Je me suis rendu en Israël pour y retrouver et photographier les vestiges de ces territoires disparus durant la guerre de 1948. A travers ce reportage, j’ai souhaité revenir aux origines de la question des réfugiés palestiniens. Ces images apportent un témoignage sur une période décisive de l’histoire locale, dont les conséquences sont aujourd’hui au cœur de notre actualité.
Au lieu de photographier les réfugiés palestiniens dans les camps de Beyrouth ou dans la bande de Gaza, j’ai choisi de m’intéresser à leur absence en Israël. Les sites que je photographie sont le plus souvent déserts, exempts de toute présence humaine. Du village palestinien de Kafr’Inan, il ne reste que des pierres blanches éparses. En périphérie de Jérusalem, une vallée a curieusement échappé à l’urbanisation, comme dans l’ancien village de Lifta, qui fut au cœur d’une bataille juridique visant à empêcher la construction sur le site d’un complexe de logements de luxe et d’un centre commercial. A Nétanya, un étrange bâtiment en ruine se dresse dans un champ cultivé. Dans les faubourgs de la ville israélienne de Shlomi, l’église orthodoxe d’Al Bassa domine les usines et les entrepôts modernes.
Dans chacun de ces lieux, l’absence habite le paysage, jusqu’à en devenir le personnage principal.
Prix Roger / Scam Pic 2013.
Avec le soutien du Centre national des arts plastiques – Fonds d’aide à la photographie documentaire contemporaine.
Commissariat : Fadi Zahar
> A l’occasion de l’exposition, un portfolio sera édité par La Chambre Claire