Le corps masculin

Le corps masculin

Si la représentation du corps masculin est souvent perçue comme érotique et associée à une sexualité, le corps a d’autres fonctions : objet d’étude scientifique ou esthétique, il est une force et un outil de travail, il s’exprime dans le sport et les arts, il peut être accidenté et même mort.

L’exposition propose un parcours à travers l’histoire de la photographie, de 1870 à 2000, et cherche à traiter de ces différentes thématiques tout en convoquant les plus grandes figures de ce médium.

Au XIXème siècle, les photographies de Gaudenzio Marconi et de Jean-Louis Igout, les études scientifiques d’Eadweard Muybridge, ou ethnographiques de Berthall, évoquent le corps masculin comme modèle dans l’atelier du peintre. Nageurs, lutteurs et autres athlètes viennent compléter ce panorama du corps comme outil de travail.

Au tournant du siècle, les œuvres du baron Wilhem von Gloeden, de Guglielmo von Pluschow et de Vincenzo Galdi, ne font appel qu’à des modèles masculins pour évoquer l’antiquité et l’Arcadie perdue. A l’épreuve du « Caïn » signée von Gloeden d’après le tableau de Jean-Hippolyte Flandrin, répond celle de son élève, Gaetano d’Agata.

Le travail de Lionel Wendt et de Rudolf  Koppitz ouvre la voie au XXème siècle, et marque une transition vers les recherches esthétiques et classiques de Herbert List et de  Konrad Helbig, complétées par un ensemble représentatif d’épreuves de Raymond Voinquel et de George Platt-Lynes. Si certains artistes comme Lucien Clergue, Jock Sturges, Jan Saudek ou Joel Peter Witkin, ne traitent du corps masculin que dans de rares images, Arno Rafael Minkkinen utilise le sien comme matière première. Arthur Tress, lui, le met en scène dans des situations plus fantastiques.

L’héritage du Beefcake californien se retrouve dans le travail de Dianora Niccolini, ainsi que dans les clichés de mode de Herb Ritts et de Greg Gorman. Denis Rouvre et Anderson and Low choisissent de montrer le corps sculpté et abîmé par une activité sportive. Les images volées de Stephen Barker dans les cinémas pornos traitent encore d’une autre intimité, tout comme l’unique polaroid d’Andy Warhol, qui servira d’affiche au film ‘Querelle’ de Rainer Werner Fassbinder.

Commissariat : David Guiraud

Image en une : Andy Warhol, Querelle, 1982, tirage Polaroid unique d’époque, 11 x 8,5 cm © Andy Warhol, courtesy Galerie David Guiraud