Chambres de reportages

Chambres de reportages
photographies de Marc Charuel

Photographe de guerre, Marc Charuel revoit dans sa mémoire les visages des hommes, des femmes et des enfants qu’il a croisés, qu’il a photographiés, qui ont repris leur chemin ou, pour beaucoup, qui ont disparu.

Ses premières photographies datent de Belfast, en 1972. Ses maîtres s’appellent Burrows, McCullin, Page, Huet, Caron… Deux ans plus tard, il part au Vietnam. Puis ce sera le Cambodge, la Birmanie, le Laos, les Philippines, le Vénézuéla, l’Arménie, la Thaïlande, l’Algérie…

Paradoxalement, dans chacun des endroits où il a transité ou séjourné parfois plusieurs mois, il a toujours essayé de se recréer un lieu à lui. Qu’il a photographié. Il reste des hôtels sans nom, sans adresse, des bunkers, des tranchées, des granges, des greniers…

Lorsqu’il s’est décidé à trier ses photographies, il lui est apparu qu’elles n’avaient pas contribué à changer le monde comme il l’espérait en embrassant ce métier. Qu’elles ne seront jamais que des témoignages bruts. Elles auraient pu rester dans des boîtes si Tim Page ne lui avait demandé de les mettre en regard avec ses « chambres de reportage ».

« Nous portons notre foi comme un escargot porte sa maison sur son dos. Une maison dans laquelle nous pourrons toujours retourner nous planquer… Même un bunker avec un hamac et une chandelle peut prendre l’allure d’un sanctuaire. Notre chambre d’hôtel, notre cabane, notre couchette dans un train de nuit, peuvent nous envelopper aussi bien que le faisait notre chambre à coucher quand nous étions enfants. L’intimité engendre un sentiment de sécurité sur le front. »

Tim Page (préface du livre « Chambres de reportage », Marc Charuel, Editions Valmonde, décembre 2013)

Le catalogue Chambres de reportages, paru aux éditions Valmonde, accompagnera l’exposition

Image en une : Marc Charuel, Bangkok, 1979 © Marc Charuel