Tila/Espaces

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Cinq jeunes photographes finlandais

"Tila", le titre de l'exposition, est un mot finnois qui signifie "espace" et également "état". Le choix des œuvres exposées se réfère à cette double notion d'espace physique ou mental qu'explore chacun des photographes

Galeries

La MEP

Du 24 novembre 1999 au 9 janvier 2000, la Maison Européenne de la Photographie présente, avec le soutien de l’ambassade de Finlande, les œuvres de cinq photographes finlandais nés entre 1961 et 1972. Elina Brotherus, Marjaana Kella, Pertti Kekarainen, Ola Kolehmainen et Jyrki Parantainen ont tous fait leurs études à l’Université d’Art et de Design d’Helsinki. Leurs œuvres font partie de la collection du Finnish Museum of Photography d’Helsinki qui a généreusement accepté de les prêter.

“Tila”, le titre de l’exposition, est un mot finnois qui signifie “espace” et également “état”. Le choix des œuvres exposées se réfère à cette double notion d’espace physique ou mental qu’explore chacun des photographes.

Le travail d’Elina Brotherus traite essentiellement de sa vie privée et de ses propres expériences, tel un journal intime. Dans la série “Landscapes and escapes” l’artiste a une approche très romantique du paysage.

Dans ses installations photographiques, Marjaana Kella analyse les éléments de l’expression photographique. L’austérité de ses photographies résulte de son idée préalable que les images doivent être indépendantes d’un contenu anecdotique. Dans ses portraits “Une jeune femme en état d’hypnose assise dans un fauteuil vert” de 1999, Marjaana Kella nous confronte aussi bien avec le présent qu’avec l’absent.

Quand Lucas Samaras poussa les teintures d’une photographie SX-70 avec un stylet à la pointe émoussée afin de manipuler l’image originale, il provoqua une petite révolution. De la même manière, le transfert des teintures photographiques sur un papier destiné à la peinture à l’eau ou sur un tissu de soie, plutôt que sur le papier photographique traditionnel, créa un art unique qui continue de servir de support aux photographes, aussi bien dans le domaine artistique que commercial.

Ola Kolehmainen travaille depuis plusieurs années déjà sur la lumière en utilisant la photographie et les tubes fluorescents. Dans les deux caissons lumineux, “Blue Room I” et “Blue Room II”, présentés à la MEP, le vrai sujet n’est pas la représentation photographique d’un lieu, mais l’espace créé par la lumière bleue émanant de l’œuvre.

L’œuvre chaude et infernale de Jyrki Parantainen est radicalement opposée à celle, froide et aquatique, d’Ola Kolehmainen. Jyrki Parantainen travaille depuis une dizaine d’années sur le feu. Dans des sites abandonnés, en Finlande ou en Estonie, il crée des intérieurs qu’il incendie pour pouvoir ensuite les photographier. Dans “Fire”, la lumière et la chaleur sont devenues incontrôlables et dangereuses, ce qui rend l’œuvre à la fois belle et angoissante, attirante et repoussante.

Moins spectaculaires mais plus mystérieux, les intérieurs photographiés par Pertti Kekarainen sont composés avec un très grand soin. Dans “Density”, l’artiste pose la question de ce que nous voyons réellement et de la matérialité de l’espace.