Daido Moriyama et Shomei Tomatsu au MAXXI Rome

Hors les murs

Daido Moriyama et Shomei Tomatsu au MAXXI Rome

Le musée MAXXI de Rome réinterprète l’exposition Moriyama - Tomatsu : Tokyo présentée à la MEP en 2021 et invite ses publics à « re-visiter » Tokyo au sein de Daido Moriyama with Shomei Tomatsu – Tokyo Revisited.

  • Daido Moriyama, Untitled, de la série « Provoke », 1969
    Tirage gélatino-argentique
    © Daido Moriyama Photo Foundation. Courtesy of Akio Nagasawa Gallery

  • Daido Moriyama Nails Claw, from the series "Lettre à Saint Loup", 1990
    © Daido Moriyama Photo Foundation. Courtesy of Akio Nagasawa Gallery
  • Daido Moriyama, Untitled, de la série « Pretty Woman », 2017, C-Print
    © Daido Moriyama Photo Foundation. Courtesy of Akio Nagasawa Gallery
  • Daido Moriyama, Untitled, de la série « Pretty Woman », 2017, C-Print
    © Daido Moriyama Photo Foundation. Courtesy of Akio Nagasawa Gallery

L'exposition

Tokyo est l’une des villes cosmopolites les plus fascinantes au monde, offrant une richesse infinie de sources d’inspiration pour la création artistique. Daido Moriyama et son maître Shomei Tomatsu se sont toujours attachés à explorer les situations de la société japonaise d’après-guerre et son évolution contemporaine.

Tomatsu travaille activement en capturant des scènes socialement et politiquement engageantes. D’autre part, Moriyama aime se plonger dans la joie et l’excitation produites par la société de consommation. Cependant, les deux artistes partagent la même vision de la photographie en la considérant comme un mode de vie et non seulement comme un genre artistique.

Les visiteurs sont invités à « revisiter » physiquement Tokyo, en la reliant à la réalité romaine : une ville en équilibre entre négociation éternelle avec ses ruines historiques et projections futuristes pour demain.

« Pour moi en tant que photographe, sans aucun doute, tout a commencé avec Tomatsu. »

– Daido Moriyama

Les artistes

Daido Moriyama

Daido Moriyama est né en 1938. À l’âge de vingt ans, il apprend la photographie auprès de Takeij Iwamiya dont le studio était l’un des plus renommés dans la région du Kansai. En 1961, il se rend à Tokyo dans le but avoué de rentrer à l’agence VIVO, qui regroupe les meilleurs photographes de l’époque mais celle-ci venait juste de se dissoudre. C’est là qu’il rencontre Shomei Tomatsu dont le travail aura sur lui une forte influence. Il deviendra par la suite l’assistant de Eikoh Hosoe.

Très vite, s’émancipant de ses pairs, Moriyama bouscule les dogmes de la photographie, s’écartant définitivement de tout réalisme par des images granuleuses ou violemment contrastées. Are-Bure-Boke, « brut, flou, trouble », trois adjectifs
qui symbolisent une esthétique dont s’empare la jeune garde de la photographie japonaise à la fin des années 1960. On la retrouve dans la revue Provoke que Moriyama rejoint dès son deuxième numéro. Dans la lignée du livre de William Klein sur New York, qui l’a fortement impressionné, Daido Moriyama se confronte à la ville, accumulant les clichés. Il saisit la face sombre des cités, comme à Shinjuku, son quartier d’élection à Tokyo, dont il ne cesse d’arpenter les rues et les passages.

Shomei Tomatsu

Shomei Tomatsu (1930-2012) fut l’un des acteurs majeurs de la photographie japonaise de l’après-guerre. Il en renouvela fortement la pratique documentaire et fut l’une des figures centrales de l’agence VIVO créée en 1959. Il fonde la WORKSHOP Photo School avec notamment Daido Moriyama, Nobuyoshi Araki, Eiko Hosoe et Masahisa Fukase en 1974.

Son œuvre s’intéresse notamment à l’occupation et à l’américanisation de son pays, à son impact sur le mode de vie et la culture japonaise. Son travail sur Nagasaki publié en 1966, où chaque image est libérée de tout récit, marque fortement les esprits après des années de censure sur la réalité de la catastrophe. Dans les années 1960, il documente les mouvements de protestation étudiants au Japon et la vie nocturne du quartier de Shinjuku à Tokyo. Son style éloigné de toute convention narrative fera de Tomatsu la figure emblématique de toute une génération.

Ses ouvrages Chewing Gum and Chocolate, Oh! Shinjuku et 11:02 Nagasaki sont considérés parmi les plus influents dans le genre.