Survivre à l’Apartheid

Survivre à l’Apartheid
De Drum Magazine à aujourd'hui

Cette exposition est réalisée par Caroline Bourgeois, déléguée artistique du Mois de la Photo pour le thème "Résurgences, Émergences, Résistances", avec le soutien de l'AFAA, programme "Afrique en créations" - Ministère des Affaires étrangères, et le support de l'Institut français d'Afrique du Sud.

Galeries

La MEP

La gestion de l’image du pays par les autorités politiques Sud Africaines fait depuis longtemps l’objet d’une attention particulière. Pendant les années noires de l’apartheid (1960-1990), quand l’Afrique du Sud était mise au banc de la communauté internationale, très peu d’images montrant l’oppression échappaient aux contrôles. Depuis, toutes les sanctions ont été levées, et l’Afrique du Sud a retrouvé sa place dans le concert des nations. Parce que le développement du tourisme est alors devenu un enjeu économique de premier ordre, l’image générale de l’Afrique du Sud largement diffusée est aujourd’hui celle d’un pays prospère, doté de paysages somptueux et de réserves animalières sans équivalents, qui masque une réalité sociale et urbaine moins lumineuse : townships toujours plus surpeuplés et insalubres, ravages de l’épidémie du Sida, du chômage et de la pauvreté, inégalités, discriminations, violences…. L’exposition Survivre à l’apartheid prend ce déficit d’images comme point de départ et a pour ambition, en un sens, de corriger cette situation. Cependant, elle ne prétend pas retracer l’histoire de l’Afrique du Sud de ces 50 dernières, ni même en offrir une version synthétique. Survivre à l’apartheid cherche plutôt à proposer un éclairage nouveau sur la question de la photographie en Afrique du Sud depuis 1950, en présentant 10 artistes Sud Africains ou ayant vécu en Afrique du Sud, rarement exposés en France, et dont les oeuvres donnent à comprendre la situation politique et sociale du pays aux différents moments de son histoire.

Les photographies de Jürgen Schadeberg, Billy Monk et Ernest Cole donnent à voir, à travers différentes méthodes (portraits, scènes de la vie quotidienne, photo-reportage), la vitalité sociale, multiculturelle et intellectuelle des deux villes principales du pays, Johannesburg et Le Cap dans les années 50-60, avant l’institutionnalisation scientifique du régime d’apartheid. Celles de David Goldblatt et de Santu Mofokeng – l’un blanc, l’autre noir – illustrent la façon dont les photographes Sud Africains ont su, pendant les années les plus dures de ce régime coercitif (du milieu des années 60 à la fin des années 80), interroger le statut et le rôle de l’image, et remettre en question les méthodes de la photographie documentaire ou les conventions du photojournalisme, pour définir des nouvelles formes de résistance à travers la pratique photographique. Enfin, dans leurs travaux respectifs, Jodi Bieber, Jane Alexander, Kendell Geers, Minette Vari et Tracey Rose, explorent les difficultés et les impasses rencontrées, après l’abolition de l’apartheid, dans le processus de transition démocratique et d’édification d’une société, plus libérale, plus équitable, ainsi que les nouvelles formes de discrimination et de violence apparues dans les années 90.

Thomas Boutoux

Cette exposition est réalisée par Caroline Bourgeois, déléguée artistique du Mois de la Photo pour le thème “Résurgences, Émergences, Résistances”, avec le soutien de l’AFAA, programme “Afrique en créations” – Ministère des Affaires étrangères, et le support de l’Institut français d’Afrique du Sud.

En complément de l’exposition, quatre travaux vidéos ont projetés dans le Studio d’Yvon Lambert (The Car de Robin Rhode, The Black Album de Santu Mofokeng, KTO de Tracey Rose, Allien de Minette Vari) et une programmation conçue par MK2 donne un aperçude travaux documentaires et de fictions, permettant de contextualiser l’exposition. Pour plus d’informations, reportez-vous à la rubrique “Manifestations/Les événements” du site du Mois de la Photo.