Queeriser l’art, ce n’est pas vouloir promouvoir un art queer, si tant est que cela existe ou que cela puisse exister, et encore moins vouloir esthétiser ou « artistiser » la pensée et la pratique queer. C’est renoncer définitivement à toute ontologie comme à tout paradigme, c’est rejeter toute prétention à la catégorisation, à commencer par les catégories d’art pur et même d’art. Ouvrir des pistes, mais pas pour les refermer aussitôt, le queer ne procédant pas de la vaine recherche d’une identité de plus, même minoritaire ou « mineure », mais tout au contraire d’une entreprise de désidentitarisation, de désidentification, de critique de toute identité.
… Non pas un roman-fleuve mais un livre-fleuve, pas si tranquille que cela, un livre-montage, une sorte de cut-up théorique mixant les références les plus diverses, les plus hétérogènes, voire les plus hétéroclites.