Restitution Stage – Dans tous ses états

Restitution Stage – Dans tous ses états

Aujourd’hui, nous portons un intérêt grandissant aux émotions, d’autant que les recherches en sciences humaines et neurosciences révèlent leur importance et leurs aspects positifs dans la communication et la compréhension de nos attitudes, comportements et prises de décision.

Les émotions, que nous pouvons définir comme des manifestations corporelles rapides et inconscientes, ont un pouvoir sur nous, étymologiquement celui de nous « mettre en mouvement » : elles favorisent l’action et orientent nos choix.

Les émotions et plus largement les sentiments interagissent avec l’humeur et le tempérament. Elles influent sur la personnalité, la disposition et la motivation : les identifier permet à la fois de développer chez chacun de nous une meilleure connaissance de soi et d’améliorer notre perception des états d’autrui.

Du reste, dans la langue française nous ne manquons pas de mots et d’expressions pour dire ce que nous ressentons. Mais prenons-nous toujours le temps d’identifier ce qui nous traverse ? Est-il toujours aussi facile dans notre société médiatique et dans le foisonnement d’émotions qui nous entourent, de distinguer ce qui nous revient, qui on est vraiment ?

C’est donc un travail sur « l’être » et ses représentations, ses facettes multiples, drôles et parfois surprenantes, qui a été proposé aux adolescents tout en découvrant la photographie dans tous ses états !

En introduction à l’atelier, les adolescents ont été amenés à réfléchir aux différents états de la photographie : tant dans sa matérialité, son statut, sa nature, son processus technique que dans sa composition. Après cette collecte de termes et de mots liés définissant les états possibles de la photographie, un corpus photographique leur a été proposé. Ils ont choisi les images qui leur « parlent » ou qui « parlent » d’eux. De cette sélection, chacun a composé un collage qui propose une transformation, une réappropriation, un autre état de la photographie.

Dans un deuxième temps, il a été abordé les différents états émotionnels de l’être humain grâce à l’apport des recherches et des expériences scientifiques : notamment celles de Guillaume Duchenne de Boulogne (neurologue et photographe) et de Paul Ekman (professeur en psychologie). Les notions d’émotions et de sentiments, d’humeurs et de tempérament ont pu être explicitées pour mener au concept d’intelligence émotionnelle proposé dans les années 90 par les psychologues Peter Salovey et John D. Mayer, puis repris par Daniel Goleman. Enfin, pour comprendre où siègent les émotions dans le cerveau, ont été évoqués le circuit de James Papez (neuroanatomiste) et de Paul D. MacLean (neurobiologiste), et plus récemment les découvertes de Joseph LeDoux (psychologue) sur le lien entre mémoire et émotion et les mécanismes de la peur.

Après ce petit exposé des théories et fonctionnements des états émotionnels, chaque adolescent a été invité à parcourir une liste de plus de 800 sentiments répartis en dix catégories émotionnelles, puis à entourer les mots ou groupes de mots qui semblent lui correspondre le mieux. À partir de cette collecte, chacun a établi un classement par fréquence : « je suis quelquefois, souvent, très souvent ». Une fois ce tableau constitué, il leur a été proposé de choisir trois sentiments et de les mettre en image.

Pour s’aider dans la conception et l’élaboration de l’image, à partir de l’émotion choisie, ils se sont prêtés au jeu des associations libres, par l’évocation d’un lieu, d’une couleur ou d’un contexte associés. Mais aussi par des propositions d’états de la photographie qui rendraient compte de leur émotion. Avec ces éléments, ils ont essayé de représenter en photographie leur émotion en créant des mises en scène. L’accomplissement de ces images a suscité une joyeuse collaboration entre, tour à tour, le(s) modèle(s) et le photographe.

Dernière étape, après avoir été acteur de la mise en scène de leur émotion dans l’espace public, il leur a été proposé d’être les récepteurs émotionnels de leur environnement. Au cours d’une déambulation urbaine, chacun a cherché autour de lui un élément, une scène, un paysage qui lui « parle », avec lequel il peut établir un lien et entrer en résonance, puis  l’a photographié. De cette image, chaque adolescent a réalisé un travail d’écriture, une proposition poétique, un haïku impulsé par la photographie et l’émotion qu’elle produit en chacun d’eux.

Avec la participation de : Amélia (14 ans), Côme (13 ans), Derin (12 ans), Éléa (13 ans), Gaïan (12 ans), Myrtille (15 ans), Naomi (12 ans), Ninon (14 ans), Pia (14 ans), Zoé (12 ans)

 

Artiste photographe, Cynthia Mancuso s’intéresse également à l’écriture et à la psychologie. Elle a écrit un premier roman Le mal entendu (2003) et anime par ailleurs des ateliers de médiation artistique. Stimuler la créativité et proposer du sens, par la production de mots et d’images, est au cœur de sa démarche artistique.

Ce stage-atelier a été conçu et animé par Cynthia Mancuso et Ghyslaine Badezet.
En partenariat avec Négatif+ pour la réalisation des tirages.

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