Elle examine ainsi comment ces développements technologiques, la croyance dans un progrès illimité et les intérêts économiques, ont durablement modifié notre manière de concevoir le monde moderne, en instaurant des systèmes dominants de représentation. Sa dernière exposition (This Formless Thing au Kunstmseum Winterthur et au SMBA – Stedelijk Museum Bureau Amsterdam) mettait en parallèle révolutions industrielle et iconographique, afin de démontrer comment l’invention du celluloïd a non seulement permis l’invention du plastique, mais aussi celle du film photographique.
A l’origine de la démarche d’Alexandra Navratil, il y a souvent une recherche approfondie dans les fonds d’archives de différentes bibliothèques internationales. Elle y collecte des photographies, prises à des fins purement fonctionnelles pour des magazines professionnels de l’industrie, et des fragments de films documentaires du début du 20e siècle. Chaque installation raconte une histoire indicible, que seul ce matériau marginal et méconnu peut révéler.
Pour l’exposition au Centre culturel suisse, Alexandra Navratil produit spécialement une série de nouvelles œuvres mêlant cinéma, photographie et réflexions sur le colonialisme et la production de masse, en se basant principalement sur le travail de photographes anonymes pionniers de la fin du 19e siècle.
Commissariat : Jean-Paul Felley et Olivier Kaeser