Au tarif d’un billet d’entrée donnant également accès aux expositions.
Sur réservation.
L’école de photographie de Kharkiv est un courant artistique ukrainien, né dans les années 1970, dont le langage visuel s’oppose au réalisme socialiste soviétique. Boris Mikhaïlov est l’un des représentants de ce mouvement. Il a co-fondé, avec huit autres photographes, le groupe Vremya (« temps », en ukrainien), collectif à l’origine de l’école de Kharkiv. Leurs travaux tendent à montrer ce qui est caché derrière l’idéologie officielle, à représenter l’interdit. Pour cela, ils utilisent différentes techniques telles que la superposition d’images ou la colorisation. Leurs œuvres sont rapidement censurées car considérées comme subversives.
S’étendant sur plus de 50 ans d’histoire, constituée de trois vagues artistiques et représentée par une trentaine d’acteurs, l’école de Kharkiv a été un outil d’émancipation et d’expérimentation permettant le renouvellement de la création photographique en Ukraine. La photographie, largement appréhendée comme un outil de propagande par le régime soviétique a acquis, grâce à ce mouvement, une véritable valeur de contestation artistique et politique.
Cette table ronde donnera l’occasion d’expliciter le contexte de création des œuvres de Boris Mikhaïlov, en retraçant l’histoire de l’école de Kharkiv depuis son origine à nos jours.
Que signifiait être un photographe sous le régime soviétique en Ukraine ? Pourquoi les photos de nu étaient-elles taboues et pouvaient même mener à une arrestation par le KGB ? Pourquoi les photographes avaient-ils besoin de créer des clubs de photographie pour rendre leurs activités légales ?
Nadiia Bernard-Kovalchuck, doctorante en histoire de l’art et Alexandra de Viveiros, galeriste, interviendront lors de cet échange. Zoé Isle de Beauchaine, historienne de l’art et journaliste modèrera la discussion.