L’ombre de la guerre

L’ombre de la guerre

L'exposition propose une réflexion sur le pouvoir symbolique des images en présentant un choix de 90 photographies les plus marquantes du reportage de guerre.

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La MEP

L’exposition propose une réflexion sur le pouvoir symbolique des images en présentant un choix de 90 photographies les plus marquantes du reportage de guerre.
Parmi les célèbres clichés qui retracent ces soixante-dix ans d’histoire, de l’Espagne (1936) au Liban (2006), on retrouve : le soldat traumatisé par les bombes au Vietnam dans l’œil de Don McCullin; la veillée funèbre au Kosovo par Georges Merillon; le drapeau américain planté à Iwo Jima pendant la seconde guerre mondiale; le milicien frappé à mort pendant la guerre civile espagnole par Robert Capa ; les fosses communes en Bosnie chez Gilles Peress ; la guerre du Liban par Paolo Pellegrin…

Bien qu’iconiques, ces images, afin d’en saisir tous les enjeux, sont accompagnées d’un texte qui retrace le contexte de la prise de vue, auquel s’ajoute une série de données chiffrées démontrant l’impact des guerres sur nos sociétés.
Cette exposition permet ainsi de traiter différemment de l’histoire, il est certes question de drames, de destructions mais la vision de ce monde hostile engage une réflexion sur l’avenir de l’humanité.

Comme le disait Cornell Capa “les images, à leurs maximum de passion et de vérité, possèdent le même pouvoir que les mots. Si elles ne peuvent apporter de changements, elle peuvent, au moins, nous fournir un miroir non faussé des actions humaines et ainsi provoquer un réveil des consciences”.

 

Texte de Alessandra Mauro (in L’ombre de la guerre, ed. Contrasto, 2011)

Les photographies présentées ici racontent une partie de l’histoire récente de l’humanité. Il s’agit de 90 clichés, plus ou moins célèbres, de conflits qui ont endeuillé le monde de 1936 à 2007. La sélection a été pensée dans l’intention de privilégier les images comportant une valeur documentaire, mais également symbolique, en épinglant les différents aspects de ce perpétuel drame humain qu’est la guerre.

Nous avons ainsi essayé de rassembler les photographies qui sont devenues, comme on a l’habitude de le dire en utilisant un terme un peu usé, les “icônes” de notre temps, celles qui dans les gestes, dans les poses plastiques, dans le jeu de lumières, dans le rapport entre le sujet représenté et l’arrière-plan, dans le renvoi, implicite ou parfois même explicite, à l’iconographie classique de l’art chrétien se sont gravées dans nos esprits comme emblématiques d’une situation extrême. L’extrême de la résistance humaine, de la capacité de survivre et, éventuellement, de tuer. Pour le photographe, la limite est celle de continuer à documenter des scènes de combats, de violence ou de mort, sans perdre le sens de son métier, voire de sa propre identité.

La période a été circonscrite en prenant comme point de départ la guerre civile espagnole, le conflit qui a inauguré l’ère du photojournalisme moderne. Nous avons décidé de nous arrêter en 2007, en nous accordant un minimum de quatre ans de recul par rapport à l’actualité brûlante, un décalage nécessaire pour ce type de travail. Le critère chronologique, mis à part deux cas emblématiques et tragiques, nous a guidé aussi dans la séquence des images qui retracent les étapes du temps belliqueux dans lequel nous vivons. C’est un temps hélas miné par des guerres de toutes sortes qui se bousculent à la une des journaux.

Comme tous les choix, celui-ci n’échappe pas à l’arbitraire et pourrait faire l’objet de modifications et d’améliorations. La sélection ne se veut ni définitive, ni exhaustive tant les conflits mondiaux et les images produites dans ces années-là sont nombreux. Mais s’il est vrai, comme l’affirme Georges Didi-Huberman, que pour savoir il faut imaginer, c’est-à-dire avoir des images qui permettent de comprendre, alors cette sélection souhaite apporter une contribution à cette compréhension, celle de notre temps, dans ses aspects les plus sombres à travers le travail de tous ceux qui ont choisi de raconter ces ténèbres de la raison.
Nous sommes convaincus qu’il ne faut rien négliger de l’expérience humaine et que tout doit être au contraire vu, raconté et compris.

“Le chroniqueur, qui rapporte les événements sans distinguer entre les grands et les petits, fait droit à cette vérité : que rien de ce qui eut jamais lieu n’est perdu pour l’histoire. Certes, ce n’est qu’à l’humanité rédimée qu’échoit pleinement son passé. C’est-à-dire que pour elle seule son passé est devenu intégralement citable.” (Walter Benjamin, Sur le concept d’histoire, Œuvres T.III, Gallimard, coll. Folio, 2000)

 

Commissaires : Alessandra Mauro et Denis Curti

L’exposition est organisée par Constrato, dans le cadre du projet Science for Peace de la Fondation Umberto Veronesi.

 

Liste des photographes de l’exposition

Abbas • Eddie Adams • Lynsey Addario • Dimitri Baltermants • Micha Bar-Am • Bruno Barbey • Gabriele Basilico • Werner Bishof • Philip Blenkinsop • Jean-Marc Bouju • Alexandra Boulat • Margaret Bourke-White • Henri Bureau • Larry Burrows • Romano Cagnoni • Robert Capa • Henri Cartier-Bresson • Mario De Biasi • Corinna Dufka • Thomas Dworzak • Stuart Franklin • Leonard Freed • Mauro Galligani • Marc Garanger • Jean Gaumy • Ashley Gilbertson • Stanley Greene • Philip Jones-Griffith • Ron Haviv • Tim Hetherington • Henri Huet • Yevgeni Khaldei • Josef Koudelka • Alex Majoli • Eiichi Matsumoto • Don McCullin • Susan Meiselas • Georges Merillon • Davide Monteleone • James Nachtwey • Paolo Pellegrin • Gilles Peress • Joe Rosenthal, • Sebastião Salgado • David “Chim” Seymour • Christine Spengler • Tom Stoddart • Anthony Suau • Gerda Taro • David Turnley • Nick Ut • Peter van Agtmael • Laurent Van der Stockt • Riccardo Venturi • George Steinmeyer • Francesco Zizola

 

Autour de l’exposition

Catalogues : Un catalogue, édité par Contrasto, accompagne l’exposition.