Le photographe japonais Keiichi Tahara est décédé ce 6 juin 2017.
La Maison Européenne de la Photographie entretenait avec lui des liens étroits, dont témoignent les nombreuses expositions qu’elle lui a consacrées : dès le début des années 1990 à l’Espace Photo, lors de la grande exposition d’inauguration de la MEP en 1996, ou plus récemment une rétrospective en 2014. La MEP s’apprête également prochainement à présenter ses photographies dans l’exposition « Mémoire et lumière », aux côtés d’autres artistes japonais dont les œuvres sont issues de la Donation Dai Nippon Printing Co., Ltd.
Keiichi Tahara a également réalisé en 2001 l’emblématique jardin Niwa de la Maison Européenne de la Photographie. Son dernier portrait a été réalisé il y a quelques mois par le photographe Zhong Weixing.
Né en 1951, Keiichi Tahara est initié à la photographie par son grand-père, Yoshitaro Miyagawa, photographe professionnel à Kyoto. Mais c’est lors de son installation en France, en 1972, qu’il décide de devenir photographe. Tahara est fasciné par la lumière violente et sombre du ciel parisien, très différente de la douce et brumeuse luminosité de son enfance au Japon. Se succèdent les séries « Fenêtres » 1974-1980, « Éclat », 1979, « Écran », 1985, « Corps », 1986-1993. Il travaille pour la mode avec Yohji Yamamoto puis Issey Miyake. Il reçoit le prix Ihei Kimura au Japon en 1985 et le prix Niépce en France en 1988.
Keiichi Tahara s’intéresse au portrait dès 1978. Sans idées préconçues, et bien que d’un tempérament très réservé, il photographie jusqu’en 1988 une centaine de personnalités du monde des arts et de la littérature. La rencontre a lieu au domicile du modèle ou dans un environnement qui lui est familier. Chaque fois, la lumière le guide à travers l’espace où il joue des ouvertures, des fenêtres et des ombres. « Il est impossible de montrer en une seule photographie le visage ou le caractère de quelqu’un », confiait-il. Toujours passionné par les multiples manifestations de la lumière, il développait, depuis la fin des années 1980, un travail autour d’installations lumineuses en situation. En 2004, Keiichi Tahara est retourné vivre à Tokyo, où il s’est éteint.