Si ses premières photographies semblent ne pas avoir été conservées, il y a fort à parier qu’après ses cours à l’Institut de Photographie de New York, où son père l’avait inscrit à l’âge de dix-sept ans, et son emploi de photographe-portraitiste chez Bachrach, il avait déjà atteint ce classicisme dont il ne voudra jamais se défaire, conscient d’un siècle d’histoire de la photographie et de la nécessité d’en maîtriser à la perfection le bagage technique.
Pareille exigence le verra, créateur autant que théoricien, mener de front travaux alimentaires et créations originales, croiser les uns et les autres, s’appuyant sur les photographies de mode ou de reportage pour mener en laboratoire ses recherches sur la solarisation, I’ inversion ou la surimpression qui aujourd’hui sont sa marque.
S’il tient des surréalistes le sens du merveilleux et le goût de la trouvaille poétique, ses influences sont plus larges, qu’il mêle de l’héritage du Bauhaus, et plus particulièrement des recherches constructives de Moholy-Nagy et de son Malerei, Fotografie, Film, empreintes de la règle du nombre d’or.
Xavier Canonne, Directeur du Musée de la Photographie de Charleroi, 2002