Programmation Martin Parr
Les photographies de Martin Parr sont, de sa volonté même, « aussi accessibles et faciles » que possible. Mais un regard aux documentaires qui lui sont consacrés permet d’aller au delà de cette immédiateté affirmée, et de découvrir derrière les images acidulées et ironiques, le parcours de Martin Parr et même l’histoire intime d’un regard qui créée du sens.
Entre les milieux sociaux radicalement différents, entre le rejet des stéréotypes britanniques, ou au contraire une attirance vers ceux-ci, entre la critique et la sympathie, où se situe Martin Parr lui-même?
Une sélection de six documentaires et films réalisés par le photographe permet d’approfondir l’univers visuel de Martin Parr, et peut-être d’enrichir la perception de sa démarche.
En hommage à la St.George’s Day, la fête nationale Britannique, une projection spéciale « Think of Martin Parr » aura lieu le mercredi 23 avril après-midi, et présentera six documentaires, dont « It’s Nice Up North » dans son intégralité.
15h : “Hot Spots”. Martin Parr in the American South
2012 , 30 minutes, couleur , documentaire, Anglais sous-titré
Réalisation : Neal Broffman & Elisa Gambino | Production : One Production Place
DVD disponibles en vente à la librairie de la MEP
Martin Parr est filmé ici alors qu’il réalise sur le sol américain de nouvelles séries d’images, notamment à Atlanta. Le photographe de l’agence Magnum répond en effet à une commande du High Museum of Art d’Atlanta. Ce documentaire s’attache donc à suivre l’infatigable et prolifique photographe dans son travail, alors qu’il traque de son regard sans concessions, les fêlures et les vulnérabilités des sociétés humaines.
15h30 : « Contacts, Martin Parr»
2002, 14 minutes, Anglais sous-titré
Réalisation Françoise Marie, Jean-Pierre Krief | Production CNP / La Sept / KS Vision
“Dévoiler ses planches contacts est une leçon d’humilité. On y apprend comment les photographes travaillent, mais aussi comment ils se plantent. La planche contact, c’est comme un brouillon”. (W.Klein)
Filmées au banc-titre, les planches contact sont commentées « en voix off » par Martin Parr. C’est une façon très naturelle d’être dans la confidence du photographe, qui explique ainsi la genèse de son travail, depuis ses premiers travaux jusque sa série « think of England ».
15h45 : « Think of England »
1999, 48 minutes, Anglais non sous-titré
Réalisation Martin Parr | Production Mosaic / BBC
DVD disponibles en vente à la librairie de la MEP
Durant l’été 1999 Martin Parr s’est accompagné d’une camera vidéo pour aborder de nombreux britanniques et leur poser innocemment la question « que faut-il pour être vraiment anglais? ». Les réponses inattendues font la trame de ce film jubilatoire réalisé par Martin Parr.
Programmation Luciano Castelli
En marge de son travail photographique, Luciano Castelli a utilisé la caméra super8 pour créer des objets cinématographiques expérimentaux, où les couleurs, les formes, le rythme, la danse et la célébration du corps est une extension de son univers plastique.
La rencontre décisive que Luciano Castelli fit avec Pierre Molinier en 1974 va marquer son œuvre et l’orienter vers l’image photographique.
À cette occasion la MEP vous propose une mise en perspective de son travail avec l’œuvre de Pierre Molinier, à travers la programmation de trois films, dont deux raretés cinématographiques ; l’unique film réalisé par Pierre Molinier, « Mes Jambes » ainsi que le film documentaire de Raymond Borde de 1962, où Pierre Molinier s’exprime chez lui.
Ces deux archives sont précédées d’un film de 2013, « Les Jambes de St Pierre », qui plonge dans l’atmosphère de création de Pierre Molinier à la façon d’une enquête.
16h30 : « Venise »
1984, 13 minutes, sans paroles
Réalisation Luciano Castelli, Knut HOFFMEISTER | Production L.Castelli
Un conte de fée vénitien ou mort et volupté alternent de masques. (Luciano Castelli)
16h45 : « Les Jambes de St Pierre »
2013, 41 minutes, DCP
Réalisation Dominique Roland | Production Marmita Films
Pour retrouver toute la charge subversive et sulfureuse de l’œuvre de Pierre Molinier, le réalisateur a ici décidé de reconstituer minutieusement le décor originel de l’appartement bordelais de l’artiste, avec les objets mêmes que ce grand fétichiste y avait accumulés.
Une reconstitution de la genèse d’une œuvre, qui est aussi une reconstitution au sens policier, digne des romans de Simenon. (Bordeaux dans les années soixante, sa bourgeoisie, la presse relatant comme un fait-divers l’énigmatique mise en scène du suicide)
Et au final, portés par la voix de Pierre Molinier qui semble rire encore, l’affirmation magnifiquement intransigeante d’une liberté, celle d’un artiste accomplissant dans son oeuvre une transcendance de ses pulsions d’érotisme, de vie, et de mort.
17h20 : « Mes jambes »
1965, 9 minutes, 8mm, muet, projeté en pellicule d’après la copie 16 tirée de l’original.
Réalisation, Interprétation Pierre Molinier
Dans cet essai cinématographique, le seul de Pierre Molinier, celui-ci utilise la petite caméra 8mm pour filmer tantôt ses propres jambes, tantôt celles de son mannequin, sans que l’on sache toujours desquelles il s’agit. Une transposition de son travail à l’image animée, dans un film rare, aux multiples signes d’usure et craquelures, un film dont la copie originale est conservée par la Maison Européenne de la Photographie.
17h30 : « Pierre Molinier»
1964, 25 minutes
Pierre Molinier © ADAGP, Paris 2014 | Réalisation Raymond Borde
Copie issue des collections de la Cinémathèque de Toulouse
Le film a été tourné à Bordeaux, rue des Faussets, dans l’atelier de Pierre Molinier.
17h55 : « Rooms full of mirrors »
1982, 34 minutes, sans paroles, musique de Jimmy Hendrix
Réalisation Luciano CASTELLI, Rainer FETTING | Production Luciano Castelli
Tourné à Lanzarote et Gran Canaria. Un western ironique d’indiens et cowboys italo-berlinois vu par deux artistes qui fêtent le corps comme une sculpture et leurs jeux comme un rituel. (Luciano Castelli)
18h30 : « IDDU, l’atelier de Jean-Michel Fauquet »
2008, 52 minutes
Réalisation Henry Colomer | Production Tarmak Films, Movalia Films, TV Tours et Cityzen Télévision
DVD disponibles en vente à la librairie de la MEP
Jean-Michel Fauquet aime travailler la nuit. C’est par un travail de maturation des formes et des idées que se construit depuis plus de trente ans un art où les formes, surgies d’une nuit de l’inconscient, se matérialisent en images photographiques. Peut-on éclairer ce travail? Henry Colomer a suivi Jean-Michel Fauquet dans son atelier et son laboratoire photographique, et a réalisé un documentaire de création qui est lui-même une réflexion sur le rythme, le rituel, la forme et la nuit.