Choi

Choi
Sténopés

Le public de la Maison Européenne de la Photographie avait découvert sa série tourmentée « Autoportraits en enfer », exposée en 2005. Plasticien inspiré, Choi doit sa célébrité à une longue et féconde expérience de tireur au service d’une pléiade de photographes contemporains nommés Newton, Goldin, Tosani, Moulène, Bannier, Rheims, Orlan, Dine, d’Orgeval ou Poitevin, parmi beaucoup d’autres.

La MEP

Le public de la Maison Européenne de la Photographie avait découvert sa série tourmentée « Autoportraits en enfer », exposée en 2005. Plasticien inspiré, Choi doit sa célébrité à une longue et féconde expérience de tireur au service d’une pléiade de photographes contemporains nommés Newton, Goldin, Tosani, Moulène, Bannier, Rheims, Orlan, Dine, d’Orgeval ou Poitevin, parmi beaucoup d’autres.

Choi Chung Chun (mais on dit « Choi ») est né à Hong Kong en 1949 et a commencé son apprentissage en assistant son oncle photographe. L’adolescent qui rêvait de devenir peintre arrive à Paris en 1965 pour s’inscrire à l’école des Beaux-arts. Il a tout juste seize ans. Il en a dix-neuf quand il commence à travailler dans un laboratoire où il se perfectionne en tirage jusqu’à devenir un spécialiste du grand format. Après de longs passages en plusieurs entreprises, Choi décide en 2011 de s’installer en toute indépendance dans un des vastes locaux du complexe industriel CAP18, dans le 18e arrondissement, sous la simple enseigne d’Atelier Choi.

Réputé rare et brillant, Choi y reçoit ses clients photographes avec lesquels il entretient une relation de travail amicale et singulière, propice à la réalisation de tirages argentiques en noir ou en couleur, exécutés par un homme seul dans le gigantisme des formats et le volume d’expositions entières. Semblable aux grands artisans qui dans les pages de l’histoire de l’art servent le génie, Choi ne se repose d’un travail que par le commencement d’un nouveau projet.

Ces semaines de sept jours lui laissent pourtant le temps de produire une oeuvre d’artiste et sa dernière production située à la convergence de la photographie et de la peinture s’expose à la MEP en vingt-cinq épreuves géantes des figures étranges, visages émergeant de limbes infernales ou célestes, réalisées chacune en plusieurs heures de pose en chambre noire, composant avec le froissement aléatoire du papier de riz, le recours prémédité aux opacités de pigments, pour inventer le détournement de l’immémorial sténopé.

Hervé Le Goff

Image en une : © Choi