Restitution Stage – De la perception au regard intérieur

Restitution Stage – De la perception au regard intérieur

Nos sens sont des outils merveilleux. Grâce à eux (l’ouïe, le goût, l’odorat, le toucher, la vue), nous pouvons découvrir le monde extérieur, faire des expériences, aller à la rencontre de l’autre et de nous-mêmes.
Dans notre société, la vue est un sens privilégié pour communiquer et les images sont surabondantes. Face à une multitude d’informations, il arrive que l’on s’y perde un peu.
Fermons les yeux… Que reste-t-il du monde extérieur, de ses couleurs et de ses formes ? Quelle empreinte laisse-t-il dans nos souvenirs, notre mémoire ? Quelle survivance des images ? Sont-elles identiques pour chacun de nous ?
Ouvrons les yeux… le regard va bien plus loin que la vision ! Il questionne le monde, projette nos émotions, guide nos pas, bref, agit sur son environnement. À notre tour de le faire apparaître en images !

« L’essentiel est invisible pour les yeux », disait Antoine de Saint-Exupéry.
Peut-être parce qu’on ne regarde pas qu’avec les yeux !

En introduction de l’atelier, ont été présentés les cinq sens. Voir, entendre, toucher, sentir, goûter… Voilà ce que nous faisons en permanence ! Nos yeux, nos oreilles, notre nez, notre bouche, notre peau récupèrent des informations, envoyées par la suite directement au cerveau. Un ensemble d’informations utiles qui nous permet de percevoir le monde extérieur.

Une attention particulière a été portée sur la vue en abordant l’illusion d’optique (persistance des images, illusion de mouvement, etc.), la vision des animaux avec des différences liées aux quatre composants de la vision (champ de vision, perception des couleurs et de la lumière, perception des mouvements, acuité visuelle), la vision photographique dont les principes optiques sont très proches de l’œil.

Dans le langage courant, la plupart du temps, on utilise indifféremment « voir » et « regarder », sans se poser de question. Pourtant, voir et regarder sont deux choses différentes. Le regard ne renvoie pas à une perception, mais à une relation à l’autre et à soi-même. Il n’est pas une donnée, il se construit par étapes, par expériences, par rencontres. Le regard est un acte lié à une intention qui est propre à chacun. Nos regards diffèrent en fonction de nos représentations personnelles liées à nos expériences individuelles : nos connaissances, nos croyances, nos souvenirs, nos émotions. Si l’on ne voit qu’avec nos yeux, on regarde avec tout son corps, avec tous ses sens. Le regard existe-t-il sans vision ?

Les enfants ont ensuite engagé une pratique photographique interrogeant les notions de perception et de regard. Plusieurs expérimentations leur ont été proposées : photographier les yeux fermés en portant une attention à la perception de leur sens, capturer l’ombre et la lumière, rechercher des détails, des fragments, se rapprocher de la vision animale, être attentif au reflet ou jouer avec le mouvement.

À partir de cet ensemble de photographies produites, Cynthia Mancuso a conduit avec les enfants un atelier d’écriture en donnant une consigne et une amorce de phrase pour chaque photographie. Individuellement, chaque enfant a réalisé une courte phrase.
Puis, il leur a été proposé de choisir plusieurs photographies parmi les leurs et celles des autres. À partir de cette nouvelle séquence d’images, chaque enfant a été libre de créer une courte narration.

Le rendu final associant écriture et photographie tente de rendre compte du regard intérieur de chacun.

À l’occasion de cet atelier, Cynthia Mancuso a présenté aux enfants une sélection de ses photographies dont le processus créatif associe l’image, l’écriture et la psychologie. Afin d’enrichir leurs connaissances, deux autres artistes interrogeant le regard leur ont été présentés : Sophie Calle qui mène des « enquêtes » auprès d’aveugles pour chercher à rendre visible l’invisible (« Les Aveugles (1986). Quelle est selon vous l’image de la beauté ? », « La couleur Aveugle (1991). Quelle est votre vision de la monochromie ? » et « La dernière image (2010) ») et Rosella Bellusci qui interroge la lumière comme élément structurant de ses photographies. Eblouissante, la lumière « brûle » le sujet, le fait presque disparaître, n’en retient que l’essentiel.

Ce stage-atelier a été conçu et animé par : Cynhtia Mancuso et Ghyslaine Badezet.

Avec la participation de : Aleksandra (8 ans), Artus (10 ans), Carmen (7 ans), Clémence (9 ans), Denise (10 ans), Garance (10 ans), Hector (6 ans), Nina (9 ans), Vasco (6 ans)

Artiste photographe, Cynthia Mancuso s’intéresse également à l’écriture et à la psychologie. Elle a écrit un premier roman Le mal entendu (2003) et anime par ailleurs des ateliers de médiation artistique. Stimuler la créativité et proposer du sens, par la production de mots et d’images, est au cœur de sa démarche artistique.

En partenariat avec Négatif+ pour la réalisation des tirages.

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