Été 1967, Marie-Laure de Decker, timide et respectueuse de l’autre, ne résiste pas à la tentation de nous dévoiler l’intime de l’homme. De Duchamp à Fellini, de Dietrich à Deneuve, en passant par Welles ou Buñuel, Marie-Laure portraiture les gens qu’elle aime. “Je les ai photographiés parce que je les vénérais, et que je ne voulais pas oublier leur visage.”
Mais c’est en 1966 qu’elle décide de devenir photoreporter et espère intégrer l’agence Gamma. 1970, premier reportage, Saigon et la prostitution. À son retour, elle signe avec Gamma pour huit ans, l’agence diffuse aujourd’hui encore ses images.
Reporter, Marie-Laure de Decker court à travers le monde d’évènement en histoire.
1973, le Japon et la pollution, et la réunification des deux Yémen. Le Népal avec le couronnement de son roi en 1975, le Chili ou le Tchad (1975 ou 1979), le dixième anniversaire de la dictature chilienne en 1983, Marie-Laure de Decker est là. Et puis l’Afrique, le pays des rencontres : le Mozambique, 1979, le Mali et la sécheresse en 1984 et aussi le Niger…
Témoin pour que le monde sache : “J’étais déterminée à ce que le monde entier voie. On pouvait bien me prendre mes photos, j’en referais”, dit-elle à propos de son reportage sur l’affaire Claustre au Tchad.
Au milieu des années 80, elle s’adonne à la photographie de mode et de cinéma, suivant notamment les tournages de Maurice Pialat ou d’Otar Iosseliani.
Quelques années plus tard, elle part couvrir les affrontements en Bosnie. De retour de reportage, elle préfère interrompre sa carrière de photographe de guerre. “C’était l’horreur. L’horreur.” Elle décide alors de se consacrer essentiellement à la région qu’elle a choisie pour havre de paix : le Tarn. Elle photographie les paysages, les fermes, le quotidien rural, les habitants et leurs habitudes.
À l’occasion de cette exposition, un catalogue est publié aux Éditions Paris Audiovisuel – Maison Européenne de la Photographie.