Les autochromes des Archives de la Planète Albert Kahn sont des capsules, témoins précieux d’un passé et d’un contexte que nous connaissons bien. Amélie Lucas Gary a imaginé comment une de ces images serait reçue, seule, dans un futur lointain, par un individu ignorant tout des procédés photographiques analogiques et de l’histoire. Elle a voulu écrire comme le ferait un enfant ou un extraterrestre en découvrant la représentation en deux dimesions d’une civilisation inconnue. Pour choisir l’image, elle a procédé comme on lance une fléchette à l’aveugle, ou comme on pointe le doigt au hasard sur un globe qui tourne. Elle espérait paradoxalement aussi une image qui ne lui dise rien. Il y avait cent façons de s’y prendre pour ne pas choisir. C’est cette image des féticheuses qui a émergé.