Callahan entretenait des liens d’amitié avec la MEP, dont il découvre le chantier en 1994. Il décide alors de revisiter ses archives personnelles, en compagnie de son ami et galeriste Peter MacGill et sélectionne 130 tirages originaux (la plupart inédits) qu’il rassemble sous le nom de “French Archives”, pour les offrir au musée. Ce premier geste de soutien et de confiance d’un grand photographe américain marqua incontestablement une étape importante dans la constitution de la collection de la MEP.
Cette exposition revêt pour le musée Granet une importance particulière tant par l’esthétique de ces photos – de grand aplats noirs, des points de vue singuliers de la ville d’Aix, une esthétique du vide – que par le sujet traité et son aspect documentaire. On y découvre une ville vidée de ses habitants dans laquelle Callahan capte d’infinies variations de lumières, joue des ombres portées sur les vieilles façades…
Dans ces photographies, Aix-en-Provence se mue en cité de l’ombre : le cours Mirabeau est plongé dans la nuit noire où ne subsistent que quelques points luminescents. Les abords de la Sainte-Victoire et de la campagne aixoise échappent eux aussi aux clichés traditionnels d’Aix et de la Provence en général.
Harry Callahan
French Archives, Aix-en-Provence 1957-1958
Musée Granet
16 mars – 21 juillet 2019
Visuel :
Aix-en-Provence, France, 1957-1958
Collection MEP, Don de l’auteur. © The Estate of Harry Callahan; courtesy Pace/MacGill Gallery, New York