Le style CITIZEN K

Le style CITIZEN K

L'exposition présentée à la MEP apporte un éclairage sur la créativité visuelle d'un magazine dont le style et l'évolution s'inscrivent en marge des titres habituels : Citizen K International s'impose dès ses débuts, en 1997, comme un générateur d'expériences photographiques, tant du point de vue de la forme que de l'inspiration, et dont le caractère dépasse parfois la représentation de la mode proprement dite.

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La MEP

CK_01BL’exposition présentée à la MEP apporte un éclairage sur la créativité visuelle d’un magazine dont le style et l’évolution s’inscrivent en marge des titres habituels : Citizen K International s’impose dès ses débuts, en 1997, comme un générateur d’expériences photographiques, tant du point de vue de la forme que de l’inspiration, et dont le caractère dépasse parfois la représentation de la mode proprement dite. Sous l’exigeante et audacieuse direction artistique de son fondateur, Kappauf, les photographes qui composent chacun des numéros développent des écritures très contrastées : c’est ainsi que l’un des photographes les plus inventifs du moment, Jean-Baptiste Mondino, croise de jeunes talents britanniques comme Elaine Constantine, des noms qui nous sont familiers depuis longtemps comme Peter Knapp, ou encore des intervenants inattendus dans le domaine de la mode comme Martin Parr. Quant aux collaborateurs réguliers du magazine, ceux de la première heure Guido Mocafico, Nicolas Hidiroglou, Bruno Clément ou plus récemment Patrick Ibanez, ils semblent tous manifester un même goût pour l’exploration de mises en scène et de techniques inédites. Erwin Olaf signe par exemple, dans le numéro d’été 2002, une série sur le registre de la beauté telle qu’on en voit peu dans les magazines.

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Kappauf, dont le curieux mélange d’origines germaniques et moyen-orientales, la formation en histoire de l’art suivie d’une expérience professionnelle dans le domaine des cosmétiques, composent un personnage atypique, a conçu son magazine dans un esprit d’ouverture et d’aventure ; et plus précisément comme le lieu de rencontre entre les créations des couturiers et les tendances les plus actuelles de l’expression photographique. D’autre part, et Kappauf rejoint en cela le projet de plusieurs titres de la presse britannique qui se sont récemment imposés par leur esprit avant-gardiste, le magazine ne montre pas seulement des vêtements ; il aborde d’autres aspects de la culture d’aujourd’hui, comme le design ou l’architecture, l’art du cinéma ou celui de la photographie, de même que certaines pages sont une invitation au voyage.

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Cette exposition donnera donc un aperçu des principales facettes de Citizen K International, mais elle mettra surtout en valeur l’espace des doubles pages et des couvertures, extrêmement bien imprimées, dans lesquelles les photographes ont su donner la mesure de leur talent. Elle s’appliquera enfin à restituer quelques moments déterminants de l’élaboration du magazine à travers la vidéo d’une séance de prise de vue.

Gabriel Bauret
Commissaire de l’exposition