One Wurm a Day

Chaque jour la MEP vous propose le « One Wurm a Day », un éclairage exclusif sur une des œuvres de l’exposition Erwin Wurm Photographs délivré avec la complicité de la co-commissaire de l’exposition, Laurie Hurwitz. À suivre ici et sur notre compte Instagram !

  • ONE WURM A DAY | THE ARRIVAL OF THE PORTUGUESE IN SOUTH AMERICARéalisée au milieu des années 1980, la série intitulée "The Arrival of the Portuguese in South America" [L’arrivée des Portugais en Amérique du Sud] représente les premières œuvres photographiques d’Erwin Wurm.



    Se donnant comme contrainte de n'utiliser que des objets à portée de main, il expérimente pendant plusieurs semaines et crée dans son appartement des sculptures curieusement poétiques qui juxtaposent figurines exotiques et objets triviaux, posés sur des coussins de canapé renversés, des lampes et des paniers, ou sur des sèche-cheveux et des mixeurs suspendus aux murs ou au plafond grâce à un fil en plastique. Un dispositif qui rappelle les photographies d’expériences paranormales et interroge la définition de la sculpture dit l'artiste « à travers la lévitation, l'exact opposé de la pesanteur ».


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Erwin Wurm, " The Arrival of the Portuguese in South America", 1986. Collection privée, Autriche. © Erwin Wurm

  • ONE WURM A DAY | STILL 1

En 1990, Erwin Wurm commence à utiliser la vidéo pour explorer les caractéristiques traditionnelles de la sculpture et se demander « si une action peut devenir une sculpture, à condition qu’elle soit accélérée ou décélérée. »



    « Still 1 » [Immobile 1] est une très courte séquence pendant lesquelles son ami, l’artiste autrichien Fabio Zolly, se tient sans bouger dans un espace vide, coiffé d’un grand pot en fer renversé qui lui cache les yeux. Wurm fait de lui une sculpture humaine dont les émotions et les expressions sont dissimulées et les mouvements quasi imperceptibles. Cette photo, trouvée dans les archives de l'artiste pendant la préparation de l'exposition, est une des toutes premières photos à explorer cette même idée.



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Erwin Wurm, " Still 1", 1990. © Erwin Wurm
    
Reproduction : Vincent Fardoux


  • ONE WURM A DAY | EXPEDITION, NEW YORK, COLOGNE, VIENNA

Au début des années 1990, Wurm a recours à la photographie pour réaliser d’éphémères « Dust Sculptures » [sculptures de poussière]. Visibles sur des socles, des chaises, des tables et dans la rue - comme ici - , ces images en noir et blanc semblent constituer la trace d’objets poussiéreux que l’on a retirés. Ainsi les empreintes diaphanes laissées par l’objet disparu évoquent une sculpture de l’absence.

Pourtant, ces photographies de presque rien sont, en réalité, assez subversives : contrairement à ce qu’elles laissent supposer, Erwin Wurm n’a pas attendu que les particules se déposent naturellement, mais s’est servi d’un pochoir sur lequel il a saupoudré le contenu d’un sac d’aspirateur. La photographie « truquée » donne l'illusion de quelque chose qui n'est plus, mais en réalité rend compte de quelque chose qui n'a jamais été, qui n’existe que dans notre imaginaire.

    

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Erwin Wurm, " Expedition, New York, Cologne, Vienna ", 1994. © Erwin Wurm

  • ONE WURM A DAY | EXPEDITION, NEW YORK, COLOGNE, VIENNA

Au début des années 1990, Wurm a recours à la photographie pour réaliser d’éphémères « Dust Sculptures » [sculptures de poussière]. Visibles sur des socles, des chaises, des tables et dans la rue - comme ici - , ces images en noir et blanc semblent constituer la trace d’objets poussiéreux que l’on a retirés. Ainsi les empreintes diaphanes laissées par l’objet disparu évoquent une sculpture de l’absence.



    Pourtant, ces photographies de presque rien sont, en réalité, assez subversives : contrairement à ce qu’elles laissent supposer, Erwin Wurm n’a pas attendu que les particules se déposent naturellement, mais s’est servi d’un pochoir sur lequel il a saupoudré le contenu d’un sac d’aspirateur. La photographie « truquée » donne l'illusion de quelque chose qui n'est plus, mais en réalité rend compte de quelque chose qui n'a jamais été, qui n’existe que dans notre imaginaire.

    

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Erwin Wurm, " Expedition, New York, Cologne, Vienna ", 1994. © Erwin Wurm

  • ONE WURM A DAY | UNTITLED (59 POSITIONS)

L’exposition « Erwin Wurm Photographs » comporte de nombreux tirages et planches contacts issus des archives personnelles de l’artistes ainsi que plusieurs compositions inédites réalisées à partir de ses photographies d'époque.

    

« Untitled (59 Positions) » est composée d'images datant de 1992 issues des archives personnelles d'Erwin Wurm, de ses expérimentations sur le vêtement comme motif sculptural, une sorte d’enveloppe qui lui permet d’étudier le phénomène du changement de volume d’une forme par dilatation et contraction.



    Ce photo-collage a été réalisé spécialement pour l’exposition par l’artiste à Vienne en 2019 en recoupant ses anciens tirages et les assemblant en une nouvelle composition. C’est pour cette raison que la légende comporte deux dates : la date des tirages originaux ainsi que celle de la réalisation de la nouvelle composition.



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Erwin Wurm, « Untitled (59 Positions) », 1992 / 2019. © Erwin Wurm

    Reproduction : Tadzio

  • ONE WURM A DAY | 59 POSITIONS

Au début des années 90, Erwin Wurm n'a pas beaucoup de ressources et doit donc créer avec les moyens les plus simples possible, à l’aide d’objets ordinaires facilement disponibles. Après s’être installé dans un nouvel atelier, voisin d’une entreprise qui recueille des vêtements d’occasion, il s’approprie de vieux habits dont il fait un matériau nouveau.

    

La série « 59 Positions » commence avec une vidéo de vingt minutes, tournée avec une caméra fixe dans un espace nu au sol en béton et composée de fragments d’actions ne durant que quelques secondes chacun, où l’on voit l’artiste et ses amis engoncés dans des pulls, des pantalons et des chemises, sans égard pour les fonctions habituelles de ces vêtements. Leurs corps se contorsionnent dans des poses ridicules, suivant une étrange chorégraphie faite de "sculptures" qui tremblent légèrement.

    

Avec cette vidéo puis des photographies, l’artiste se demande « si une action physique peut devenir une sculpture et, si oui, à quel moment a lieu la transition. En me servant de séquences en boucle sans mouvement, j’ai voulu découvrir si et quand cette transformation peut se produire. »


    
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Erwin Wurm, « 59 Positions », 1994. © Erwin Wurm

  • ONE WURM A DAY | UNTITLED (SKULL)

Lorsqu’Erwin Wurm réalise la série « 59 Positions » (publiée hier), il est tellement frappé par la force visuelle et l’immédiateté de ces curieuses formes anthropomorphes qu’il décide de réaliser une série de photographies en couleur à partir de cette vidéo.



    « Je trouvais que ça rendait incroyablement bien, même sous la forme d’images fixes. C’est ce qui m’a incité à employer la photographie d’une nouvelle manière ». Pendant plusieurs années, il tente de redéfinir la sculpture en travaillant avec des corps engoncés dans des vêtements, comme dans cette ensemble de quatre prises de vue d'une personne prenant les positions différentes dans le même pullover.

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    Erwin Wurm, « Untitled (Skull) », 1998. © Erwin Wurm

  • ONE WURM A DAY | FABIO GETTING DRESSED

Dans « Fabio getting dressed » [Fabio s’habille], une œuvre composée d’une vidéo et de photographies, Erwin Wurm explore les caractéristiques traditionnelles de la sculpture.

    



Pour l''artiste, l’acte même de s’habiller et donc d’ajouter de la matière à son corps est une métaphore de la sculpture. Il demande donc à un ami, l’artiste autrichien Fabio Zolly, de mettre tous les vêtements de sa penderie, l’un après l’autre. Ce processus permet à l'artiste de transformer Fabio en sculpture humaine hypertrophiée.

    

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Erwin Wurm, « Fabio Getting Dressed » 1992. © Erwin Wurm

  • ONE WURM A DAY | ME / ME FAT

L’idée de se vêtir de plusieurs couches afin de gagner ou de perdre du poids est semblable à l’augmentation ou à la réduction de volume ce qui est pour Erwin Wurm la définition d’une sculpture.

    Dans le diptyque photographique « Me / Me Fat » [Moi / Moi Gros] (1993), il est son propre modèle : l’artiste svelte est présenté́ à côté́ d’une version engraissée de lui-même, les joues remplies de mie de pain, le corps gonflé de plusieurs couches de vêtements. Ces images font écho aux montages "avant/après" illustrant les régimes alimentaires mais cette fois-ci le sens de la transformation physique est inversé.

    

Cette œuvre sera suivie de plusieurs autres diptyques représentant la même personne, "normale" et "engraissée" comme « Jakob / Jakob Fat » [Jakob / Jakob Gros], d’images de jumeaux, l’un maigre, l’autre obèse, ou d’amis commissaires d’exposition au corps boursouflé sous plusieurs couches de vêtements.

    

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    1.Erwin Wurm, « Me / Me Fat » 1994. © Erwin Wurm 

  • ONE WURM A DAY | Jakob / Jakob Fat

L’idée de se vêtir de plusieurs couches afin de gagner ou de perdre du poids est semblable à l’augmentation ou à la réduction de volume ce qui est pour Erwin Wurm la définition d’une sculpture.

    Dans le diptyque photographique « Me / Me Fat » [Moi / Moi Gros] (1993), il est son propre modèle : l’artiste svelte est présenté́ à côté́ d’une version engraissée de lui-même, les joues remplies de mie de pain, le corps gonflé de plusieurs couches de vêtements. Ces images font écho aux montages "avant/après" illustrant les régimes alimentaires mais cette fois-ci le sens de la transformation physique est inversé.

    

Cette œuvre sera suivie de plusieurs autres diptyques représentant la même personne, "normale" et "engraissée" comme « Jakob / Jakob Fat » [Jakob / Jakob Gros], d’images de jumeaux, l’un maigre, l’autre obèse, ou d’amis commissaires d’exposition au corps boursouflé sous plusieurs couches de vêtements.

    

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    2.Erwin Wurm, « Jakob / Jakob Fat » 1994. © Erwin Wurm

  • ONE WURM A DAY | STUDY (13 PULLOVERS)

Comme avec "Fabio getting dressed," dans "13 Pullovers [13 pulls] (1991)", l’artiste Fabio Zolly est filmé par Erwin Wurm assis sur une chaise. Il enfile une succession de treize pulls en amplifiant progressivement son ventre.

    

« Les vêtements sont des réceptacles vides et dépourvus de masse. L’ajout de vêtements figure le redoublement de la peau, de la surface. Cela me ramène aux très anciennes sculptures de la Renaissance ou de la Grèce antique, à ces sculptures qui ne sont composées que d’une fine couche de bronze et à l’intérieur desquelles il n’y a rien. Seule la surface existe », explique l'artiste.



    Les images montrées ici sont des images fixes de la vidéo sous la forme de planches-contacts, trouvées par l'artiste dans ses archives en préparant l'exposition.

    

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Erwin Wurm, « Study (13 Pullovers) » 1992. © Erwin Wurm
    
Reproduction : Vincent Fardoux

  • ONE WURM A DAY | ONE MINUTE SCULPTURES

En 1997, une vidéo de quarante-six minutes montrant l’artiste dans son atelier marque le début de sa série la plus emblématique, "One Minute Sculptures" [Sculptures d’une minute].



    Pour ces œuvres éphémères, l'artiste ou les participants suivent les consignes d’Erwin Wurm et prennent des poses particulières et insolites, en situant leur corps dans un rapport paradoxal avec des objets banals : balais, crayons, bouteilles, fruits périssables, meubles.



    La pose, tenue pendant une minute, est préservée grâce à la photographie qui, loin de se contenter de rendre compte de la performance, joue un rôle décisif dans ces œuvres. On peut même dire que les photographies sont les sculptures. Sans elles, la série - que l'artiste définit comme "sculptures photographiques" - n’existe pas.



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Erwin Wurm, « One Minute Sculpture » 1997. © Erwin Wurm

  • ONE WURM A DAY | ONE MINUTE SCULPTURES
Dans la vidéo de 1997 à l’origine de la série des "One Minute Sculptures", Erwin Wurm effectue des tentatives répétées, souvent vaines, d’accomplir des tâches absurdes, dignes de Sisyphe. Plusieurs essais sont nécessaires pour parvenir à tenir la pose, parfois pendant quelques secondes seulement. Les photographies sont alors réalisées durant le court instant de « perfection » où la pose a pu être accomplie. 


    

La maladresse, la vulnérabilité, la gêne et l’avilissement, constituent des caractéristiques cruciales des "One Minute Sculptures". « Quand on regarde ces gens, on éprouve un sentiment de Fremdscham, explique Erwin Wurm en employant le mot allemand qui signifie “gêne par procuration”. « Ça me plaît parce que c’est un reflet de soi-même : en les regardant prendre la pose, on s'identifie à eux. »

    

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    Erwin Wurm, « One Minute Sculpture » 1997. © Erwin Wurm

  • ONE WURM A DAY | ONE MINUTE SCULPTURES « Autrefois, des artistes comme Michel- Ange voulaient pouvoir faire dévaler une sculpture du haut d’une montagne et faire en sorte qu’elle existe encore cinq cents ans plus tard », précise Wurm. « En art, le temps a toujours été́ important. Ce qui m’intéressait, c’était de réduire le temps car, dans notre société́ rien n’existe très longtemps. » Erwin Wurm
     
    Les premières photographies de la série « One Minute Sculptures », sont réalisées en 1997, lorsque Wurm est invité à exposer au Künstlerhaus de Brême, en Allemagne. Dix jours avant le vernissage, il arrive pour l’installation, seulement muni d’un appareil photo, et propose au galeriste et au personnel très anxieux l’expérience qui consiste à collaborer sur place pour une performance selon ses instructions, à l’aide des seuls objets disponibles sur place. Les sculptures performatives éphémères sont ensuite photographiées et les tirages réalisés sont exposées. 
     
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    Erwin Wurm, « One Minute Sculpture » 1997. © Erwin Wurm   

  • ONE WURM A DAY | ONE MINUTE SCULPTURES Sans fioritures, les prises de vue des « One Minutes Sculptures » d’Erwin Wurm semblent avoir été réalisées sans souci du temps d’exposition, de la mise au point, de l’éclairage ou de la couleur. Au contraire de la neutralité des images documentaires, ces photographies tirées dans un petit format ont un aspect délibérément maladroit, à l’image de photographies prises sur le vif.
     
    Erwin Wurm élargit ici la définition de la sculpture qui n’est plus seulement celle d’un objet statique, comme les statues classiques du Louvre, mais un acte dynamique et participatif. Ces sculptures transforment l’identité du regardeur, qui n’est plus un simple spectateur, mais devient un objet, la chose que l’on regarde.

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    Erwin Wurm, « One Minute Sculpture » 1997. © Erwin Wurm 

  • ONE WURM A DAY | UNTITLED [BROTHERS AND SISTERS]Si Erwin Wurm réalise les premières images de ses « One Minute Sculptures » dans l’espace neutre et vide d’une galerie allemande, il voyage ensuite dans le monde entier afin de créer ses sculptures absurdes dans de nouveaux environnements, en intérieur mais aussi à l’extérieur. 

    En 2002, par exemple, il est invité à l'abbaye d'Admont, un monastère bénédictin fondé en 1074 dans les Alpes autrichienne. L’établissement religieux, qui collectionne des œuvres d’art depuis 1997, lui passe commande de portraits des moines et des religieuses qui y vivent. Tous se prêtent volontairement à ses instructions pour créer de nouvelles versions des « One Minute Sculptures ». Cette série présente les résidents du monastère prenant des poses absurdes avec les objets qui les entourent, dont ici celle d'un moine qui semble croquer le fruit défendu. 

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    Erwin Wurm, « Untitled [Brothers and Sisters] » 2002. © Erwin Wurm 

  • ONE WURM A DAY | OUTDOOR SCULPTURE [TAIPEI] En 2000, Erwin Wurm voyage à Taiwan pour participer à la Taipei Biennale. Il invite encore une fois les habitants de la ville à se livrer à des actions de non-sens en se mettant dans des situations paradoxales avec des objets banals. 
     
    Les œuvres qu’Erwin Wurm a réalisé à Taipei sont également visibles aujourd'hui sous forme de papier peint au sein d'une exposition personnelle au Taipei Fine Art Museum intitulée One Minute in Taipei : Erwin Wurm Solo Exhibition. L’artiste confiné chez lui en raison de l'épidémie de coronavirus, a assisté à l'installation de l'exposition grâce à Skype et WhatsApp. 
     
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    Erwin Wurm, « Outdoor Sculpture [Taipei] » 1999. © Erwin Wurm 

  • ONE WURM A DAY | OUTDOOR SCULPTURE [APPENZELL]« Quand tu as un appareil photo au poing et que tu parles d’art, les gens sont disposés à faire des choses assez folles et assez bêtes. » Erwin Wurm

    Cette composition inédite en est la preuve : elle a été réalisée par l'artiste spécialement pour l'exposition MEP à l’automne 2019, quand il retrouve ses prises de vue qui documentent des séances de travail dans le village suisse Appenzell. C’est en 1998 qu’il a réalisé des « One Minute Sculptures » dans les rues du village ou même chez des résidents du village qui se portent volontaires. Ces prises de vue photographiques restent le seul témoignage de ces actes dynamiques. Ici, l'artiste nous offre une nouvelle œuvre en nous donnant un aperçu précieux de son processus de création.

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    Erwin Wurm, « Outdoor Sculpture [Appenzell] » 1998/2019. © Erwin Wurm 

  • ONE WURM A DAY | OUTDOOR SCULPTURE [APPENZELL]« Quand tu as un appareil photo au poing et que tu parles d’art, les gens sont disposés à faire des choses assez folles et assez bêtes. » Erwin Wurm

    Cette composition inédite en est la preuve : elle a été réalisée par l'artiste spécialement pour l'exposition MEP à l’automne 2019, quand il retrouve ses prises de vue qui documentent des séances de travail dans le village suisse Appenzell. C’est en 1998 qu’il a réalisé des « One Minute Sculptures » dans les rues du village ou même chez des résidents du village qui se portent volontaires. Ces prises de vue photographiques restent le seul témoignage de ces actes dynamiques. Ici, l'artiste nous offre une nouvelle œuvre en nous donnant un aperçu précieux de son processus de création.

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    Erwin Wurm, « Outdoor Sculpture [Appenzell] » 1998/2019. © Erwin Wurm 
    Reproduction : Tadzio

  • ONE WURM A DAY | OUTDOOR SCULPTURE [APPENZELL]En 1998, Erwin Wurm recrute des volontaires parmi les habitants du village suisse d’Appenzell pour prendre la pose à l’aide d’objets banals de leur quotidien puis immortalise leur performance grâce à la photographie.

    Cette série d’« Outdoor Sculptures » photographies montre notamment le directeur du musée d’Appenzell en train de faire le poirier, la tête dans un seau en métal. 

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    Erwin Wurm, « Outdoor Sculpture [Appenzell] » 1998. © Erwin Wurm 

  • ONE WURM A DAY | UNTITLED [ONE MINUTE SCULPTURE]Dans les « One Minute Sculptures », Erwin Wurm invite une personne à suivre un protocole simple en se mettant en situation absurde et poétique avec un objet banal ou un vêtement ou les deux, ici, avec un sous-vêtement et une balle de tennis. ll désacralise ainsi notre conception traditionnelle de la sculpture. 
    "J'étais parfois à la limite de ce que je pouvais faire, de ce que je pouvais demander aux gens de faire sans qu'ils disent "ça suffit !", il explique. 

    À l’automne 2019, en faisant des recherches pour l'exposition « Erwin Wurm Photographs » dans ses archives personnelles, il redécouvre de nombreuses prises de vue et planches-contacts qu’il avait oubliées, dont ces images surprenantes de séances de travail expérimentales. Il décide de transformer ces tirages d’époques et leurs donner une nouvelle vie en les assemblant sur un carton au sol de son atelier viennois. 

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    Erwin Wurm, « Untitled [One Minute Sculpture] » 1999/2019. © Erwin Wurm
    Reproduction : Vincent Fardoux

  • ONE WURM A DAY | OUTDOOR SCULPTURE [CAHORS]En 1999, Erwin Wurm est invité au festival de photo Printemps de Cahors, il réalise alors une série d’« Outdoor Sculptures » pendant l’événement. En suivant l’esprit participatif de ses œuvres, il publie dans les petites annonces pour recruter des participants et reçoit de nombreuses candidatures.

    L’un de ses modèles plus fiers est le directeur d’une agence bancaire, les mains collées au corps, la tête légèrement inclinée vers le haut, des pointes d’asperges dans les narines. Selon Erwin Wurm : « Il voulait peut-être se donner un air vraiment cool car il était assez solide pour se ridiculiser devant tout le monde ».

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    Erwin Wurm, « Outdoor Sculpture [Cahors] » 1999. © Erwin Wurm 

  • ONE WURM A DAY | HOTEL ROOMS « Puisque je m’étais astreint à créer mes œuvres d’art à partir d’objets que j’avais sous la main » dit Erwin Wurm, « je me suis dit que je pouvais travailler n’importe où, que je n’avais pas besoin d’atelier ». En faisant le tour du monde, il réalise des sculptures photographiques absurdes en déplaçant des meubles dans ses chambres d’hôtel d’Australie, de Nouvelle-Zélande et d’Asie. « Jusqu'à ce que je me fasse virer d’un des hôtels quand le directeur s’est rendu compte de ce que je faisais », se rappelle l’artiste.

    “Since I worked with the constraint of making my art from the materials I found around me”, says Erwin Wurm, “I began thinking that I could work wherever I was, that I didn’t need a studio”. While traveling the world, the artist created absurd photographic sculptures by shifting the furniture in his hotel rooms in Australia, New Zealand or Asia “until I got kicked out when one of the hotel managers realized what I was doing”, he says. 

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      Erwin Wurm, « Picton [Hotel Rooms] » 2001. © Erwin Wurm 

  • ONE WURM A DAY | RED CHAIRS Dans les « One Minute Sculptures », Erwin Wurm crée des sculptures éphémères en plaçant son corps ou celui d’autres participants dans un équilibre précaire avec des objets banals. Il applique ensuite cette méthode aux objets eux-mêmes dont l’usage est détourné. Ici, dans une nouvelle composition réalisée spécialement pour son exposition à la MEP, il met en scène une simple chaise rouge qui, manipulée par l'artiste grâce à avec un fil transparent, semble léviter. 
     
    In his “One Minute Sculptures”, Erwin Wurm creates ephemeral sculptures in which he or members of the public interact with random objects, often placed in a precarious balance. He also applied this idea to the objects themselves, in ways that subvert their typical use. Here, in a new composition created especially for his exhibition at MEP, he plays with a simple red chair, manipulating it with transparent thread so it seems to levitate. 
     
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    Erwin Wurm, « Red Chairs » 2001. © Erwin Wurm   

  • ONE WURM A DAY | DESIGN OBJECTS AND ITEMSErwin Wurm applique ses consignes des "One Minute Sculptures" aux meubles design iconiques signés Eames ou Prouvé ou, ici, à une élégante table baroque vénitienne, qu’il « désacralise » en coinçant sous ses pieds sculptés des modestes sandwiches au jambon.    

    Erwin Wurm applies instructions for his "One Minute Sculptures" to iconic furniture designed by Eames or Prouvé or, here, to an elegant Venetian baroque table, which he “debased” by wedging humble ham sandwiches beneath its sculpted legs.

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    Erwin Wurm, « Venetian Baroque [Design Objects and Items] » 2001. © Erwin Wurm 

  • ONE WURM A DAY | ONE MINUTE SCULPTUREDes Polaroids servent souvent à l’artiste comme travaux expérimentaux pour ses « One Minute Sculptures » absurdes, comme on peut voir dans ces images dont les consignes sont : « Ouvrez votre pantalon, mettez-y des fleurs et ne pensez à rien… », ou l’année suivante, dans une autre composition intitulée “Prenez l’élastique et jouez votre hymne national avec vos dents ». 

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    Erwin Wurm, « Open your trousers, put flowers in it and don’t think…[One Minute Sculpture] » 2002. © Erwin Wurm

  • ONE WURM A DAY | THINKING ABOUT KANTDe Freud à Wittgenstein en passant par Kant, Montaigne, Spinoza ou Descartes, Erwin Wurm s’inspire souvent de penseurs et de philosophes, explorant de manière décalée et subversive des questions profondes. « Leur travail me poussent à repenser la réalité, à l’interroger d’une nouvelle manière, » il explique. « J’aime bien la notion de mouvement figé qui permet de créer une ‘sculpture’ via la photographie, une sculpture sans action, une sculpture sur la réflexion ». 

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      Erwin Wurm, « Thinking about Kant » 1999. © Erwin Wurm 

  • ONE WURM A DAY | IDIOT IIDans cet autoportrait, Erwin Wurm insère ses bras dans les accoudoirs d'une chaise, puis met le siège en équilibre sur son visage, « Je tente de donner dans mon travail une place et une valeur à ce que l'on rejette, ce que l'on essaie de dissimuler : l’échec, le ridicule », dit l’artiste. « C’est moins l’humour et le jeu qui m’intéressent que la possibilité d’ouvrir et de soulever beaucoup de questions. » 
     
    In this self-portrait, Erwin Wurm puts his arms through a chair's armrests, then balances the seat on his head. "In my work, I try to give a place and value to things we often deny or try to hide: failure, ridicule," says the artist. "It's not humour and jokes that interest me so much as the possibility of opening things up, of giving rise to doubts.”
     
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    Erwin Wurm, « Idiot II » 2010. © Erwin Wurm 

  • © Erwin Wurm, Outdoor Sculpture

  • ONE WURM A DAY | INSTRUCTIONS ON HOW TO BE POLITICALLY INCORRECTDans cette photographie issue de l’inventaire de postures « politiquement incorrectes » d’Erwin Wurm, un homme plonge sa tête dans le décolleté d’une femme au restaurant. Il effectue sur les instructions de l’artiste une fouille absurde à la recherche d’une bombe. Avec cette image, l’artiste évoque la question de la maîtrise de soi et le respect des règles tacites de vie en société, ainsi que l'incertitude et la perte de repères après les événements du 11 septembre 2001.

    In this photograph from Erwin Wurm's inventory of "politically incorrect" actions, a man at a restaurant thrusts his head down into a woman's blouse in an absurd search for a bomb. With this image, the artist evokes questions about self-control and respecting unspoken social rules, as well as the uncertainty and confusion in the post 9/11 period.

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    Erwin Wurm, « Inspection [Instructions on how to be politically incorrect] » 2003. © Erwin Wurm 

  • ONE WURM A DAY | INSTRUCTIONS ON HOW TO BE POLITICALLY INCORRECTMettre ses mains dans le pantalon de quelqu'un à la recherche d’une bombe, cracher dans la soupe de son voisin, uriner sur le tapis d’autrui... tels sont les actes avec lesquels Erwin Wurm décline l'idée du "politiquement incorrect" dans une série qui interroge nos normes sociales pour les désacraliser. 

    Putting your hands in someone's pants in search of a bomb, spitting in your neighbour’s soup, peeing on someone else’s carpet...  Erwin Wurm explores in so many ways the idea of “political incorrectness", challenging social norms by deconsecrating them. 

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    Erwin Wurm, « Pee on someone’s rug [Instructions on how to be politically incorrect] » 2003. © Erwin Wurm 

  • ONE WURM A DAY l INSTRUCTIONS FOR IDLENESSAujourd'hui c'est férié et nous avons le programme parfait pour profiter de cette journée ! 

    Erwin Wurm vous montre la voie avec sa série d’autoportraits satiriques « Instructions for idleness » [Consignes pour l’oisiveté] dans une étude réalisée avec des vignettes découpées dans une planche-contact :  Pensez au vide, ayez l'air idiot, soyez indifférent à tout, faites des mouvements lents, regardez la télé toute la journée, exprimez-vous en bâillant, ne faites pas la vaisselle, restez en pyjama toute la journée, fantasmez sur le nihilisme... 

    Today's a holiday, and we have the perfect plan to help you enjoy the day!

    Erwin Wurm shows you the way with his series of satirical self-portraits, "Instructions for idleness" (here, a study based on some vignettes cut from his contact sheets): Think about the void, look silly, be indifferent about everything, make slow movements, watch TV all day, express yourself through yawning, don't wash the dishes, stay in your pyjamas all day, fantasize about nihilism…

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    Erwin Wurm, « Study [Instructions for idleness] » 2001. © Erwin Wurm  Reproduction : Vincent Fardoux

  • ONE WURM A DAY l INSTRUCTIONS FOR IDLENESSAujourd'hui c'est férié et nous avons le programme parfait pour profiter de cette journée !

    Erwin Wurm vous montre la voie avec sa série d’autoportraits satiriques « Instructions for idleness » [Consignes pour l’oisiveté] dans une étude réalisée avec des vignettes découpées dans une planche-contact : Pensez au vide, ayez l'air idiot, soyez indifférent à tout, faites des mouvements lents, regardez la télé toute la journée, exprimez-vous en bâillant, ne faites pas la vaisselle, restez en pyjama toute la journée, fantasmez sur le nihilisme...

    Today's a holiday, and we have the perfect plan to help you enjoy the day!

    Erwin Wurm shows you the way with his series of satirical self-portraits, "Instructions for idleness" (here, a study based on some vignettes cut from his contact sheets): Think about the void, look silly, be indifferent about everything, make slow movements, watch TV all day, express yourself through yawning, don't wash the dishes, stay in your pyjamas all day, fantasize about nihilism…

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    Erwin Wurm, « Study [Instructions for idleness] » 2001. © Erwin Wurm Reproduction : Vincent Fardoux