Ce travail, composé de clichés sous-exposés, est pour Tadzio une manière d’atteindre une forme d’abstraction. « Une façon aussi de laisser penser que j’ai pu photographier un instant qui n’a pas existé, puisque les images sont faites en plein jour, mais laissent supposer une autre temporalité».
Dans ses séries précédentes, le thème de la condition humaine était omniprésent. L’homme semblait opprimé par l’environnement urbain, glacé dans une architecture contemporaine d’une froideur palpable. Dans cette série, l’artiste se sert d’éléments architecturaux similaires pour composer, à l’inverse, une œuvre abstraite d’un grand lyrisme. Un travail de monochromie surprenant qui contribue, selon les mots de l’historien d’art Daniel Abadie, « à transformer ces fragments du réel en étonnants tableaux abstraits, évoquant les peintures d’Ad Reinhardt où le noir, loin d’être uniforme, finit par révéler grâce à ses infimes variations de nuances – que l’œil ne découvre qu’après une lente acclimatation – la structure géométrique qui est l’ossature et la composante même du tableau ».
La « lumière noire » de Tadzio peut aussi faire penser à l’esthétique japonaise, d’abord par la pureté de ses lignes, mais encore parce qu’elles évoquent la notion de « ma », dans laquelle il n’y a pas de distinction entre le temps et l’espace. Pour l’artiste, chacune des images présentées à la Maison Européenne de la Photographie porte en elle cette idée d’un instant figé dans l’intervalle de deux objets : la bordure du bâtiment et le ciel infini.
Avec le soutien de
Editions
Un livre, publié aux éditions du Regard, accompagne l’exposition
MÉCÉNAT DE COMPÉTENCE
Traduction des textes d’exposition réalisée grâce au mécénat de compétence de l’agence THOMAS-HERMÈS