (35 minutes, 1995)

Entre les deux la vie entrecoupe au montage les images de personnes en fin de vie et celles de nouveau-nés : entre les deux moments de vie opposés se révèlent surtout les concordances, les interrogations, les questions fondamentales sur le mystère de notre humanité. (52 minutes, 2004)