CYCLE ORLAN

CYCLE ORLAN

Les samedis et dimanches, à partir de 15h, une programmation est proposée au sein de l’auditorium en écho à l’exposition dédiée à ORLAN.

La MEP

La création filmique fait partie intégrante du travail d’ORLAN. Questionnant l’art et le corps, l’artiste met en image l’hybridation qui est au cœur de son travail, dans des recherches visuelles qui explorent ainsi les larges possibilités que lui offre ce médium : le montage, l’incrustation d’images, la citation visuelle, musicale et textuelle, etc.

Ce cycle propose une sélection de films documentaires sur ORLAN retraçant sa démarche depuis ses débuts, de nombreuses vidéos et œuvres cinématographiques qu’elle a elle-même réalisées, ainsi que les captations de ses actions : les mesuRAGEs, le Baiser de l’artiste, Laïcité-suture, etc.

ORLAN Remix

Horaires

Samedis

– 15h : ORLAN, quand la chair se fait verbe, réalisation Fanny Dal Magro, 2012, 52′
– 15h52 : Le baiser de l’artiste à 5 francs, Journal de 20h, Antenne 2, 1977, 2’16
– 15h55 : ORLAN : MesuRAGE d’institution : Centre Pompidou, 1977, 13’41
– 16h08 : ORLAN : MesuRAGE d’institution : Musée Andy Warhol, 2012, 18′ (Extrait)
– 16h26 : ORLAN, Le manteau d’Arlequin, 2008, 29′
– 16h55 : ORLAN Remix – Romain Gary, Costa-Gavras, Deleuze et Guattari, 2009, 03’52

Dimanches

– 15h : ORLAN, Carnal Art, réalisation Stephan Oriach, 2000, 74′
– 16h14 : Sainte ORLAN et les vieillards, 1983, 7′
– 16h21 : ORLAN, mise en scène pour un grand FIAT, 1984, 19′
– 16h40 : ORLAN, laïcité / suture, 2007, 24’30

 

DÉTAIL DE LA PROGRAMMATION

ORLAN, quand la chair se fait verbe
réalisation Fanny Dal Magro, 2012, 52′

Ce documentaire propose un voyage métaphorique au cœur de l’œuvre d’ORLAN dont le point d’ancrage est son « atelier ». Il permet de découvrir ses archives, ses expositions, ses spectateurs tout autant que son travail, sa vie et ses idées. ORLAN nous guide à travers ce chemin complexe et sinueux dans un monde où le corps est un lieu d’échange politique et social. Elle prend alors la forme d’un être aux corps et aux visages mutants, mais à la voix unique.
« Toute ma vie, j’ai travaillé sur cette question-là. Quel est le statut du corps dans notre société ? Quelles sont les pressions sociales, politiques, religieuses, culturelles qui s’impriment dans les chairs, dans les corps, et en particulier dans ceux des femmes, que l’on essaie de sur-fabriquer ? (…) Bien sûr, ce ne sont que des tentatives de faire bouger les barreaux de la cage, cage-corps. La carte géographique et sociale. »  ORLAN

Le baiser de l’artiste à 5 francs
Journal de 20h, Antenne 2, 1977, 2’16

En 1977, alors que l’édition annuelle de la FIAC ferme ses portes, le journal télévisé de 20h sur Antenne 2 présente ce soir là un court sujet sur l’œuvre qui a fait scandale lors de l’événement : le baiser de l’artiste à cinq francs. Moyennant cinq francs, ORLAN vendait un baiser d’artiste authentique. Le sujet présente tout le rituel de l’action, et donne la parole à deux visiteurs qui expriment chacun une idée critique, signe du choc que représente ce geste vis à vis des mœurs, pour l’un, et du concept même d’œuvre par l’action, pour l’autre.

ORLAN : MesuRAGE d’institution : Centre Pompidou
1977, 13’41

Le jeudi 2 décembre 1977, ORLAN réalise cette action de MesuRAGE appartenant à la série des « ORLAN-CORPS ». L’artiste investit un lieu, en usant de son corps comme étalon de mesure, selon un protocole établi. « Je mesure les lieux démesurés », explique ORLAN qui avait déjà réalisé cette action trois ans auparavant, place Saint-Pierre à Rome. Il s’agit pour elle de mesurer et de se mesurer à un lieu. C’est un acte artistique, un acte politique, un acte de lutte qu’elle décrit elle-même en voix-off.

ORLAN : MesuRAGE d’institution : Musée Andy Warhol
2012, 18′ EXTRAIT (intégralité du film le 20 mai)

À l’invitation du musée Andy Warhol à Pittsburgh, ORLAN réalise cette action de MesuRAGE. Dans cet extrait, on retrouve le même protocole que celui employé pour le MesuRAGE du Centre Pompidou : un chevalet de peintre, la robe de drap, l’arpentage du lieu en largeur et en longueur, la vérification avec témoins et le constat, puis le lavage de la robe. La nouveauté est d’avoir intégré à l’action des brassards de « bio-mesure » connectés. Grâce à ces outils, ORLAN ajoute au constat, non sans humour, l’évaluation de sa dépense énergétique qu’elle traduit en boîtes de soupe Campbell et hamburgers.

ORLAN, Le manteau d’Arlequin
2008, 29′

En 2007, ORLAN séjourne et travaille au Symbiotica, laboratoire de recherche pionnier dans son genre, consacré à la recherche artistique au sein d’un département d’anatomie et de biologie à l’université de Nedlands, en Australie. Elle y travaille à partir du texte de Michel Serres, Laïcité. Le manteau d’Arlequin est évoqué par le philosophe comme une image du métissage qui, en chacun de nous, constitue notre unité. Chaque être qui s’hybride, s’augmente, se métisse et s’unifie en se transformant.

ORLAN Remix – Romain Gary, Costa-Gavras, Deleuze et Guattari
2009, 03’52

Du Clair de femme de Romain Gary et Costa-Gavras, ORLAN en tire un vibrant hommage sur fond du motif du manteau d’Arlequin. Un manifeste hétéroclite en forme de clin d’œil.

ORLAN, Carnal Art
réalisation Stephan Oriach, 2000, 74′

L’outil chirurgical est utilisé à des fins réparatrices ou d’embellissement du corps humain, afin de contrecarrer le temps illusoire de la vie. ORLAN, par sa démarche artistique, a décidé d’utiliser bien autrement cet outil.
Les yeux grands ouverts, la voix porte, le corps opéré conscient est connecté aux réseaux planétaires contemporains, mariage de la cybernétique et de la biologie. L’exercice de style est risqué, le corps même d’ORLAN est le médium de cette « r-évolution » tant morphologique qu’artistique, ici présentée sous forme chronologique de mises en scènes, dans un atelier d’artiste mué en bloc opératoire.

Sainte ORLAN et les vieillards
1983, 7′

Détournant le mythe biblique de Suzanne et les vieillards maintes fois représenté dans l’histoire de l’art, ORLAN en a tiré une création hybride où se croisent vidéo et création graphique, au son crépitant d’une voix de soprano extraite d’un vinyle abîmé.

ORLAN, mise en scène pour un grand FIAT
1984, 19′

Une succession de séquences pleines d’humour et de références à l’histoire de l’art dans un assemblage baroque révélant superpositions et incrustations. La mise en scène pour un grand FIAT mélange joyeusement les références en exploitant toutes les possibilités des nouvelles technologies de l’image. Les tableaux se succèdent sur les rythmes de Terry Snyder.

ORLAN, laïcité / suture
2007, 24’30

En 2007, lors d’une rétrospective qui lui est consacrée au musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne, ORLAN commence à hybrider la garde robe qu’elle se constitue depuis des années. Dans cette vidéo de la performance éponyme, l’artiste apparaît sur scène, cachée par un tissu noir qui traverse toute la salle. Elle se libère de ce voile noir en le coupant et le déchirant. À l’aide de micro-capteurs, elle crée une bande sonore accompagnée par sa voix lisant Laïcité de Michel Serres, questionnant la figure d’Arlequin, également représentée dans le défilé des actants.