Programmation Martin Parr
Les photographies de Martin Parr sont, de sa volonté même, « aussi accessibles et faciles » que possible. Mais un regard aux documentaires qui lui sont consacrés permet d’aller au delà de cette immédiateté affirmée, et de découvrir derrière les images acidulées et ironiques, le parcours de Martin Parr et même l’histoire intime d’un regard qui créée du sens.
Entre les milieux sociaux radicalement différents, entre le rejet des stéréotypes britanniques, ou au contraire une attirance vers ceux-ci, entre la critique et la sympathie, où se situe Martin Parr lui-même?
Une sélection de six documentaires et films réalisés par le photographe permet d’approfondir l’univers visuel de Martin Parr, et peut-être d’enrichir la perception de sa démarche.
En hommage à la St.George’s Day, la fête nationale Britannique, une projection spéciale « Think of Martin Parr » aura lieu le mercredi 23 avril après-midi, et présentera six documentaires, dont « It’s Nice Up North » dans son intégralité.
15h00 : It’s Nice Up North (extrait)
2012, 4 minutes 50 secondes, Anglais
Image Martin Parr | Réalisation Graham Fellows
En guise de prélude, un court extrait du film « It’s Nice Up North » où Martin Parr accompagne l’humoriste britannique John Shuttleworth dans une sorte de road movie poétique et ironique au « nord du nord » du Royaume-Uni, en direction des îles Shetland.
Ce film sera projeté dans son intégralité le 23 avril.
15h05 : Martin Parr, Arles 2004
2005, 52 minutes, VF
Réalisation Olivier Etcheverry
Ce film témoigne du travail de Martin Parr, invité par François Hébel, pour l’édition 2004, à être commissaire et directeur artistique des Rencontres d’Arles de la photographie.
15h58 : Mark Goes to Mongolia
42 minutes, VO
Réalisation Martin Parr | Production Multistory
Disponible en vente à la librairie de la MEP
L’histoire extraordinaire de Mark Evans, éleveur de pigeon dans le midland de l’ouest, région industrielle connue sous le nom de « Black Country ».
C’est à l’occasion d’un premier portrait en 2010 que Martin Parr découvre le projet de Mark d’aller vendre et représenter ses pigeons à Baotou, en Mongolie intérieure. En 2012, Martin Parr l’a donc filmé et accompagné en Mongolie, où ses pigeons et lui-même sont très populaires.
Programmation Fouad Elkoury
Fouad Elkoury mêle avec une sincérité déconcertante l’intime, et l’Histoire qui déchire son pays, le Liban.
Ses images sont les fruits qui poussent sur cette ligne de faille; les paysages sont chargés d’affect, et les visages disent les guerres.
Les guerres y sont multiples, comme dans la chanson de Léonard Cohen there is a War; guerre des couples, guerre contre la maladie, guerre civile…(et guerre de la circulation automobile à Beyrouth).
Trois films réalisés par Fouad Elkoury, dont le très beau Lettre à Francine co-produit par la MEP, nous font entendre sa voix, comme une musique entêtante qui commente et rythme les images, et nous laissent découvrir le style élégant de la caméra, habitée par une mélancolie raffinée.
16h40 : Lettre à Francine
43 minutes, 2002
Réalisation Fouad Elkoury | Production Et Alors Productions/MEP
« Le film s’organise autour de deux trames : – Le carnet de voyage qui se compose principalement de photos en noir et blanc prises en Turquie et d’une voix off, la mienne, qui lit des extraits d’e-mails envoyés à une amie à Paris, Francine, d’où le titre. – L’évocation de la maladie à travers quelques plans filmés entre maison et hôpital et surtout des conversations enregistrées tout au long de ma maladie, celles d’amis venus me rendre visite. À travers l’alternance des 2 trames et l’intimité des propos, qu’ils soient ceux des voix amies ou ceux des lettres lues en voix off, le film est l’histoire d’un double parcours où domine le sentiment de décalage. » Fouad Elkoury
17h23 : Moving Out
20 minutes, 2004
Réalisation Fouad Elkoury | Production Et Alors Productions
Fouad Elkoury : « Le film s’articule autour de la séparation d’une famille. Une mère et ses deux enfants quittent la maison familiale tandis que le mari/père reste seul. L’action se déroule sur deux jours, le temps qu’il faut pour vider la maison de ses objets et de ses meubles. Il n’y a aucune référence à un passé heureux, la tension s’amplifie au fur et à mesure de la mise en caisse des objets. »
17h44 : Welcome to Beyrouth
46 minutes, 2005
Réalisation Fouad Elkoury | Production Et Alors Productions
Fouad Elkoury : « Quand on ouvre un atlas du monde, le Liban se situe au milieu, précisément sur la rainure de la page, ce qui donne à chaque Libanais le sentiment d’être au centre du monde. Mais précisément parce qu’il est sur la rainure,le pays est invisible, ce qui incite les Libanais à rivaliser d’audace pour s’afficher. Plus ironique que sarcastique, ce travail, loin d’être critique, n’en est pas moins révélateur d’un état de la société libanaise d’après-guerre. Le culte de l’apparence, de la voiture, le développement par l’absurde, l’étalage de l’argent, sont sous-jacents dans le film. »