Miyako Ishiuchi entreprend des études de design textile puis s’initie par hasard à la photographie à l’âge de 28 ans, inspirée par la similitude entre le développement des tirages et la teinture de tissus.
Miyako Ishiuchi est notamment connue pour sa série « Mother’s » avec laquelle elle représente son pays à la Biennale d’art contemporain de Venise en 2005. Fascinée par le parcours hors normes de sa mère dont elle va jusqu’à s’approprier le nom (elle est pour l’état civil Yoko Jukijura), elle entame ce travail 2 mois avant sa mort soudaine à l’âge de 84 ans, en photographiant d’anciennes brûlures. Puis, pour conjurer le deuil brutal, elle commence à photographier ses effets personnels intimes comme ses sous-vêtements, son poudrier, sa brosse à cheveux ou son dentier, non pas comme des reliques mais pour entamer un dialogue désormais impossible avec sa mère. Le dispositif qu’elle met en place avec des objets en gros plan, les vêtements posés sur une surface transparente pour en magnifier la texture et des tirages grand format brillants, sera une constante dans des séries plus récentes où elle scrute le passage du temps dans des objets chargés d’histoires personnelles, comme celle sur les vêtements portés par des femmes à Hiroshima le 6 août 1945 ou encore sur les effets personnels de Frida Kahlo.
Frédérique Dolivet, Adjointe au responsable de la collection
Miyako ISHIUCHI, Mother’s #54, 2002 (Tout sur ma mère #54)
Collection MEP, Paris. Don de la société Dai Nippon Printing Co., Ltd.
© Ishiuchi Miyako, courtesy The Third Gallery Aya, Osaka
Miyako Ishiuchi
Miyako Ishiuchi est née en 1947 à Nitta, dans la préfecture de Gunma et vit aujourd’hui à Tokyo.
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