Dès son invention, la photographie a été utilisée pour raconter le monde, qu’il soit proche de nous ou de l’autre côté de la planète. Aujourd’hui, en raison de l’évolution technique de prise de vue et de diffusion, un nombre considérable de photographies est diffusé par les journaux papier ou en ligne, par des sites Internet ou encore des lieux d’expositions. Prises par des photographes de presse, de simples témoins ou des artistes, ces images donnent une vision de notre époque.
Témoigner, informer, documenter : la photographie a toujours rempli ces fonctions.
L’atelier proposait aux adolescents de découvrir et d’expérimenter diverses approches de documentation du réel allant du photojournalisme au travail d’auteur documentaire.
Dans un premier temps, il a été proposé aux adolescents de réagir à un événement d’actualité : le vote du “Brexit”. À cet effet, ils ont effectué un micro-trottoir en s’adressant aux gens et en leur posant la question “Êtes-vous pour ou contre ?”. Chacun, tenant le drapeau, affirmait sa position.
Pour ouvrir cette question de l’appartenance, il a été demandé aux adolescents de réfléchir individuellement et collectivement à la notion d’identité : qu’évoque ce mot pour chacun ? Qu’est-ce qui définit cette notion ? Son lieu de naissance, son lieu de résidence, son lien à une culture ? En studio, chacun a envisagé son identité plurielle en se mettant en scène avec les drapeaux correspondants.
Puis, un troisième axe de travail a été mené autour d’une rencontre intergénérationnelle avec des résidents de la maison de retraite “Au petit Rémouleur”, à proximité de la MEP.
En amont de la visite à la maison de retraite, il a été demandé à chaque adolescent de formuler des questions en se basant sur la règle des “5 W” (What, Who, Where, When et Why), caractéristique de l’entretien journalistique, et en essayant d’orienter la parole vers un retour des personnes âgées sur leurs souvenirs de jeunesse lorsqu’ils avaient l’âge de leurs correspondants. Pendant ces rencontres, en suivant les étapes nécessaires au travail du documentaire photographique, chaque binôme s’est alterné dans les prises de notes sur un carnet individuel et des prises de vue photographiques. Ainsi, de manière spontanée, il a été possible pour chacun d’enregistrer des moments de parole, d’expression physique ou de silence de la personne âgée. Chaque binôme a rencontré une personne âgée, résidant à la maison. Certains ont eu l’opportunité de visiter les chambres privées des personnes avec qui ils étaient en entretien, d’autres sont restés dans les espaces communs.
À l’occasion de cet atelier, Élisabeth Schneider a présenté aux adolescents certains de ses reportages photographiques : “Acceptation-Brigitte M.”, 2009, “Élise et le monde du silence”, 2009, “Chiara, Autisme” et 2012, “Bike and sea, 500 kilomètres”, 2015.
Afin d’enrichir leurs connaissances, d’autres artistes dont la production s’inscrit dans la thématique leur ont été présentés : Gustave Le Gray et Auguste Mestral, Édouard Baldus, Henri Le Secq et Hippolyte Bayard pour la Mission héliographique, Walter Evans et Dorothea Lange pour la mission de la FSA en 1935, Robert Capa, Henri Cartier-Bresson, George Rodger et David Seymour pour la création de l’agence Magnum ainsi que des travaux de photographes contemporains : Sophie Ristelhueber, Mathieu Pernot et Taryn Simon.
Ce stage-atelier a été conçu et animé par Élisabeth Schneider, Ghyslaine Badezet et Wafa Abida.
Après avoir été pendant dix ans l’assistante d’Isabelle Menu (tireuse professionnelle indépendante) et tireuse professionnelle entre autre au laboratoire du journal “Libération”, Élisabeth Schneider travaille depuis 2005 avec la presse française de façon régulière. En 2007, elle a suivi le cycle de formation de l’EMI-CFD perfectionnement au photojournalisme, à la suite duquel elle a reçu plusieurs prix (Prix Mark Grosset, Prix des Écoles de journalisme du Festival International du Scoop d’Angers, Bourse du Talent Reportage de Photographie.com). Elle réalise des reportages dans le milieu de la santé et du social, des témoignages intimistes et des portraits.
En 2014, elle participe à la résidence d’artiste Pollen Monflanquin et réalise l’installation projection du témoignage de Katherina Niestockel, dans la prolongation de cinq témoignages de femmes en photographie et multimédia. Son approche de la photographie est en mutation voire en phase de décloisonnement depuis une approche pluridisciplinaire avec l’entrée de la dimension sonore. Son travail s’oriente de plus en plus vers le champ de l’art notamment avec le dernier témoignage sous la forme d’une installation “ environnement ” pour mieux appréhender son travail.
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Les actions pédagogiques de la Maison Européenne de la Photographie à destination du jeune public bénéficient du soutien de la Fondation d’entreprise Neuflize OBC.