[…] Nombre de ses photographies montrent l’absence de traces, des traces en tant qu’absences, elles interrogent ce qui reste dans ce monde rongé par le temps. Le travail photographique de Jean-Philippe Reverdot – je trouve que le terme de travail, sonnant de nos jours comme obsolète, encore plus adéquat que celui d’art – atteste la recherche de ce qui demeure sans fin, montre cette instabilité qui caractérise toute image, crée une pause pour nous mettre dans l’expectative du devenir.
Pour cela Jean-Philippe Reverdot porte lumière et ombre dans des lieux de passage qui signifient autant arrivée que départ : dans le zoo, vers l’eau, vers la rive, dans les passages […]
Avec ses photographies, Jean-Philippe Reverdot s’approche prudemment des choses, comme s’il voulait les savoir conservées ; ce n’est pas l’instant qui est décisif, c’est le respect qui décide de ce que va devenir l’image. Reverdot se trouve alors lui-même au milieu du paradoxe photographique : produire la fin du devenir dans l’image et savoir cependant ce devenir inclu et suspendu dans la fin […]
Hubertus von Amelunxen
Note biographique
Jean-Philippe Reverdot est né à Paris en 1952. Il commence à faire des photographies en 1972. Après avoir été assistant de photographes de publicité, il devient indépendant en 1975.
Il pratique le reportage et la photo de commande.
Il voyage en Europe, aux Antilles, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est.
En 1982, le format carré s’impose à lui et il commence un travail plus personnel en noir et blanc.
Cette même année il réalise une série de portraits de peintures. Ces rencontres seront déterminantes pour lui.
Il abandonne en 1985 la photographie commerciale et la couleur.
Catalogue ” Bilan provisoire, 1983-1999 ” publié aux Éditions Marval