Il découvre sa vocation après un premier voyage au Tibet en 1985, où il réalise une série de portraits d’un classicisme et d’une maîtrise saisissants. Intrigué par cet ailleurs, confronté à une altérité dans laquelle il décèle instantanément une profonde familiarité, Gao Bo retourne plusieurs fois au Tibet au cours des années 1980 et 1990. Il immortalise les rites millénaires des moines bouddhistes, la vie quotidienne d’un peuple empreint de spiritualité, dans ce paysage minéral et grandiose, entre ciel et terre. Très vite, nourri autant des préceptes de Marcel Duchamp que de la pensée de Lao Tseu, Gao Bo ressent les limites de sa pratique photographique et entame un processus de questionnement et de réinvention autour de son travail. Utilisant le matériel photographique produit au cours de ses premiers voyages au Tibet, il reprend ses tirages et les recouvre d’encre, de peinture et de son propre sang.
Au fil des années, les interventions de l’artiste sur les photographies se font de plus en plus extrêmes et flirtent avec la performance, allant jusqu’à recouvrir de peinture noire des tirages monumentaux, ou à brûler entièrement une série de portraits de condamnés à mort pour en récolter les cendres. Gao Bo n’a de cesse de repousser les limites du medium photographique, questionnant la disparition, la trace et le renouveau possible à travers un processus créatif aux frontières de la destruction. La Maison Européenne de la Photographie consacre une grande rétrospective du travail de Gao Bo, des premières photographies tibétaines aux installations les plus récentes, la plupart présentées pour la première fois en Europe. Cette exposition met en lumière les thèmes chers à l’artiste et s’attache à révéler les spécificités de sa démarche, mêlant cheminement conceptuel et recherche plastique.
Commissaires d’exposition
François Tamisier, Na Risong et Jean-Luc Monterosso
Soutiens
Avec le soutien du Groupe Artron, du Chengdu International Photography Center (CIPC), de l’Ambassade de France en Chine, de La Maison de la Chine et de Shang Xia
Édition
Un catalogue, édité par Artron, accompagne l’exposition
EN PARTENARIAT MEDIA AVEC
En parallèle de la rétrospective à la MEP, le travail de Gao Bo sera à l’honneur à La Maison de la Chine dans l’exposition « Offrandes au peuple du Tibet », du 6 février au 8 avril 2017.