Regarde de tous tes yeux, regarde

Regarde de tous tes yeux, regarde

Autour de l'exposition consacrée à Jean-François Joly, projection du film Regarde de tous tes yeux, regarde, réalisé par Sylvain Roumette

La MEP

Jean-François Joly, les dimanches à 15h30

Regarde de tous tes yeux, regarde : photographier l’exclusion
Réalisation Sylvain Roumette, 57 minutes, 1998.
Production Coup d’Oeil

En regard de l’exposition de Jean-François Joly, la MEP vous propose de le découvrir au travail en Roumanie, dans ce film de Sylvain Roumette.

Par son titre, emprunté au célèbre chapitre de Michel Strogoff, le film affirme d’emblée son objectif: il se veut une injonction à regarder – non pas ce qui va disparaître, comme c’était le cas pour le héros de Jules Verne, mais ce qu’on n’a pas forcément envie de voir. Et c’est vrai que l’exclusion, avec son cortège de personnages marqués par la misère, la souffrance et la ségragation sociales, fait partie des “sujets” dont on préfère souvent détourner le regard.

Pourquoi certains photographes choisissent-ils au contraire de témoigner de cette réalité, et comment s’y prennent-ils pour l’approcher et en proposer des images que l’on a envie d’appeler “justes” – c’est-à-dire sans pathos compassionnel et sans complaisance humanitaire, mais avec le souci de saisir chaque personnage dans la vérité de sa situation et le respect de sa dignité ?
C’est ce que le film essaie de montrer de façon très concrète, en suivant quatre photographes à des stades différents de leur travail :
Là où les images se font, c’est à dire sur le terrain, qu’il s’agisse de la Roumanie où le français Jean-François Joly poursuit auprès des tziganes sa quête ascétique d’une certaine vérité humaine, ou du Berlin de l’allemande Katarina Mayer, dont les photos mises en scène sont autant de ponts jetés entre elle et les handicapées mentales de l’institution où elle travaille.
Là où les images se montrent, c’est-à-dire dans une exposition, en l’occurence l’exposition “le devoir de mémoire” organisée par la Cité des Sciences de la Villette à Paris, où le photographe italien Paolo Pellegrin nous explique comment il essaie de trouver une traduiction visuelle autre qu’anecdotique ou illustrative à la situation des enfants de la guerre en Bosnie.
Là où les images se vendent, enfin, c’est-à-dire où se décide celles qui seront publiées et celles qui ne le seront pas dans le bureau du rédacteur en chef du magazine Géo, à qui le photographe espagnol Clemente Bernad soumet un reportage sur des marginaux madrilènes. (Coup d’Oeil)