Harry Gruyaert, Denis Darzacq, Gérard Rondeau

Harry Gruyaert, Denis Darzacq, Gérard Rondeau

Chaque week-end, retrouvez à l’auditorium de la MEP une sélection de films en lien avec le cycle d’expositions en cours. Une programmation en accès libre sur présentation de votre billet d’entrée, dans la limite des places disponibles.

La MEP

Les horaires

15h : TV Shots 1972 – réal. H.Gruyaert
15h10 : Variations sous influence – réal. H.Gruyaert
15h27 : Saskia & Marieke – réal. H.Gruyaert
15h42 : Rivages – réal. H.Gruyaert

15h45 :  Quelques centimètres au-dessus du bitume – réal. Marie-Clotilde Chery
15h55 : ACT – réal. Adrien Chevrot
16h05 : Comme un seul homme – réal. D.Darzacq

16h10 : Gérard Rondeau, hors-cadre – réal. Bernard Germain
16h27 : Tout a mal tourné – réal. Gérard Rondeau
16h52 : Le presbytère d’Yves Gibeau – réal. Gérard Rondeau
17h25 : Notre gai savoir – réal. Alain Fleischer – La MEP / Le Fresnoy

 

La programmation

Harry Gruyaert photographie les couleurs avec une attention et une justesse, qui le place proche de grands maître de la couleur tels que William Eggleston ou Saul Leiter. Quant à son rapport au vide et à l’espace dans le cadre, il est difficile de ne pas le rapprocher d’un certain cinéma, notamment de celui d’Antonioni qu’il admire et auquel il fait ouvertement référence.

Juste retour des choses, Harry Gruyaert qui a d’abord étudié le cinéma, met maintenant en forme ses photographies dans des vidéos, qui confrontent subtilement les images fixes aux films, les enchainements de « plans » et les montages formels.

Alors que chaque samedi à 15h, vous pourrez découvrir ses propres films : TV shots, Variations, Saskia et Marieke, et Rivages, les dimanches, le cycle ‘Harry Gruyaert, Antonioni, et la couleur’ vous donne l’occasion de situer son esthétique en regard de celles de William Eggleston, de Saul Leiter, ainsi que de mesurer la proximité avec Antonioni à travers deux films, L’Eclipse, et Le Désert rouge. (Ces derniers présentés en copies restaurées)

Denis Darzacq met le corps de l’autre au centre de son travail, cela dans ses séries mettant les corps en apesanteur, dont on découvre les coulisses dans Quelques centimètres au-dessus du bitume le samedi,  ou dans son approche des corps en situation d’handicap, qu’il nous fait découvrir dans Act d’Adrien Chevrot, ou enfin dans film Comme un seul homme, où les corps deviennent passeurs de mémoire et d’Histoire.

  • Denis Darzacq, Quelques centimètres de bitume

  • Gérard Rondeau, hors-cadre

  • Harry Gruyaert, Rivages

  • Harry Gruyaert, TV shots

  • Le presbytère d’Yves Gibeau, Gérard Rondeau

  • Tout a mal tourné, Gérard Rondeau

Afin de développer la réflexion sur la mémoire de la guerre, qui rejoint aussi celle de Gérard Rondeau, deux dimanches sont consacrés aux ‘Cicatrices de la guerre ‘, où il est avant tout question de cicatrices mémorielles.

D’abord avec le très beau film La Cicatrice : une famille dans la grande Guerre de Laurent Veray, et son évocation si présente et si sensible de la grande Guerre. Aussi, avec le projet récent de Stéphane Ragot, Patria Obscura où le photographe fait la part de la guerre dans sa propre histoire, et enfin avec le film de Gérard Rondeau, tout a mal tourné qui évoque les cicatrices d’un peuple proche, à Sarajevo, qui s’est senti subitement abandonné de tous.

Avec Gérard Rondeau particulièrement, « quelque chose » s’est passé. Longtemps avant, ou juste avant, ses photographies, comme ses films, ont quelque chose de tendu, d’inquiet parfois, une densité singulière.

Et cette signature on la retrouve dans ses films, car Gérard Rondeau a tourné de nombreux films, documentaires,  portraits, comme celui du peintre Rebeyrolle, ou encore un bateau sur la Marne où le dispositif filmique du travelling se marie avec l’écoulement du fleuve.

Tous les samedis à 16h vous pouvez retrouver Gerard Rondeau d’abord dans le portrait Gérard Rondeau, hors cadre réalisé par Bernard Germain, puis à travers ses propres films Tout a mal tourné  et Le presbytère d’Yves Gibeau qui chacun à sa façon s’attache aux traces du passé.

Un cycle ‘Les films de Gérard Rondeau’ permet de découvrir les longs-métrages de Gérard Rondeau: avec Un bateau sur la Marne nous assistons à un « river movie » sur la plus longue rivière de France, dans un travelling de 525 kilomètres jalonné de nombreux témoins qui viennent évoquer leur rapport avec la rivière. Le portrait du peintre Rebeyrolle témoigne quant à lui d’une réflexion profonde et spirituelle sur l’acte de création, dans une rencontre qui n’a pu exister que par la relation particulière du peintre et du photographe. Enfin, c’est une autre relation d’amitié qui a fait naître un portrait intime, si troublant aujourd’hui, celui du dessinateur Cabu, qui revient avec le photographe sur les lieux de son enfance, dans ce film de 1989, La vie de Cabu.

 

Les Films

15h : TV Shots 1972
réalisation Harry Gruyaert, 10′

Ce montage réalisé par Harry Gruyaert permet de revisiter sa célèbre série TV Shots, projetée en vidéo.

15h10 : Variations sous influence
réalisation Harry Gruyaert, 10′

Ce montage confronte de manière saisissante les plans de certains films d’Antonioni et les photographies d’Harry Gruyaert. Au delà d’une communauté d’approche dans la façon de saisir l’espace et le vide (Harry Gruyaert aime beaucoup le cinéma d’Antonioni) le rythme et les très riches réponses visuelles du montage fascine.

15h27 : Saskia et Marieke
réalisation Harry Gruyaert, 10′

Saskia et Marieke, les filles de Harry Gruyaert, sont photographiées régulièrement jusque l’adolescence. Il y a bien sûr la démarche et même le choix du noir et blanc qui peuvent évoquer le travail de Nicholas Nixon sur ses soeurs, et constituer une très belle évocation de l’enfance, mais il y a aussi la bande son associée, constituée d’enregistrements sonores réalisés au même moment que les photographies, qui donnent une vraie dimension filmique au montage.

15h42 : Rivages
réalisation Harry Gruyaert, 10′

Si Harry Gruyaert confronte le sens de sa démarche photographique à la ligne d’horizon, s’il confronte également son travail à sa propre culture flamande – celle des tableaux chargés de nuages bas où s’épanchent ça et là des écharpes de lumière, le photographe renouvelle aussi notre perception du paysage avec ses jeux subtils d’ombre et de lumière, de transparence et de profondeur. (magnum)

15h45 : Quelques centimètres au dessus du bitume
réalisation Marie-Clotilde Chery – Vu / Femis

Denis Darzacq au travail, met en scènes et en espace les images de corps en apesanteur, pour ses séries Hyper, La chute. Dans ce court documentaire on découvre à la fois la façon de procéder, notamment le fait que tout se joue à la prise de vue, la relation aux danseurs, et les préoccupations de l’auteur dans ce travail.

15h55 : ACT
réalisation Adrien Chevrot – production le Jeu de Paume – 10′

Le magazine du Jeu de Paume a rencontré Denis Darzacq à la galerie VU, alors qu’il présentait son ouvrage « Act ». Après ses séries Nu (2003), La Chute (2005 — 2006) ou Hyper (2007 — 2010), l’artiste renouvelait alors son implication en tant que photographe dans le rapport au sujet et replaçait différemment la question humaine au centre de son travail.

16h05 : Comme un seul homme
réalisation Denis Darzacq –  11′

Comme un seul homme donne à entendre un texte écrit à partir de lettres inédites de soldats français, anglais et allemands, dans la bouche de jeunes d’aujourd’hui en visite sur les lieux de mémoire de la Grande guerre. À travers leur manière de le dire faite d’enthousiasme, d’hésitation, d’indifférence, de soumission à l’exercice ou d’implication profonde, se dessine le portrait d’une génération en écho de celle qui monta à l’assaut des tranchées au même âge. Et pose cette question : est-il possible de rendre accessibles, audibles et compréhensibles des événements qui se sont passés il y a un siècle ?
Denis Darzacq.

16h10 : Gérard Rondeau, hors-cadre
réalisation Bernard Germain – production France3/mc4 – 26′

Plus habitué à réaliser des portraits, photographiques ou cinématographiques, Gérard Rondeau se prête ici à l’exercice pour ce 26 minutes réalisé par Bernard Germain. Le film permet d’avoir une approche très juste de la démarche de Gérard Rondeau et de la singularité de cet artiste libre et exigeant.

16h27 : Tout a mal tourné
réalisation Gérard Rondeau – production Sodaperaga – 15′

Ce film évoque le sort absurde de Sarajevo, vingt ans après la guerre de Bosnie-Herzégovine, avec la participation de Zlatko Dizdarevic, ancien rédacteur en chef d’Oslobodenje et diplomate, auteur entre autres de « Journal de Guerre « et de « Le Silence, et rien alentour » avec Gérard Rondeau (Actes Sud)

16h52 : Le presbytère d’Yves Gibeau
réalisation Gérard Rondeau – production Sodaperaga – 32′

Au romancier, pacifiste, antimilitariste Yves Gibeau (qui a collecté les traces de la grande guerre, dénoncé la brutalité de l’armée), à l’anticlérical enfin, qui a élu domicile dans un ancien presbytère, Gérard Rondeau, devenu son ami, va consacrer un film.
Et le dispositif même de ce film est une collecte des traces de la personnalité d’Yves Gibeau dans ce presbytère, sur un ton très neutre et pourtant chargé d’émotion et de présence, celle d’un homme à l’humanité particulière.

17h25 : Notre gai savoir
réalisation Alain Fleischer – La MEP / Le Fresnoy – 45′
Six amis se retrouvent au Waldhaus-Hôtel, à Sils-Maria, fin 2014. Une parenthèse hors du temps où les discussions philosophiques les plus enjouées alternent avec des jeux de chaises, musicales, comme il se doit. Nous sommes conviés à ces jeux spirituels entre amis, où l’on croise la photographe et écrivaine Lydia Flem réalisant ses images, mais aussi Maurice Olender, Danielle Schirman, le Ténor Simon Edwards, Jean-Luc Monterosso… et Alain Fleischer qui tient la caméra. Alain Fleischer qui réalise avec malice ce film enlevé et décalé, tout à la fois badin, et abordant une réflexion profonde. Un film dont le titre ne fait pas sans justesse référence à l’ouvrage de Nietzsche.