En compétition depuis ses origines avec le cinéma puis la télévision, le photojournalisme semble avoir toujours été en crise. Dernièrement, la révolution numérique a alimenté la représentation menaçante d’une concurrence amateur, susceptible de détruire jusqu’à la raison d’être des photoreporters.
Grâce aux téléphones portables, plusieurs milliards d’individus sont désormais équipés d’appareils de prise de vue, connectés aux réseaux sociaux. Où que se passe un événement sur la planète, il y aura toujours un témoin susceptible de produire « la première image », en devançant les reporters professionnels.
Pourtant, mises bout à bout, ces fameuses photos ou vidéo amateurs ne forment qu’un maigre corpus d’une trentaine d’images depuis 2001. Le commentaire médiatique s’est-il focalisé à tort sur un épiphénomène ?
Quinze ans après le début de la révolution numérique, il est temps de dresser un bilan et de proposer la critique des mythologies qui ont servi de refuge à des pratiques professionnelles malmenées. Tout le monde n’est pas devenu photographe. Derrière la crise des modèles économiques, c’est le rapport de la presse à la société qu’il convient de redessiner.
Nous proposerons une projection-conférence animée par Samuel Bollendorff et André Gunthert.
Commissariat : Samuel Bollendorff